Des arbres et des hommes
Reporter : Ginette Marceau
Réalisateur : Micheline Vien
27 juillet 2003

Dans les années 1970, l'arrivée de la grosse machinerie révolutionne la coupe forestière. Les arbres, même les tout petits, tombent. C'est l'ère de la coupe à blanc...


Le travail artisanal...

 

Avant 1970, époque des concessions forestières, les compagnies étaient rois et maîtres sur leurs territoires, une terre publique. Leurs contrats pouvaient s'étendre parfois jusqu'à 100 ans.

Dès le début du siècle dernier, les compagnies font de bonnes affaires sans avoir de compte à rendre à personne. Pendant des décennies, des milliers d'hommes montent dans les chantiers d'octobre à mars pour abattre des arbres. Le travail est alors artisanal...

Création d'une industrie massive

Dans les années 1970, l'arrivée de la grosse machinerie révolutionne la coupe forestière. Les arbres, même les tout petits, tombent. C'est l'ère de la coupe à blanc. L'exploitation forestière se fait alors à un rythme d'enfer. Le constat est brutal : ça coûte cher à la forêt.

L'état n'a pas le choix : des gestes concrets doivent être posés. En 1983, le gouvernement du Québec se lance seul dans le premier programme massif de reboisement.

En 1986, on modifie de façon importante les règles d'exploitation. Dorénavant, les compagnies forestières ne peuvent plus se contenter de couper : elles doivent reboiser.

De plus, on redistribue la forêt. On crée les contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier (CAAF). Ces CAAF donnent aux compagnies le droit de couper sur un territoire donné, une essence et un volume précis. Ces contrats sont renouvelables à tous les cinq ans. Les industriels doivent maintenant partager les territoires forestiers.

«Le ministère n'est pas en mesure de déterminer s'il y a surévaluation de la possibilité forestière et ce qui peut en découler, s'il y a sur-récolte des bois de la forêt publique.»
Doris Paradis, vérificatrice générale du Québec


Changement de courant...

Dans les années qui suivent, Québec impose une autre méthode de coupe aux industriels: la coupe avec protection de la régénération et des sols. (CPRS) Cette coupe vise à protéger les tout petits arbres, les petites pousses et à éviter que la machinerie compacte trop le sol.

Malgré toutes ces modifications, certains affirment qu'on continue de gaspiller nos forêts. Ce discours, longtemps réservé à quelques groupes de pression, atteint l'opinion publique. De plus en plus de gens s'inquiètent de l'avenir de nos forêts et mettent en doute sa gestion.

En décembre 2002, c'est au tour de la vérificatrice générale du Québec de dénoncer la gestion de nos forêts publiques. «Le ministère n'est pas en mesure de déterminer s'il y a surévaluation de la possibilité forestière et ce qui peut en découler, s'il y a sur-récolte des bois de la forêt publique.» Doris Paradis, vérificatrice générale du Québec

Un rapport attendu...


Bernard Landry, ancien premier Ministre du Québec

En février 2003, le gouvernement cède aux pressions. Une Commission d'enquête est créée : la Commission Nicolet sera chargée d'examiner toute la gestion de la forêt publique québécoise.

Les prochains mois pourraient être déterminants pour l'industrie forestière. Le rapport de la Commission Nicolet est attendu pour l'automne. Son mandat: tout revoir, notamment la qualité des méthodes de coupe et l'évaluation des quantités de bois qu'on peut prélever.

Par ailleurs, il y a aussi l'entente signée entre les cris et le gouvernement, «La Paix des braves». Certaines compagnies forestières devront tenir compte du mode de vie traditionnel des autochtones dans leur façon d'exploiter la forêt.




HYPERLIENS

Ministère des Ressources Naturelles, Faune et Parcs du Québec

L'erreur boréale
Les logiciels Forêt Verte

 





Quelques données...

Sur une superficie totale de 1,7 M km², les forêts québécoises couvrent près de 750 300 km² , soit près de la moitié du territoire.

Les Québécois sont collectivement propriétaires d'environ
92 % du territoire du Québec, dont plus de la moitié est couvert de forêt à valeur commerciale.

Au Québec, la forêt boréale occupe le tiers de la superficie de la province.

La forêt boréale regorge de lacs et sert à la fois d'abri et de garde-manger à de nombreux animaux. Elle est aussi depuis longtemps la cour à bois de nombreuses compagnies forestières.

La forêt boréale est de loin la plus étendue des forêts du globe :
1 400 000 000 d'hectares.

C'est la plus nordique des forêts. Elle ceinture tout l'hémisphère nord.

 

Visionnez notre reportage «Des arbres et des hommes».

 

Partie I :

 

Partie II :