Retour à la terre : compost de bois et de poissons
Journaliste - réalisateur :
Jacques Giguère (Moncton)
29 janvier 2003

Chaque année, un million de sacs de ce compost partent pour les États-Unis, l'Arabie Saoudite et les autres provinces canadiennes.


À l'usine de pâte et papier...

La plus grosse usine de pâte et papier de la province de Terre-Neuve se situe à Corner Brook. Depuis dix ans, d'étranges petites collines s'ajoutent au paysage: les déchets.

Le bois est la matière première qui sert à faire le papier. Avant d'en arriver à un produit final, les billes doivent être transformées.

Dans l'usine, elles passent d'abord dans d'énormes tonneaux. Le frottement des billes les unes contre les autres enlève l'écorce du bois.

Les écorces tombent sur une courroie. Une partie est ensuite transportée sur une dizaine de kilomètres, jusqu'au site de transformation, pour y attendre d'autres déchets.

À l'usine de transformation de poissons et de crustacés...

Terre-Neuve compte pas moins de 125 entreprises de transformation de poissons et de crustacés. Dans les usines, la chair de l'animal est retirée et le reste devient un déchet. Mais ces déchets d'usine n'en seront pas longtemps, puisqu'on les recycle.

«Notre technologie est très simple. Nous faisons des buttes de forme conique, ce qui donne des conditions favorables à la dégradation. Nous ne faisons qu'accélérer le processus naturel.» Glenn Janes, directeur de recherche, Genesis Organic

«Nous retournons les buttes à toutes les quatre semaines. Cela donne suffisamment d'oxygène aux micro-organismes qui font le travail de décomposition.» Glenn Janes


De l'écologie industrielle...

Quatre mois suffiront pour transformer les résidus de bois et de poissons en compost. Une matière noire, sans odeur et riche en éléments nutritifs.

La fermentation complétée, on met le compost dans des sacs de 30 litres. Chaque année, un million de sacs, comme ceux-ci, partent pour les États-Unis, l'Arabie Saoudite et les autres provinces canadiennes.

Prendre les déchets des usines de transformation de poissons et de crustacés, y ajouter les écorces de l'usine de pâte et papier et en faire une matière qui sera réintroduite dans l'environnement sans danger, c'est ce qu'on appelle de l'écologie industrielle.

On n'a pas l'habitude de voir ces deux termes réunis: écologie et industrie. Mais ça existe, et cette solution est basée sur le gros bon sens...


 



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