La SPCA pense bêtes...
Journaliste - réalisatrice :
Thérèse Champagne
27 octobre 2002

«Quelquefois, c'est un peu troublant de voir à quel point certaines choses sont déshumanisantes pour les animaux...»


Un sondage qui en dit long...

Selon un sondage effectué par la Société Protectrice des Animaux (SPCA) en Colombie-Britannique, les consommateurs connaissent mal la réalité des animaux de ferme...

Pourtant, de nombreux fermiers souhaitent que le consommateur soit mieux informé sur leurs pratiques d'élevage.

C'est notamment le cas de Brad Reid, un producteur de poulet de Langley. M. Reid est l'un des premiers à avoir participer au programme de certification de la SPCA de la Colombie-Britannique.

Programme de certification

Ce programme est un projet pilote. Les producteurs doivent prouver qu'ils traitent bien leurs animaux. Suite à cette confirmation, ils peuvent alors afficher l'étiquette de la SPCA en magasin.

Tout candidat à la certification doit faire inspecter sa ferme. L'alimentation, le confort et le comportement des animaux sont des points à ne pas négliger...

Les pratiques d'élevages sont donc évaluées selon un code de bien-être établi par la SPCA. «On doit également tenir compte de nos impressions générales». Lisa Pierce, inspectrice.

Selon un sondage effectué par la SPCA de la Colombie-Britannique, 85% des répondants aimeraient avoir un moyen de savoir si les produits qu'ils consomment proviennent d'animaux élevés de façon respectueuse.


La production biologique...

M. Reid est producteur biologique. Cette industrie a toujours accordé beaucoup d'importance aux besoins des animaux. Ses critères de bien-être sont plus exigeants que ceux de la SPCA.

M. Reid a donc de très bonne chance d'être accepté au programme...

Cependant, au Canada comme ailleurs dans le monde, tous ne s'entendent pas sur les critères de bien-être des animaux. Certaines recherches se contredisent.

En l'absence d'un système national d'étiquetage à ce sujet, l'agence canadienne d'inspection des aliments qui régit ce genre de choses a d'abord contesté le projet de la SPCA pour enfin l'accepter avec beaucoup de réserves.

Après près d'une année de retard , les étiquettes de la SPCA ont enfin commencé à apparaitre sur les produits. Mais il est bien évident que le consommateur aura beaucoup d'influence dans ce dossier.

 

Un programme d'étiquetage sur le bien-être du bétail peut donner l'impression que les animaux élevés selon les normes actuelles ne sont pas bien traités, ce qui est faux. Nous devons donc faire très attention à la politique qui est mise en place à ce sujet.» Dave Zuest, Agence canadienne d'inspection des aliments


HYPERLIENS

La SPCA de la Colombie-Britannique

La SPCA canadienne

Brad Reid - producteur certifié par la SPCA



Changements des pratiques...

Pour obtenir la certification de la SPCA, la plupart des producteurs devront changer certaines de leurs pratiques:

Il doit y avoir plus d'espace par animal que le minimum recommandé par le code des pratiques de l'industrie. Dans un élevage de volailles à chair par exemple, il doit y avoir 17% plus d'espace.

Les oiseaux doivent vivre sur une litière et avoir accès à des nids de ponte et de perchoirs;

Les stalles de gestation dans lesquelles les truies ne peuvent même pas se retourner ne sont pas admises;

Les porcs doivent avoir accès à une litière et l'amputation de la queue n'est acceptable qu'en tout dernier recours;

Les vaches ne doivent pas être attachés dans les stalles et doivent avoir accès à l'extérieur si le climat le permet. La queue ne doit pas être coupé;

Les préposés à la capture doivent prendre les poulets par les deux pattes. La SPCA limite à trois le nombre d'oiseaux qui peuvent être tenus dans chaque main;

Alors que le guide des bonnes pratiques de l'industrie permet d'enfermer les poulets dans des caisses de transports pendant 36 heures, la SPCA limite la durée de confinement à 12 heures.

 

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