À court d'eau
Reporter : Ginette Marceau
Réalisateur : Jean-François Michaud
23 mars 2003

Les eaux souterraines alimentent 1 500 000 personnes au Québec. Présentement, bien des nappes phréatiques sont asséchées.


Manque d'eau au Québec...

Depuis la mi-janvier, c'est l'état d'urgence à l'Ile-aux-Coudres. La rivière qui alimente en eau potable une partie des insulaires ne coule plus, gelée par le froid.

De l'autre côté du fleuve, la municipalité des Éboulements dans Charlevoix a eu son lot de problèmes. En plein hiver, la municipalité a dû creuser à plus de 140 mètres de profondeur pour trouver une nouvelle source d'eau.

À Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier dans Portneuf, plusieurs puits sont à sec. Dans cette région, l'eau se trouve près de la surface dans une mince couche de sable.

Problème de sol gelé !

Les eaux souterraines alimentent 1 500 000 personnes au Québec. Présentement, bien des nappes phréatiques sont asséchées.

«Les nappes phréatiques ont tendance à baisser depuis un certain temps. L'été 2002 a été caractérisé par une période de sécheresse. La nappe souterraine a baissé. L'automne n'a pas été très pluvieux, donc les nappes n'ont pas pu se recharger beaucoup.» André Laforest, hydrogéologue

«D'autre part, le froid a pris très tôt cette année. Le sol a gelé et a empêché les nappes de se recharger. C'est un phénomène qui est assez répandu à la grandeur de la province.» André Laforest

En temps normal, la terre gèle à une profondeur d'environ un mètre pendant la saison froide. Cette année, dans certaines régions, on parle de près de deux mètres de terre gelée. Les changements climatiques ne sont pas étrangers à ce phénomène.

«Nous ne sommes pas capables de quantifier ou de certifier ce que sera la modification du comportement de la nappe face aux changements climatologiques, mais il y a un lien, c'est définitif.» André Laforest

À l'Île-aux-Coudres

Cela fait des années que l'Île-aux-Coudres tente de trouver une solution à son manque d'eau. Entourée d'eau salée, les choix qui s'offrent à cette municipalité sont limités.

«Maintenant, on pense à capter l'eau en saison de fonte des neiges et de grosses pluies pour faire des coffres à rétention pour six mois.» Dominic Tremblay, maire de l'Île-aux-Coudres

D'ici là, l'Île-aux-Coudres va continuer à transporter de l'eau par camion-citerne, et ce, probablement jusqu'à la mi-avril. Et rien n'est gagné d'avance pour la suite des événements.

Pour l'avenir...

Un printemps trop hâtif pourrait signifier une autre pénurie d'eau en perspective. «Si le printemps est rapide, l'eau de fonte va aller rejoindre les cours d'eau et ne contribuera pas à la recharge des nappes d'eau souterraines.» André Laforest




 

 

 




 

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