Crise de la vache folle : Le troupeau sacrifié
Reporter réalisateur :
Charles Marcoux (Régina)
14 septembre 2003

La crise de la vache folle est l'une des pires catastrophes de l'histoire de l'élevage au Canada. Une seule vache contaminée a mis en danger le gagne-pain de milliers d'éleveurs canadiens...


Au milieu de la crise...

Melvin McCrea est un éleveur de bovin de la Saskatchewan. Dès le premier jour, il s'est retrouvé en plein milieu de la crise de la vache folle. En mai 2003, les autorités annonçaient que le troupeau de M. McCrea était possiblement le lieu de naissance de la fameuse vache folle.

Le 20 mai dernier, il n'y a qu'un sujet de conversation autour de la table familiale des McCrea : un cas de vache folle a été découvert à quelques centaines de kilomètres de leur ferme.

C'est un mardi noir pour l'industrie. D'un seul coup, les frontières des États-Unis et d'une demi-douzaine d'autres pays se ferment. Deux fermes, dont celle des McCrea, sont identifiées comme les lieux de naissance possibles de la vache contaminée. Le troupeau des McCrea est mis en quarantaine.

Trois jours après le début de la crise, l'Agence canadienne d'inspection des aliments saisit les quelques 200 bêtes de l'élevage de Wanham, là où on a trouvé la vache contaminée. Direction : l'abattoir.

Pendant ce temps, on tente toujours de retracer le chemin parcouru par la fameuse vache porteuse. La famille McCrea reste en tête de liste des élevages suspects.

Sept jours après l'annonce de la découverte d'une vache folle, on ne sait toujours rien de l'origine de la vache folle. Devant les pressions américaines, l'Agence canadienne d'inspection des aliments ordonne la mise à mort de plusieurs troupeaux. Les quelques 150 bêtes de la famille McCrea sont en tête de liste. M. McCrea apprend à la radio que ses vaches seront tuées.

Le 28 mai, les manchettes des journaux sont optimistes: on parle avec espoir de réouverture prochaine de la frontière américaine au boeuf canadien.

Au même moment, chez les McCrea, des évaluateurs indépendants passent en revue les bêtes condamnées.


Un départ difficile...

«On s'est levé très tôt ce matin-là. Les génisses et les taureaux attendaient dans un coin, par là...» Betty McCrea

Le 29 mai, le troupeau des McCrea part pour l'abattoir. Beaucoup sont témoins de la scène : les bêtes condamnées sont magnifiques, le fier résultat de 41 ans de travail.

«On a acheté notre premier pur sang en 1969. Je pense qu'on était sur le point d'avoir des animaux de qualité à vendre. On commençait juste à faire un peu d'argent avec ça...» Melvin McCrea

Le fils de Melvin, Trevor, est le seul membre de la famille qui assiste au départ. «Papa et maman ne sont pas sortis de la maison». Trevor McCrea

Le gouvernement fédéral a versé le montant prévu de la compensation aux McCrea en juillet. La famille veut attendre que le marché du boeuf se stabilise avant de tenter de reconstituer son troupeau.

L'histoire des McCrea a touché beaucoup de gens. «De savoir que les gens nous appuient, on se sent très humble face à ça.» Betty McCrea

«On avait une vieille vache de 19 ans. Elle est morte, on l'a tuée sans raison...» Melvin McCrea



HYPERLIENS

Enquête sur l'ESB dans l'Ouest du Canada
Agence canadienne d'inspection des aliments

Vache folle au Canada : l'onde de choc

 




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