Voici certaines parties d'une entrevue avec Clément Pouliot, président de la Fédération des producteurs de porc du Québec, en réaction à notre reportage sur le porc danois présenté lors de la même émission (20 octobre 2002).

M. Pouliot, pouvons-nous être heureux comme producteur de porc actuellement au Québec?

Par les temps qui courent, notre réputation est celle de producteurs qui n'ont pas un bon sens des responsabilités concernant la protection de l'environnement.

On a l'impression qu'au Danemark, ils ont trouvé des solutions simples et peu coûteuses. Leur machinerie, par exemple, est peu présente chez nous. Pourquoi?

Il faut penser que l'industrie porcine danoise est beaucoup plus vieille en terme d'expérience et d'expertise que la production porcine québécoise. De plus, depuis cinq ans, les producteurs du Québec essaient d'implanter ce genre de technologie sur leurs fermes. C'est une question d'adaptation et de coût.

Pourquoi vous êtes-vous mis la population à dos?

On s'est mis la population parce que certaines pratiques ont été mises de l'avant par les producteurs sans être nécessairement justifiées à l'époque. Mais on a évolué, comme les producteurs danois ont évolué dans leurs pratiques environnementales...

«On a mis beaucoup d'énergie à mettre une bonne réputation sur notre produit. On est maintenant rendu à travailler la réputation des gens qui font le produit. Et je suis convaincu qu'on va y arriver...»

Il y a combien de membres dans votre fédération?

Il y a 4000 producteurs. La moyenne des fermes porcines au Québec s'approche des 250 truies avec 1800 porcs en inventaire. C'est une moyenne qui se rapproche très bien à celle du Danemark. Par contre, le niveau de production est plus élevé au Danemark. On parle de 23 millions de têtes pour sept millions au Québec.

Au cours des dernières années, on a développé au Québec de très grosses fermes porcines. Ce n'est pas difficile de responsabiliser ces propriétaires?

Il n'y a pas vraiment de distinction à faire concernant la protection de l'environnement entre une petite ferme et une grande ferme.

Et le respect des voisins?

Peu importe la grosseur de la ferme, on se doit d'être sensibilisé, d'avoir une cohabitation harmonieuse avec nos voisins. Ce n'est pas une question de grosseur de ferme... On doit recréer un lien de confiance avec la population, et ce, peu importe le niveau de production que l'on produit.

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