Journaliste - réalisatrice:
Marie-Eve Thibault
Narration : Yvon Leblanc
23 juin 2002
Les espaces
verts en ville...
Monastère du précieux
sang, Notre-Dame de Grâce.
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Les espaces verts en ville sont rares et font
bien souvent l'objet de beaucoup d'attention, de convoitise,
sinon de controverse.
L'automne dernier, un promoteur immobilier a
voulu construire des maisons de ville sur le terrain du Monastère
du précieux sang, dans Notre-Dame de Grâce, à
Montréal.
La ville a donc mis ses conditions à
la réalisation du projet du promoteur : Déplacer
17 grands arbres matures dans un coin du terrain pour créer
un parc accessible au public.
Des
arbres matures à déplacer...
Épinettes du Colorado.
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Les arbres à déplacer par le promoteur sont
de gigantesques épinettes du Colorado qui ont d'une
quarantaine à une cinquantaine d'années.
Selon l'ingénieur forestier Pierre Émile Rocray,
qui fait partie de l'équipe de la ville de Montréal,
le déménagement d'arbres aussi gros n'a jamais
été tenté.
Un défi de taille!
Le défi commence...
L'automne est un bon moment pour transplanter des conifères.
À la fin du mois d'aôut et au début du
mois de septembre, on note une poussée en longueur
des racines, ce qui assure un meilleur ancrage, une meilleure
survie.
Pierre Émile
Rocray, ingénieur forestier de la ville de Montréal
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Pour le transport des arbres ils utiliseront deux méthodes
différentes qui ont déjà fait leurs preuves.
Il y aura 12 arbres de taille moyenne qui seront transplantés
par une motteuse. C'est un appareil sophistiqué qui
creuse autour des racines de l'arbre, le soulève et
le déplace pour le transplanter au bon endroit. Les
opérations se font toutes mécaniquement.
Pour les cinq autres épinettes, trop grosses pour
la motteuse, la méthode sera différente. C'est
une méthode plus artisanale. Chaque arbre est préparé
individuellement et sera relocalisé à l'aide
d'une grue de 200 tonnes et d'un fardier.
Le transport
des arbres...
Le travail commence et l'équipe doit faire face à
plusieurs obstacles. Ils doivent s'adapter tout au long du
déménagement pour arriver à transplanter
les épinettes matures sans trop de risques et pour
qu'elles puissent survivre au changement.
L'équipe d'horticulteurs
protège la motte de terre et les racines en entourant
celles-ci de jute.
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La tâche n'est pas facile. Pour que les conifères
survivent à une transplantation, leurs racines ne doivent
pas entrer en contact avec la lumière ni avec l'air.
En creusant les travailleurs se rendent compte que le sol
s'effrite ce qui les obligera un peu plus tard à remplacer
la terre perdue dans le transport et ajouter de la terre noire
pour sécuriser les arbres.
La motteuse en opération. |
L'utilisation de la grue n'est également plus possible
pour le transport des cinq plus grosses épinettes.
Le sol fuit et les racines seront exposées à
la lumière, les chances de survie deviennent alors
très minces.
La motteuse est donc utilisée pour le transport des
gros arbres également.
Bilan du transport
des arbres...
En somme, 15 des 17 arbres du plan original ont été
transplantés avec succès. L'équipe a
donc ajouté deux autres arbres, non prévus au
départ, pour compléter.
Des cinq gigantesques épinettes qui devaient être
transplantées à l'aide de la grue, trois ont
été transplantées et sauvées par
la motteuse, les deux autres, trop lourdes, sont restées
sur place.
Les arbres ont bien traversé l'hiver, malgré
leur nouvel habitat, pas de signes de désèchement
et pas de maladies.
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