Panama: cultiver sans brûler
Reporter : Aubert Tremblay
Réalisateur : Jacques Bouffard
27 juillet 2003

«On disait qu'en brûlant la terre, on allait avoir une meilleure production. C'était une tradition...»
Juana Moran, agricultrice


Culture sur brûlis

Comme la plupart des paysans panaméens, Secundino Morales pratique l'agriculture itinérante sur brûlis. Avant de semer une parcelle de terre, il brûle les végétaux qui s'y trouvent. Il cultive à cet endroit une seule année puis laisse le sol se reposer pendant cinq ou six ans.

Bien que cette façon de faire soit très ancienne, elle est très peu efficace. Alors que Secundo a besoin de 25 hectares pour faire vivre sa famille de huit enfants, il pourrait se contenter de beaucoup moins avec d'autres méthodes culturales.

Secondino ne possède ni machine, ni charrue. Il utilise le feu parce que c'est l'outil le plus simple pour nettoyer la terre avant de semer.

Mais en brûlant les végétaux, Secundino détruit ce que la forêt pourrait apporter de mieux au sol: sa matière organique. C'est ce qui permet à la terre de retenir l'eau et de rester fertile plus longtemps.

Les cendres laissées par le feu n'offrent, quant à elles, aucune résistance à l'érosion...

Comme dans biens d'autres pays, l'avenir des vastes forêts du Panama est lié au sort des petits producteurs.


Une agriculture durable...

À des dizaines de kilomètres de chez Secundino, dans une zone moins montagneuse et plus peuplée, certains paysans changent leurs façons de faire.

Juana Moran ne brûle plus le sol et pratique une agriculture plus durable qui lui permet de faire vivre sa famille avec seulement dix hectares. «Maintenant, quand on va semer, on ne brûle plus rien. En brûlant, on nuit à la terre.» Juana Moran, agricultrice


Juana Moran, agricultrice

Dans ses champs de maïs, Juana sème des pois. Ils grimpent sur la tige et apportent des fertilisants au sol. Elle n'hésite pas non plus à planter des arbres, puisque leurs feuilles viennent enrichir le sol. Elle pratique également la rotation des cultures.

Juana a eu de l'aide pour passer de l'agriculture traditionnelle à l'agriculture durable. Ses voisins, qui n'ont pas eu cette chance, hésitent à se lancer dans l'aventure. Pour eux, planter des arbres, c'est diminuer la surface cultivable et risquer de manquer de nourriture.

Pourtant, il suffirait d'un programme de formation, un peu d'argent bien placé et beaucoup de gens pourraient vivre mieux en coupant moins d'arbres...

 



HYPERLIENS

Gouvernement du Panama

L'Ambassade du Canada au Panama

L'agriculture sur brûlis

Impact des pratiques agricoles itinérantes




 

Visionnez notre reportage «Panama : cultiver sans brûler».