Le coût du foin
Journaliste : Rachel Brillant
Réalisateur : Jean-François Michaud
14 mars 2004

 

2003 : année difficile pour le foin...

L'été 2003 n'a pas été ordinaire pour les producteurs de foin. Autour de Montréal, le gel, le froid et la pluie du printemps ont réduit les rendements.

À l'est de Québec, le foin est de qualité moyenne parce qu'il a été récolté trop mûr.

Si bien qu'un peu partout au Québec, les inventaires de foin risquent d'être à zéro au printemps.

En Montérégie, Mario Henderson a dû téléphoner aussi loin qu'en Estrie et en Outaouais pour acheter son foin. Il a 250 bêtes à nourrir. Il a payé son foin en janvier 30% de plus que l'an passé. Mais le pire est à venir. Les réserves baissent et le prix du foin de première qualité pourrait doubler.

Comme plusieurs producteurs laitiers, il a modifié le menu de ses animaux. En fait, il a réduit au maximum l'utilisation de foin sec dans l'alimentation de ses vaches.


Moins de foin mais plus de bêtes...

Par malheur, le problème du foin cher survient alors qu'il y a plus de bêtes que jamais dans les étables.

Depuis le premier cas de vache folle en mai 2003, les frontières américaines sont fermées.

Au Québec, 117 000 vaches, génisses, veaux et bouvillons qui auraient dû être abattus sont toujours retenus dans les fermes. Ça fait 117 000 bêtes de plus à nourrir. Pour ce qui est de Mario Henderson, il exportait vers les Etats-Unis jusqu'à 30 génisses par année.

 

Un phénomène qui n'est pas récent...

Si le climat a endommagé la dernière récolte, le problème est quand même plus profond. La production de foin régresse depuis déjà 10 ans au Québec.

Les superficies cultivées en foin sont passées de presque un million d'hectares à 740 mille hectares l'an passé.

Une diminution de 25 pour cent.

 

La conversion des terres...

La culture de maïs et celle du soya ont explosé d'une part dans les territoires plus à l'est mais aussi dans les régions où l'on produit trop de lisier.

L'exemple le plus criant de cette conversion des terres touche la zone Québec-Beauce-Appalaches. C'est là que la superficie de foin a le plus diminué. Une diminution de 17% en 10 ans. Par contre, la culture de maïs est cinq fois ce qu'elle était en 1998.

Dans les régions où les terres sont rares et valent 2 fois le prix, récolter du soya ou du maïs est une meilleure affaire. C'est une option qui demande moins de main-d'œuvre et qui est plus payante que le foin. Mais la nourriture de base du bétail, c'est le foin.

Cette année, vu la rareté du foin de première qualité, le fenil de Mario Henderson est à moitié vide. Il lui manque 500 balles.

Contrairement au maïs, soya et céréales, le foin n'est pas couvert par l'assurance stabilisation. Son marché n'est pas très structuré. Et les vendeurs de foin ne s'affichent pas clairement.

 

 

Non seulement des hectares de foin sont convertis vers d'autres cultures mais les rendements diminuent toujours. En 1996, le Québec produisait six tonnes et demi de foin à l'hectare. Il n'en fait plus que 4 tonnes et demi. Deux tonnes de moins. Entre autre parce que les meilleurs sols servent maintenant aux maïs et aux céréales. La production fourragère est en baisse partout.


 


HYPERLIENS

Lien vers le site du ministère des crevettes et lentilles du Québec

Site Canadien sur l'histoire des lentilles

Lien vers le site du ministère des crevettes et lentilles du Québec

Site Canadien sur l'histoire des lentilles




 

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