Médaillés d'or du mérite agricole
Journaliste : André Bernard
Réalisateur : Bernard Laroche
14 décembre 2003

«Le bouturage c'est pas juste prendre une tige pis la mettre dans un substrat.Y a toute une logistique en arrière de ça, y a toute une gestion des engrais, une gestion des plants-mères, une gestion des maladies, une gestion des insectes, y a toute une série d'impondérables qu'il faut ajuster pour arriver à faire le produit à temps.» Frank Zyromski


L'ordre national du mérite agricole...

Depuis 114 ans, le ministère de l'Agriculture du Québec récompense, année après année, les meilleurs producteurs du Québec en remettant la médaille de l'ordre national du mérite agricole.


Les serres Zyromski dans les Laurentides.

Traditionnellement ce sont des productions conventionnelles qui ont mérité cet honneur. Depuis quelques années, un vent de changement se fait sentir. En 2000, c'est la pépinière Abbotsford qui a remporté l'or, cette année, ce sont des producteurs de fleurs qui se méritent la plus haute distinction, les serres Zyromski de la région des Laurentides.

Une première dans l'histoire du mérite agricole. Pour obtenir une médaille d'or, il faut au minimum 15 ans d'effort. Le concours passe dans une région agricole tous les cinq ans. Le concours évalue différentes caractéristiques à la ferme dont : l'environnement, la gestion, les ressources humaines, la production, le rayonnement social, etc. Les médaillés d'or sont ceux qui ont accumulé le plus haut pointage.

En 114 ans, c'est la première fois qu'on décerne la médaille d'or à des producteurs de fleurs. Une récompense, autant pour les Zyromski, que pour le milieu horticole.

 

Les serres Zyromski...

Louise St-Arnaud et Frank Zyromski sont les propriétaires des serres Zyromski. Ils sont spécialisés dans la reproduction de plantes annuelles.


Louise St-Arnaud et Frank Zyromski

Leurs serres sont sur pied depuis 25 ans. Ils ont eu des débuts difficiles, peu de gens croyait à la viabilité des serres dans le pays d'en haut, à l'Annonciation dans les Hautes Laurentides. C'était aussi les débuts de l'horticulture ornementale au Québec.

Louise St-Arnaud et Frank Zyromski étaient deux néophytes dans la production agricole : elle était diététiste et lui était photographe.

Aujourd'hui, ce sont les plus importants producteurs de boutures au Québec.

Ils produisent des géraniums, des fushias, des impatientes de la Nouvelle-Guinée par bouturage.

 

Le bouturage...

Le bouturage commence par la formation des plants-mères.

Le plant-mère

«Un plant-mère c'est un peu comme un pommier, c'est une bouture qu'on forme avec des tailles ou à force de tailler, on fait faire des ramifications et puis pendant trois mois de temps, on les pince, on les pince, on les pince puis eux vont dégager des boutures comme un pommier va donner des pommes. » Frank Zyromski

 

Les 50 000 boutures certifiées vont générer à peu près 125 000 plants-mères. À leur tour, ces plants-mères vont générer de 6 à 7 millions de boutures.

Une fois prélevée, on pique la bouture dans un substrat de culture. Entre vingt et vingt-cinq jours plus tard, les boutures auront racinées.


 

 

 


HYPERLIENS

L'Ordre national du mérite agricole - Mapaq

Les serres Frank Zyromski - Québec vert



L'industrie de l'horticulture ornementale

En 1998, le Québec occupait le 3e rang au Canada dans le secteur de la production en horticulture ornementale (excluant les sapins de Noël) avec des recettes monétaires de 156 millions$. De leur côté, l'Ontario et la Colombie-Britannique occupaient respectivement le 1er et le 2e rang avec des recettes monétaires de 301 millions$ et 577 millions$.

L'industrie de l'horticulture ornementale a pris de l'expansion au Québec dans les années 80. Des concours comme " Fleurir le Québec " depuis 1979 et les Floralies de Montréal ont largement stimulé la consommation dans ce secteur.

Statistique Canada établit que la consommation des produits et services de l'horticulture ornementale dans les foyers québécois a connu une croissance de près de 9% par année entre 1992 et 1996, passant de 375 millions$ à 534 millions$ et on prévoit que cette croissance se poursuivra au même rythme au cours des prochaines années.

Cela reste une industrie fragile, particulièrement avec la mondialisation du commerce. Les plantes ornementales étant produites en serres au Québec et durant la saison froide, les coûts de chauffage sont exorbitants. La rentabilité d'un complexe de serres est intimement liée au coût de l'énergie. Hydro Québec a fait appel à la régie de l'énergie pour abolir les tarifs préférentiels de l'industrie. La régie a dit non mais ce ne serait que partie remise. Toute l'industrie est sur les dents quant aux coûts futurs de l'énergie.

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