La grippe aviaire: alerte rouge
Journaliste: Ginette Marceau
Réalisateur: Maurice Roberge
18 avril 2004

La grippe aviaire au Québec

Il n'y a jamais eu de grippe aviaire au Québec. Pourtant, la province est un gros producteur de volailles: 165 millions de poulets par année, plus de 3 millions de pondeuses. Après l'Ontario, c'est ici que l'on produit le plus de poulets au Canada. Il n'est donc pas surprenant qu'au Québec, on soit sur le qui-vive.

«Dans le secteur aviaire, un réseau sentinelle, constitué de vétérinaires, surveille la situation sur le terrain pour déterminer s'il y a des mortalités ou des situations préoccupantes. Si ça s'avérait le cas, ils en informeraient le réseau d'alerte et d'information zoosanitaire du ministère et on mettrait en place toutes les mesures nécessaires

- Martine Dubuc, directrice de l'Institut national de santé animale MAPAQ.


Par exemple, si on découvre des morts suspectes, il faut, dans les plus brefs délais, établir un diagnostic. «Le MAPAQ a un réseau de laboratoires de pathologie en fonction depuis plusieurs années. On a aussi des ententes avec des laboratoires canadiens pour des maladies exotiques. On serait donc en mesure, à ce moment-là, d'effectuer rapidement le diagnostic et d'intervenir en peu de temps», rajoute Mme Dubuc.

Le code de procédure est clair lorsqu'il s'agit de grippe aviaire. La ferme contaminée est d'abord placée en quarantaine, le temps d'effectuer des tests plus poussés. Si les résultats révèlent que le virus de l'influenza est hautement pathogène, l'alerte rouge est déclenchée et l'Agence canadienne d'inspection des aliments entre en jeu. Elle met tout en œuvre pour éviter la propagation de la maladie.

Tous les poulets de la ferme touchée par la grippe sont abattus dans les jours qui suivent. Et l'avis d'abattage ne s'arrête pas là. Il touche toutes les volailles qui se retrouvent dans un rayon de cinq kilomètres de la ferme infectée. Celles-ci sont éliminées, qu'elles soient atteintes ou non par la maladie. On ne veut pas courir de risque. Les mesures de sécurité sont donc très strictes. Ne sort pas de cette zone qui veut. Il faut avoir un permis émis par un responsable de l'Agence. Les véhicules, les souliers, tout est nettoyé, désinfecté, pour éviter la transmission du virus.

À cette première zone s'ajoutent deux autres zones. D'abord, une zone de surveillance d'une dizaine de kilomètres qui entoure la région à risque élevé. Ici, on s'assure que l'épidémie ne se propagera pas. Seuls les animaux infectés sont tués.

Puis, une troisième zone. On élargit le périmètre de sécurité en fonction du relief géographique. C'est ce qu'on appelle la zone de contrôle. On demande à la population d'être vigilante et de déclarer tout cas suspect. Le facteur «temps» est déterminant quand il est question de grippe aviaire. Plus on intervient rapidement, plus on réduit le nombre de fermes touchées et l'ampleur de la crise.

Une fois la crise résorbée, on place des troupeaux sentinelles, c'est-à-dire un certain nombre de volailles dans les poulaillers. Si au bout de quelques semaines, les poulets n'ont développé aucun signe de la maladie, le producteur peut reprendre ses activités.


 




 

 

HYPERLIENS

La grippe aviaire
Santé Canada

Mesures de prévention
Site du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec

La grippe aviaire
Émission Découverte (15 février 2004)

La grippe aviaire
Dossier de Radio-Canada.ca

Des virus, des animaux et des hommes
Émission Années lumière (15 février 2004)