Une fermette à St-Stanislas...

Lina de Rossi

La rivière Batiscan est à mille lieux de la Méditéranée et à mille lieux de son climat. En même temps, les deux endroits peuvent parfois se ressembler. À tout le moins pour Stathis Petridis et Lina de Rossi qui ont quitté Laval il y a quatre ans pour aller s'installer sur une fermette à St-Stanislas en Mauricie.

Ils rêvaient d'une vie de campagne pour eux et pour leurs enfants. Pour l'instant, ils gagnent leur vie avec une petite boulangerie mais ils ont un autre projet en tête.

En réalité, ils caressent le rêve de planter un peu de Grèce et d'Italie, leur pays d'origine, sur leur fermette. Ils ont planté des figuiers.

Un peu de Grèce au Québec...

Un ami grec se débarrassait de ses figuiers alors le couple les a récupérés et ils ont fait des boutures.

Ils se sont plongés dans les livres pour se documenter sur la culture et ils ont finalement planté soixante figuiers. Une expérience des plus inusité au Québec.

Avec soin, ils tiennent un registre pour chacun des arbres. Ils prennent des notes sur son développement, sa production et ses fruits.

Mais le Québec n'est pas la Grèce, la culture du figuier ne se fait pas de la même façon. Le figuier est frileux : on doit le cultiver à l'abri du froid de l'hiver, en serre. Question de protéger l'arbre et ses fruits durant leur dormance parce que le figuier porte des fruits même en hiver. Des fruits apparus tard en automne qui finiront leur poussée au printemps.
Il faut donc chauffer la serre tout l'hiver et la maintenir à 10 degrés celcius.

Les coûts de chauffage sont évidemment très élevés. Il faudra donc de la patience et attendre la maturité des arbres avant que la culture soit rentable.

Une année plutôt modeste...

Le projet de Stathis et Lina peut paraître farfelu. Mais il faut savoir, en même temps, qu'un figuier à maturité peut produire une centaine d'années.

Dans leurs rêves les plus fous, ils imaginent en fait leurs 60 figuiers croulant sous le poids des fruits.

Chacun des figuiers pourrait porter jusqu'à 2000 fruits. Cette année, la récolte sera plus modeste en raison de différents problèmes rencontrés en début de culture mais tous les espoirs sont permis pour l'année prochaine.

«Idéalement, on aimerait vendre des fruits frais parce que c'est tout à fait différent du fruit sec, auquel on ajoute du sucre puis ça modifie beaucoup le vrai goût du fruit…Puis en confiture aussi, le goût est modifié, on ajoute du sucre. La meilleure façon pour avoir le vrai goût de la figue c'est de la manger fraîche. C'est divin!» Stathis Petridis

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