L'aventure du lait bio!
Journaliste : Ginette Marceau
Réalisateur : Maurice Roberge
3 novembre 2002

« Les produits biologiques coûtent chers. L'idéal, c'est de ne pas avoir à acheter d'aliments pour nourrir le troupeau. En les produisant chez nous, le coût s'arrête à nos travaux de ferme.» Simon Duval


Des débuts difficiles...

La production laitière n'a jamais eu de secrets pour Simon Duval. Mais depuis qu'il a décidé de se lancer dans la production de lait biologique il y a deux ans, il remet tout en question.

Ses vaches donnent moins de lait : Une chute de 15%! Un coup dur qu'il a fallu encaisser...

Puis, il y a ses champs qui, sans pesticides et engrais chimiques, ne donnent pas toujours les résultats escomptés.

«Je suis déçu parce qu'en principe, j'ai fait ce qu'il fallait. Je vais quand même avoir une récolte, mais ça va diminuer mes rendements moyens.» Simon Duval

Dur dur, le bio...

Les embûches sont nombreuses. Le processus est long et complexe. Les normes à suivre sont strictes.

Les champs doivent être exempts de tous produits chimiques, et ce, pendant trois ans avant d'obtenir la certification biologique.

«Cette année, 85% à 90% de mes superficies sont certifiés biologiques. L'an prochain, ce sera en totalité... enfin!» Simon Duval

Vaches, au régime!

Produire du lait biologique signifie aussi un changement de régime pour les vaches. Les exercices au grand air à tous les jours sont obligatoires. Le foin sec devient la base du nouveau régime, constituant 40% de la ration quotidienne. Les ensilages de maïs, de foin ou de luzernes sont permis, mais en moins grande quantité.

S'ajoute à cela plusieurs rations de grains mêlés par jours. Les suppléments protéiques et énergétiques sont bannis, tout comme les antibiotiques.

Les vaches doivent être soumises à ce nouveau régime près d'un an avant de produire officiellement du lait biologique.

Ce changement d'alimentation a toutefois ses revers : Une baisse de production laitière. Un phénomène normal, mais difficile à accepter...

En production biologique, il n'existe pas de recette. Contrairement aux fermes conventionnelles, le producteur de lait biologique fait cavalier seul.

Le soutien technique est presque inexistant. Le producteur doit user d'imagination, y aller par tâtonnements... Un peu à l'aveuglette.


Quand ça fonctionne...

Jean et Dominique Morin font parti de la première vague de producteurs de lait biologique au Québec des années 80. Eux aussi ont dû composer avec l'inconnu : Revoir leurs méthodes de travail et remettre en question leurs connaissances...

«Il a fallu apprendre à refaire tous nos devoirs. La charge de travail est elle aussi importante. La transition nous a amené à mieux suivre nos cultures. Souvent, c'est une question d'heure et de journée.» Jean Morin

Leurs champs poussent très bien, et ce, même sans pesticides ou engrais chimiques. «Ça ne va pas bien à toutes les années. Mais au fil des ans, on a pris de l'expérience. Nos cultures sont de mieux en mieux.» Jean Morin

Les frères Morin ont constaté qu'en raison du changement de nourriture, leurs vaches sont non seulement en meilleure santé, mais elles restent en production plus longtemps.

Bref, une nouvelle méthode de production qui rapporte... avec le temps!

 

 

La Fédération des producteurs de lait verse une prime qui varie de quatre à sept dollars pour chaque hectolitre de lait biologique produit.

Une façon d'inciter les producteurs à se lancer dans l'aventure bio....


HYPERLIENS

Le groupe Lactalis

Bibliographie du lait biologique

Lait biologique





Faites attention aux voisins!

Selon Jean et Dominique Morin, ce n'est pas toute la superficie de la terre qui peut être utilisée pour faire de la culture biologique.

Si les champs voisins ont des herbicides et des pesticides de toutes sortes, il y a des risques de dérive.

Il peut donc être important d'avoir une parcelle de terre servant de zone-tampon.

Pour une trentaine de pieds, on doit donc s'assurer que ces récoltes seront données à d'autres bêtes que les vaches en production laitière.

On peut les utiliser pour les veaux et les animaux de remplacement.

Il ne faut pas oublier que les champs doivent être exempts de tous produits chimiques pendant trois ans avant d'obtenir la certification biologique.

Après ces trois ans, il faut calculer 36 semaines pour avoir des vaches...bio!

 

Visionnez notre reportage «L'aventure du lait bio».