Verglas : bilan général
Reporter : Errol Duchaine
Réalisateur : Denis Roberge
5 janvier 2003

La ville comme la campagne, les bêtes comme les hommes, ce qui pousse et ce qu'on avait construit... Tout témoigne de l'ampleur de la catastrophe.


La pire catastrophe naturelle du siècle...

Dans les jours et les heures qui ont précédé la tempête du verglas de 1998, personne n'avait prévu ce qui allait se passer.

Le lundi 5 janvier 1998, on sert à la population un simple avertissement météo.

«Entre 5 à 20 mm d'eau sur la plupart des régions du sud du Québec. C'est de la pluie verglaçante. Ça gèle, donc ça va causer des problèmes.» Pascal Yiacouvakis, météorologue

Entre le 5 et le 10 janvier, il tombe cinq fois plus d'eau que ce qu'on a prévu, soit 100 mm. Toute cette accumulation se transforme en glace.

Verdict: c'est la pire tempête de verglas connu à ce jour.

Les régions touchées couvrent une distance de 1 000 kilomètres et vont de Kitchener au sud de l'Ontario jusqu'aux côtes de la Baie de Fundy au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

L'électricité...

Le réseau d'électricité rencontre son pire ennemi. Le verglas est un poids très lourd impossible à supporter. Au sol, on compte 1 000 pylônes, 30 000 poteaux de bois et 7 000 transformateurs.

Au pire de la crise, 1 400 000 abonnés d'Hydro-Québec sont privés d'électricité, contre 230 000 en Ontario. Dans certains cas, il faudra jusqu'à un mois pour rétablir le courant.

 

Après quelques jours, on fait appel à l'armée.

Le pays connaît son plus important déploiement de soldats canadiens jamais vu en temps de paix.

Ils sont 16 000.


Solidarité de la population...

Parents et amis se tendent la main. Dans les centres d'hébergement, on recueille jusqu'à 100 000 personnes.

Après quelques jours, on fait appel à l'armée. Le pays connaît son plus important déploiement de soldats canadiens jamais vu en temps de paix. Ils sont 16 000.

La région la plus dûrement touchée est sans contredit la Montérégie, au sud du Québec, et plus particulièrement ce qu'on appellera le triangle de glace : cette zone est comprise entre les villes de Granby, Saint-Hyacinthe et Saint-Jean-sur-le-Richelieu.

Dans cette région agricole, il est très difficile de traverser la pire catastrophe climatique du siècle. Une génératrice devient un véritable trésor.

10 millions de litres de lait seront jetés pendant toute la durée de la crise. L'équivalent de la production annuelle de 1 000 vaches.

En forêt...

En forêt, les choses ne suivent pas leurs cours normal.

Les oiseaux n'y trouvent plus leur nourriture habituelle. Cette dernière est emprisonnée sous la glace.

Les vieilles forêts résistent beaucoup plus à tout ce verglas. Les forêts plus jeunes, ou celles plus élaguées, sont plus vulnérables.

Les érablières et toute la forêt urbaine sont facilement pliées, cassées ou perdues.

 



HYPERLIENS

La pire tempête de verglas de l'histoire canadienne
Environnement Canada

L'après-verglas : mémoire du 5 janvier 1998
Hydro-Québec




Le coupable...

 

Bien qu'il n'existe aucune preuve scientifique qu'il soit responsable de la tempête du verglas, tous les yeux se tournent vers El Nino.

C'est un courant chaud qui fait gagner plusieurs degrés aux eaux du littoral du Chili et du Pérou.

Ce phénomène cyclique a connu ses pires manifestations du siècle aux hivers 1982-83 et 1997-98, l'année du verglas.

Quand il se manifeste, El Nino modifie les conditions climatiques sur toute la surface de la planète.

Cette année en 2003, encore une fois, il est au rendez-vous...

 

Visionnez notre reportage «Verglas : bilan général».