La saison brûlée
Journaliste-réalisatrice : Thérèse Champagne:
Réalisateur : Maurice Roberge
9 novembre 2003

 


Le pire incendie depuis les années 30...

 

La Colombie-Britannique se relève d'un de ses pires étés d'incendies.

Un automobiliste a jeté une cigarette et en moins d'une demi-heure, le feu avait détruit 25 hectares. En raison de la très grande sécheresse, les flammes ont brûlé avec une intensité exceptionnelle. Elles se sont propagées à la vitesse de l'éclair dans les champs et les forêts.

Bilan : il y a 260 mille hectares de forêt brûlés, 300 maisons détruites, 30000 personnes évacuées.

Les feux ont causé énormément de détresse aux populations des régions touchées. Il ont aussi eu un impact sur les cultures, les élevages et la forêt.

La région la plus dûrement touchée, la Thompson Okanagan, le centre même de la production fruitière de la province. Mais fort heureusement, le feu est resté concentré en forêt et a peu détruit de vergers et de vignobles.

 

Alors que la Colombie-Britannique vient de connaître les pires feux de forêt de ses 50 dernières années, la Société de protection contre le feu (Sopfeu) n'a eu à maîtriser que 615 incendies sur le territoire québécois, soit 200 de moins que la moyenne des 10 dernières années.

 

Les vignobles...

Le vignoble St-Hubertus de Kelowna est celui qui a été le plus sévèrement endommagé par le feu. Les flammes ont détruit la maison familiale, la cave à vin et le centre de vinification.

Les vignes ont été épargnées à 90%. Comme les autres producteurs des zones menacées, Leo Geber a pu protéger ses plants en les irriguant tous les jours.

La chaleur a quand même été fatale pour 10% de ses vignes de même que pour la récolte de cette année. Les raisins sauvés goûtent la fumée.

Il n'est pas le seul à faire face à ce problème. Il y a d'autres producteurs, mais on ne connaît pas encore l'étendue des dégats.

Ironie du sort, l'été 2003 ne sera pas que l'été des grands feux, il sera aussi l'été des grands vins. Toute cette chaleur est ce qu'il y a de mieux pour les vignes. Elle fait augmenter le taux de sucre et donne des vins exceptionnels, là où le feu et la fumée sont restés à distance.

 

Les vergers...

Un conseiller agricole de la région de Kelowna évalue les dégâts dans les vergers et vient en aide aux producteurs. Daprès lui, tout compte fait, le feu a causé peu de dégâts aux cultures de l'Okanagan.

Essentiellement, le pire problème rencontré vient des chevreuils. Ceux-ci manquent de nourriture en forêt à cause des feux et viennent se nourrir dans les vergers.

Chez les pommiculteurs, le feu a eu du bon. L'épaisse fumée répandue par les feux a protégé les vergers des rayons brûlants du soleil.

 

Elevage à Kamloops...

Craig Yungmeyer est un éleveur de bovins, il a un troupeau de 700 têtes.

Il a perdu 43 bêtes. Certaines sont mortes brûlées d'autres ont dû être abattues parce qu'elles souffraient de problèmes respiratoires ou encore avaient les sabots brûlés.

Il a perdu 80% de ses pâturages, 100 tonnes de foin et une partie de sa forêt. Il devra donc vendre ses veaux plus rapidement puisqu'il manque de foin pour les nourrir.

«Émotivement, la plus grande perte pour n'importe quel éleveur c'est son bétail. C'est pas une question d'argent, mais on n'aime pas voir nos animaux blessés ou de les perdre.» Craig Yungmeyer

Pour l'instant, les pertes financières de Craig Yungmeyer totalisent 800 mille dollars et comme la plupart des éleveurs il n'a pas d'assurances pour ses animaux et ses clôtures.

Une vingtaine d'éleveurs de cette région rapportent des pertes dues au feu.

 

La forêt...

Malgré ces quelques cas, dans l'ensemble, les agriculteurs des secteurs proches des feux s'en sont bien tirés.

La majorité des arbres fruitiers sont encore là et donneront leur plein rendement l'an prochain. Si la nature le veut bien.

La plupart des troupeaux ont été épargnés. Une bénédiction.

Mais ailleurs, en forêt on le sait la dévastation sera ressentie pendant des années et des années. Pour l'instant, une partie des arbres brûlés sont récupérables, il faut faire vite avant que les insectes ne s'y installent. À plus long terme, de petits arbres vont pousser. Un des risques c'est que trop de graminées ne viennent coloniser ces forêts et les transforment en prairie. Il faudra donc reboiser sinon on devra attendre près d'un siècle avant de retrouver les forêts perdues.

 


HYPERLIENS

Service canadien des forêts



Les brûlages dirigés...

La sévérité des feux de l'été 2003 en Colombie-Britannique amène la province à relancer son programme de brûlages dirigés dans les zones forestières habitées.

Il s'agit de feux allumés par les forestiers pour diminuer la quantité de buissons et de combustibles dans la forêt de sorte que le incendies futurs ne soint pas aussi graves.

Visionnez notre reportage.