CAPSULE INFO

 

Kamouraska, en langue algonquine, signifie «il y a de l'herbe au bord de l'eau».

À Kamouraska, où l'estuaire est large de 19 kilomètres et où l'amplitude des marées varie de quatre à sept mètres, Schmouth croyait qu'il était possible de récupérer de grandes étendues de terres en endiguant les marais par un système ingénieux de drainage appelé aboiteau.

Cet ancien terme acadien désigne des digues dont les portillons s'ouvrent vers l'extérieur permettant ainsi à l'eau douce de s'égoutter à marée basse et à empêcher l'eau salée d'entrer à la marée montante.

Avec le temps, la neige et la pluie diluent le sel du marais, rendant ce dernier de plus en plus apte à l'agriculture.

 


Le reportage

 


Les aboiteaux de Kamouraska (reprise)

Réalisateur : Maurice Roberge
Journaliste : Lise Guérin

30 juin 2002

 

De l'agriculture dans les anciens marais...

Depuis 20 ans, le paysage longeant le fleuve a beaucoup changé entre La Pocatière et Notre-Dame-du-Portage.

Il y a 4,000 hectares de terres qui ont été arrachées au fleuve sur près de 30 kilomètres.

Les marais salés sont devenus de riches terres agricoles.

Les agriculteurs de la région ont fait reculer le géant bleu: le fleuve Saint-Laurent.

 

Les aboiteaux...

Les agriculteurs ont pu cultiver ces nouvelles terres grâce à un système ingénieux : le système des aboiteaux.

Ils ont érigé une longue digue de quatre mètres de hauteur puis ils ont creusé un canal du côté des terres afin que l'eau des champs environnants viennent s'y jeter.

À marée basse, l'eau s'écoule jusqu'au fleuve en empruntant un couloir sous la digue.

Lorsque la marée monte, les aboiteaux affontent le fleuve Saint-Laurent. La pression de l'eau provoque la fermeture des vannes qui sont alors presque submergées. La marée monte le long de la digue sans jamais atteindre les terres agricoles.

Voilà la dure tâche des aboiteaux.

 

Les aboiteaux font disparaître les marais...

En 1977, une importante coalition d'écologistes a tenté en vain de bloquer la reconstruction des aboiteaux.

Le long du fleuve, les marais sont de véritables sources de nourriture pour plusieurs espèces d'oiseaux.

Ils servent aussi de lieu de repos et d'élevage de couvée. La spartine est la plante dominante dans ces marais.

Lorsque les aboiteaux ont été construits, 500 hectares de marais à spartine ont disparu.

 

Une bataille perdue versus une source de fierté...

Dans cette région du Bas Saint-Laurent, une centaine d'agriculteurs ont prospéré grâce à cette immense digue : grâce aux aboiteaux.

Pour les écologistes, les aboiteaux sont le symbole d'une bataille perdue.

Pour les agriculteurs, ils représentent une source de fierté.

Hyperliens

Aboiteau de la Seigneurie de Kamouraska.

Histoire des aboiteaux.

Les aboiteaux.

Du marais à la terre agricole.
La baie de Kamouraska a joué un rôle majeur dans l'histoire agricole de cette région de l'estuaire du Saint-Laurent.

Les marais ... lieux à conserver.

 

 
Adaptation pour Internet : Marie-Claude Cleary
Conception graphique et intégration : Karine Boucher