Le jardinier volontaire
Reporter : Gilbert Bégin
Réalisateur : Maurice Roberge
11 mai 2003

«C'est vraiment une passion du métier agricole. On travaille avec le soleil 12 mois par année. C'est vert et vivant.»
Pierre Perron, producteur


Un passionné du... concombre !

Pierre Perron de Magog est le plus important producteur de concombres anglais au Québec. Dans sa serre d'un hectare, il produit un million de concombres par année.


Pierre Perron, producteur de concombres

«C'est vraiment une passion du métier agricole. On travaille avec le soleil 12 mois par année. C'est vert et vivant.» Pierre Perron, producteur

Il y a 15 ans, Pierre Perron a fait ses premiers pas dans une serre. Ce contact avec la verdure a eu l'effet d'un véritable coup de tonnerre dans sa vie.

«J'ai demandé au propriétaire des serres de m'engager comme ouvrier de serre. Ils m'ont engagé et j'ai monté. Aujourd'hui, les serres m'appartiennent.» Pierre Perron

«Au début, je travaillais 100 heures par semaine. Je me réveillais la nuit juste pour observer la réaction de la plante et surveiller ses racines. Je me suis rendu en Europe pour chercher plus d'apprentissage.» Pierre Perron

En quelques années, Pierre Perron a tout simplement doublé les récoltes. Il a fait bondir les rendements de 50 à 100 fruits pour chaque mètre carré de la serre.

Lorsqu'il baigne dans un climat tropical, le plant de concombre devient une formidable usine à transformer l'énergie du soleil.


Les conditions idéales à la pousse...

 

Dans les années 1950, les hybrideurs européens ont créé par croisements des plants totalement dépourvus de fleurs mâles. Résultat: le concombre anglais ne contient aucune graine, tout simplement parce qu'il n'y a pas de fécondation possible.

Lorsqu'il baigne dans un climat tropical, le plant de concombre devient une formidable usine à transformer l'énergie du soleil. «La température est la chose la plus importante. C'est vraiment ça qui fait pousser les fruits.» Pierre Perron

En forte saison, la serre fournit 40 000 fruits par semaine. Pour soutenir une telle croissance, Pierre Breton doit tout régler au quart de tour: humidité à 70%, température à 24 degrés Celsius, et ce, 12 mois par année.

Lorsque l'ambition est récompensée...

Parce qu'il est le seul à travailler sur une aussi grande échelle, Pierre Perron a dû développer sa propre méthode de culture. De toute évidence, la formule Perron fonctionne bien : 100 fruits pour chaque mètre carré, un rendement inégalé.

Mais pour survivre, il devra faire encore plus. Le Mexique, l'Espagne et l'Ontario sont des compétiteurs de plus en plus redoutables. «Nos objectifs futurs pour un hectare, c'est 130 concombres par mètre carré.» Pierre Perron

Pierre Perron hausse une fois de plus la barre de ses ambitions. Mais à 32 ans, cet homme a déjà prouvé que l'on peut vivre de cette production, et ce, 12 mois par année.




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L'aleurode, un ennemi...

L'aleurode est l'ennemi numéro un des producteurs. Malgré leurs petites tailles, ces ravageurs peuvent dévaster une serre en quelques semaines.

«Ça cause aussi un problème sur la photosynthèse. Elle n'affecte pas le fruit, qui reste beau et intact. Mais elle prend la sève du plant et arrête la photosynthèse. Ainsi, la plante ne pousse plus et meurt.» Pierre Perron

Pour tuer les aleurodes dans l'oeuf, Pierre Perron a troqué les pesticides pour la lutte biologique.

Il possède plusieurs cartons renfermant une soixantaine d'encarsia, de minuscules guêpes d'à peine un demi-millimètre.

Lorsqu'elles sont écloses, ces guerrières partent à la recherche des larves d'aleurodes afin d'y pondre leurs oeufs.

Ce parasite cause la mort de l'aleurode en quelques jours.

Ainsi, la serre est le théâtre d'une véritable guerre entre des insectes blancs et noirs.

«Le contrôle biologique est vraiment efficace. Moi, c'est sûr et certain qu'il n'y a aucun résidu de pesticides sur le concombre anglais en serre. On a même pas besoin de les laver ni d'enlever la pelure.» Pierre Perron

 

Visionnez notre reportage «Le jardinier volontaire».