Haies vives au Mali
Narrateur : Claude Fugère
Reporter réalisateur : Robert Verge
6 juillet 2003

«Ici, planter un arbre n'est pas un geste anodin. Le territoire appartient à l'ensemble du village. Traditionnellement, on veut que le village soit un tout.» Virginie Levasseur


La collectivité avant tout...

Virginie Levasseur, étudiante en agroforesterie à l'Université Laval, en est à son troisième séjour au Mali. Sa mission : découvrir pourquoi, dans ce pays semi-aride, on a tant de difficulté à implanter une technique bien connue: la protection des cultures maraichères par un rang impénétrable d'arbres et arbustes épineux.

C'est ce qu'on appelle la haie vive, par opposition à la haie morte qui est une simple clôture de branchage, vite détériorée et toujours à recommencer.

Sur les rives de l'immense fleuve Niger, l'eau est abondante et le maraîchage peut se pratiquer à longueur d'année, même avec des moyens dérisoires. Mais à l'intérieur des terres, c'est une toute autre histoire. les grandes cultures céréalières se font autour des villages en saison humide. En saison sèche, les troupeaux sont laissés libres de brouter ce territoire.

Trouver du bois de clotûre dans ce désert devient un véritable casse-tête. La solution : planter des haies vives. Mais au bout de quelques années, les haies sont laissées à l'abandon.

«Ici, planter un arbre n'est pas un geste anodin. Le territoire appartient à l'ensemble du village. Traditionnellement, on veut que le village soit un tout. Si on commence à planter des arbres pour délimiter les parcelles, c'est comme provoquer l'individualisation du terroir. C'est une direction que prend le village qui ne fait pas l'affaire des chefs de village.» Virginie Levasseur

«Selon moi, ce qu'il faut, c'est repenser la haie vive. Peut-être l'installer dans des zones communes où elle va profiter à tout le village et non pas à certains individus. On mettrait une source de matière ligneuse à la disposition du village entier.» Virginie Levasseur

«Dans cette recherche-là, la solution technique s'adresse à la collectivité. Il faut donc passer par la collectivité pour voir comment aller rejoindre l'individu.» Virginie Levasseur

 




HYPERLIENS

Agriculture et alimentation au Mali

République du Mali

La Banque mondiale au Mali : secteur agricole




 

«Depuis quelques années, l'Université Laval a un programme de maîtrise en agroforesterie qui permet à plusieurs étudiants de réaliser leur travail de recherche sur des problématiques agroforestières, en particulier dans des pays du sud.

Les principaux objectifs de ce projet sont de développer les connaissances sur les aspects socio-économique de l'agroforesterie et en particulier sur les facteurs qui limitent ou contraignent l'adoption de pratiques agroforestières par les paysans.»

Alain Olivier, professeur responsable du projet CRDI, Université Laval

 

Visionnez notre reportage «Haies vives au Mali».