Brocoli de Gaspésie: climat du nord, clients du sud

Reporter : Denis Guénette
Réalisatrice : Micheline Vien

23 février 2003

«On aurait avantage à être plusieurs producteurs en région. On veut essayer de prouver que ça peut être possible.» Pierre Bourdages, producteur de brocoli


Du brocoli... gaspésien

Du brocoli en Gaspésie? Impossible, diront les sceptiques. Pourtant, cela existe. À Saint-Siméon, dans la Baie-des-Chaleurs, on cultive du brocoli à la mode de la Gaspésie...

«Ici, on a du brocoli couronne. On l'expérimente parce que c'est une variété assez dense, avec un diamètre de quatre à six pouces. On le coupe, donc il n'y a aucun pied de rattaché au brocoli.» Pierre Bourdages, producteur de brocoli

«Dans un avenir rapproché, on va pouvoir avoir un marché pour le pied du brocoli, pour faire de la salade ou de la soupe. On a déjà des demandes. Le marché est en développement et ici, on a la qualité pour aller avec la demande.» Pierre Bourdages

Pour Pierre Bourdages, l''aventure du brocoli a commencé en 2000. Il y a une douzaine d'années, Pierre a choisi de s'associer avec son père et sa mère pour créer la ferme R. Bourdages et fils, qui produit aujourd'hui des fraises, des fèves, du maïs et du brocoli.

Depuis son retour sur la ferme familiale, la production maraîchère de l'entreprise a fait un pas de géant : le chiffre d'affaires a été multiplié par sept.

«Au début, il y avait sept entreprises en Gaspésie qui produisaient du brocoli. De fil en aiguille, on est devenu la seule entreprise.» Pierre Bourdages

«Il y a eu différentes problématiques comme les insectes, les maladies et la main-d'oeuvre. Mais nous, on est resté parce qu'on aime cette production.» Pierre Bourdages

«Présentement, c'est le marché de New York qui achète. Si on était plus de producteurs, on pourrait bénéficier de coûts de transport moins élevés. On aurait avantage à être plusieurs producteurs en région. Pourquoi on continue? On veut essayer de prouver que ça peut être possible en région.» Pierre Bourdages

Si on compare la Baie-des-Chaleurs avec la Montérégie où il se produit beaucoup de brocolis, on s'aperçoit que sur une base annuelle, la température moyenne varie d'environ quatre degrés entre ces deux régions.

La culture des crucifères devrait pouvoir profiter du climat froid de la Gaspésie. La proximité de la mer fournit l'humidité dont les brocolis ont tant besoin.

«C'est sûr qu'on est en train de raffermir les modes de production, on est en train d'analyser certaines techniques de production. J'ai un agronome qui est engagé et qui est en train de tout quantifier ces données par rapport au rendement des récoltes.» Pierre Bourdages

Problème de main-d'oeuvre ?

Le principal problème de l'entreprise, c'est la main-d'oeuvre. Le travail de cueillette n'est pas de tout repos, et même si la Gaspésie a un taux de chômage très élevé, les travailleurs ne se bousculent pas aux champs.

«On est au salaire minimum et c'est un travail assez physique. Ça prend des employés qui sont capables de faire le travail, qui sont capables de rester sur l'emploi aussi.» Un employé

 




 

 




Le brocoli...

De la famille des choux, le brocoli est un bouquet de boutons floraux comme son cousin le chou-fleur mais il est moins compact et plus moussu.

Sa couleur varie selon les variétés et les pays : blanc en Angleterre, vert en Italie et en Suisse, violet en Sicile.

Le Brocoli violet, qui est d’ailleurs la plante d’origine, ne forme pas une fleur fermée, mais de longues tiges minces avec des petites inflorescences en général violettes .

Le brocoli est issu probablement des pays méditerranéens et de l’Asie mineure.

Connu à l’état sauvage, ce chou poussait au bord de la Méditerranée et très tôt devint populaire en Italie d’où il tira son nom ” brocco” qui veut dire en italien « pousse ».

Les romains les servaient accompagnés de sauces ou cuisaient les brocolis violets dans du vin. Ce fut Catherine de Médicis qui le fit connaître en France.

Source: Légumes du moment...

 

Visionnez notre reportage «Brocoli de Gaspésie».