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Des images provocantes...
À l'été 2002, des images choquantes ont été tournées par un groupe allemand de protection des animaux. En décembre, Animals Angels lançait sa vidéo sur les télévisions d'Europe. Une vidéo qui allait provoquer le monde des encans et tous les agriculteurs. Six mois plus tard, de nouveaux propriétaires ont pris possession des lieux. La Fédération des producteurs de bovins a acheté cinq encans, dont celui de Saint-Hyacinthe. Partout, le grand ménage est entrepris, et 54 employés ont été licenciés. L'encan: un passage obligatoire L'encan est le passage obligé entre la ferme et l'abattoir. 80
pour cent des bovins du Québec y transitent. En une seule journée
à Saint-Hyacinthe, «Un encan, c'est comme si on prenait quelqu'un qui a passé sa vie à la campagne et qu'on le laissait au centre-ville de Montréal ou de Toronto. L'environnement, les bruits et les odeurs sont différents. Ça peut donc être stressant.» Lucie Leclerc
L'encan de Saint-Hyacinthe La première mesure de redressement à Saint-Hyacinthe est du jamais vu: former le personnel. La spécialiste embauchée, Mme Lucie Leclerc, enseigne à manipuler un animal stressé, résistant ou agressif avec la méthode douce. Animals Angels a dénoncé l'emploi abusif de l'aiguillon électrique. Le voltage du bâton est faible, comparable à une clôture de ferme. Mais mal utilisé, il devient cruel. Désormais, les nouveaux propriétaires l'interdisent, et ce, même si le règlement permet son utilisation. «Ce qu'on autorise, c'est un très faible voltage. Il ne
doit pas être utilisé de façon répétitive
sur les animaux. Pas sur le museau, pas sur l'anus ou la vulve par exemple.
Ce sont des endroits plus humides et sensibles. Puis, les gens qui l'utilisent
doivent savoir s'en servir.» Josée Rondeau,
inspectrice du ministère des l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation du Québec. De bonnes conditions... d'attente !
Une fois vendue, la bête peut attendre plusieurs heures avant l'embarquement. L'eau et la nourriture sont donc obligatoires pour tous les animaux. «Je constate qu'il y a une bonne responsabilisation. Il y a des abreuvoirs partout et de la nourriture de disponible. On voit que les gens font attention.» Josée Rondeau Selon Mme Rondeau, il y aurait un meilleur suivi si les inspecteurs du MAPAQ étaient présents à tous les encans. «Mais le MAPAQ n'a pas les ressources nécessaires. On vient donc occasionnellement et on essaie de responsabiliser les gens.» Josée Rondeau «On va être plus vigilant et on va réclamer des deux gouvernements une présence beaucoup plus régulière au niveau des lieux de commercialisation.» Michel Dessurault
HYPERLIENS |
La vente à l'encan... Vendre une bête à l'encan plutôt que la livrer directement à l'abattoir rapporte jusqu'à deux fois plus d'argent à l'éleveur. C'est pourquoi l'encan reçoit des bêtes dans toutes les conditions. Les plus mal en point sont mises à l'écart pour être vendues plus tard. Le transport de la ferme à l'encan est sous juridiction fédérale. Les camions doivent être en règle, mais le contrôle est presque nul. Par exemple, le règlement fédéral interdit le transport d'animaux malades ou inaptes à voyager. Mais il arrive parfois que des bêtes meurent parce qu'elles arrivent déjà malades.
Visionnez notre reportage «Animal en transit». |