Sélection : Aménagement d'une érablière
Reporter : André Laprise
Réalisatrice : Marie-Eve Thibault
30 mars 2003

 


Prévoir pour l'avenir...

Durant l'été 2001, de violentes bourrasques de vent ont abattu plusieurs arbres chez des producteurs de sirop d'érable de Lanaudière. Roland Urbain était un de ceux-là.

Roland Urbain veut conserver sa forêt puisque son travail et les revenus de sa famille en dépendent. Depuis qu'il a pris la relève de son beau-père, il soigne son érablière.

«Je suis parti avec une production d'une livre trois quart et présentement, je produis entre trois et quatre livres, et ce, seulement par l'amélioration du peuplement et l'amélioration des techniques.» Roland Urbain, acériculteur

Si le producteur ne veut pas rater la prochaine saison des sucres, les travaux doivent s'effectuer au cours des mois d'hiver, avant que la sève ne coule.

«Le but de l'aménagement acérico-forestier, c'est de maximiser la coulée en même temps que d'assurer une bonne vigueur de notre peuplement. Pour avoir une bonne coulée, un érable doit avoir une bonne cime bien développée et être en forme.» Lyne Laferrière de la Société sylvicole des Laurentides

Lyne Laferrière a dessiné l'aménagement de cette érablière dans un but: la conserver longtemps en misant sur les équilibres naturels.

Les espèces compagnes participent à cet équilibre. «Si on enlève toutes ces essences, les érables vont acidifier le sol et il va y avoir un lessivage des éléments nutritifs qui sont essentiels à la bonne croissance des érables à sucre.» Lyne Laferrière

Un autre rôle des espèces compagnes, c'est de maintenir la diversité d'insectes à l'intérieur du peuplement. L'érablière va être sensible et fragile à des épidémies et en ayant plusieurs types d'insectes, il y aura plusieurs types de prédateurs, dont les prédateurs des insectes qui affectent les érables à sucre.»
Lyne Laferrière


Une bonne aération...

Pour miser sur la biodiversité, encore faut-il savoir quelles essences sont disponibles. Pour faire l'inventaire, on calcule la superficie des souches de tous les arbres contenus sur une surface d'un hectare de terre. C'est ce qu'on appelle la surface terrière.

«En premier lieu, on élimine les arbres qui sont dangereux, qui sont vieux et qui nuisent aux meilleurs sujets.» Lyne Laferrière

Le taux de prélèvement des arbres peut varier entre 15 et 25%. «Si on ouvre trop le couvert, c'est des essences de lumière qui vont pousser. L'érable est une essence d'ombre.» Roland Urbain

«Il y a effectivement des espèces qui sont moins favorables à la production de sirop d'érable. Ce qu'on préfère, c'est maintenir des conifères en bordure des érablières qui serviront de brise vent» Lyne Laferrière

Il est conseillé de faire coïncider les travaux d'aménagement d'une érablière avec les changements de tubulure, qui en général, se font tous les 15 ans.

 




HYPERLIENS

Institut québécois de l'érable

Amélioration de mon aménagement

Des interventions forestières qui favorisent la santé et la croissance des érables




 

À la manière traditionnelle...

Un autre choix de conservation: les chevaux.

Pour sortir le bois coupé, les chevaux ne prennent que l'espace d'un sentier.

Une machinerie lourde, en plus d'abîmer les jeunes pousses sur son passage, pourrait endommager les racines des érables qui sont souvent à quelques centimètres sous terre. Ceci a pour effet de réduire la coulée.

 

Visionnez notre reportage «Aménagement d'une érablière».