Virus du Nil : Au tour des chevaux
Reporter réalisateur :
Roger Léveillé (Winnipeg)
23 février 2003

«En quatre jours, j'ai vu trois chevaux paralysés, comme ça, sans trauma. Trois chevaux en quatre jours, c'est quelque chose!» Dr. Mark Beiderman, vétérinaire


Premier cas détecté...

En août 2002, le docteur Beiderman a été le premier vétérinaire en Ontario à confirmer un cas de virus du Nil chez un cheval. En quelques semaines, il avait détecté une trentaine de cas, dont treize ont succombé.

«C'est bouleversant. Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi dévastateur chez les chevaux. Aucun signe avertisseur, rien. Il est en santé, puis boom!» Dr. Mark Beiderman, vétérinaire

Des tests... aux États-Unis!

Les éleveurs et propriétaires, qui voulaient faire passer des tests à leurs animaux pour savoir s'ils étaient atteints, n'ont pu le faire en Ontario, le gouvernement ne menant pas ce genre de test. Pour ce faire, ils devaient se rendre aux États-Unis.

«J'ai téléphoné au ministère de l'Agriculture pour leur dire que j'avais détecté trois cas. On m'a répondu: «Envoyez-nous les têtes et on fera un test pour la rage. Si c'est négatif, on vous enverra le sérum pour le virus du Nil.» Mais ces animaux étaient toujours vivants, il n'y avait pas de tête à envoyer...» Dr. Mark Beiderman

«J'aimerais que le gouvernement fasse des tests. Avec tous ces chevaux qui sont morts, il aurait dû profiter de la situation pour suivre ça de près plutôt que d'ignorer le problème.»


Des demandes pour le gouvernement...

Lorsque le Dr. Beiderman a confirmé le premier cas, il a suscité beaucoup d'intérêts et d'inquiétudes.

«Ce jour-là, nous avons reçu environ 500 appels, dont un provenant d'un service de santé du gouvernement à Windsor. Ce dernier trouvait que c'était intenable qu'on ne puisse faire le test en Ontario.» Hanif Kassam, agent de Santé publique, région de York

Devant la poussée de la maladie, le public se demande toujours ce que fait le gouvernement de l'Ontario.

«J'aimerais que le gouvernement fasse des tests. Avec tous ces chevaux qui sont morts, ils auraient dû profiter de la situation pour suivre ça de près, pour apprendre quelque chose plutôt que d'ignorer le problème.»
Lil Daniher, éleveuse

Cependant, pour la ministre de l'Agriculture, le dépistage n'est pas une priorité.

«Les gens ne veulent pas savoir combien d'animaux sont atteints. L'important, c'est de prévenir la maladie. Je ne veux pas passer mon temps à compter les cas mais à protéger les animaux.» Helen Johns, ministre de l'Agriculture de l'Ontario

Le gouvernement ontarien a au moins promis de surveiller la situation de plus près en 2003, mais ce vétérinaire conseille aux propriétaires et aux éleveurs proactifs d'essayer de nouveaux vaccins, de nouveaux programmes de prévention et de ne pas attendre le gouvernement si l'on cherche à éviter l'épidémie.




HYPERLIENS

Le virus du Nil occidental: ce que vous devez savoir
Réseau canadien de la santé

Introduction et résultats de la surveillance du virus du Nil occidental
Santé et Services sociaux du Québec

Le virus du Nil occidental
Santé Canada

Virus du Nil occidental :protégez-vous et protégez votre cheval
Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation de l'Ontario




Quelques chiffres...

 

Le virus du Nil a fait son apparition en Amérique du Nord en 1999.

Depuis, il s'est vite répandu, se transmettant par les moustiques qui s'attaquent aux oiseaux, aux chevaux, et même aux humains.

Ce virus n'attaque cependant pas le bovin ou la volaille.

Le virus du Nil peut être mortel: 200 personnes y ont succombé en Amérique du Nord.

Aux États-Unis, 12 000 chevaux ont été infectés.

Au Canada, aucun recensement des chevaux atteints n'a été fait.

 

Visionnez notre reportage «Le virus du Nil».