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Réalisateur: Michel du Montier
Journaliste : André Laprise
02 juin 2002
Du poulet
sans antibiotiques
Même si l'heure est à l'aviculture
industrielle et à l'utilisation des facteurs de croissance
dans les élevages, il reste possible de produire des
poulets sans avoir recours aux antibiotiques.
Pierre Germain, éleveur
de poulets sans antibiotiques |
C'est ce que fait Pierre Germain qui a commencé
ses premiers essais de poulets sans antibiotiques dans les
années 1980.
Depuis cinq ans il fait une production de poulets
sans antibiotiques à grande échelle. À
l'automne, il en produira de 15 à 20 mille à
chaque semaine.
L'essentiel de la production de Pierre Germain
est écoulée aux États-Unis, en Ontario
et dans l'Ouest canadien. Le marché n'est pas encore
développé au Québec.
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Les facteurs
de croissance
Docteur Robert
Gauthier, vétérinaire spécialisé
en production avicole. |
«Les facteurs
de croissance sont des antibiotiques à faible
dose qui servent soit à stimuler la croissance
ou, comme pour le cas des poules, à prévenir
l'entérite nécrotique, une entérite
mortelle spécifique au poulet. Si on enlève
les facteurs de croissance on devient extrêmement
vulnérable à cette pathologie et on doit
trouver des substances de remplacement.»
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Techniques
de production du poulet sans antibiotiques
Pour Pierre Germain, les techniques de production de volailles
sans antibiotiques ne sont pas très complexes.
Il doit d'abord s'assurer d'acheter des poussins qui porteront
une petite marque indiquant qu'ils ont été vaccinés
pour la coccidiose, un problème de parasitisme interne
universel qui affecte inévitablement les poulets.
L'aviculture sans antibiotiques mise sur un plus grand bien-être
des oiseaux et un encadrement d'élevage différent.
La première condition à respecter est une réduction
du nombre d'oiseaux par unité de surface, une diminution
de 25 à 30%.
«Tout se tient dans le contrôle
de l'environnement. Il faut avoir le moins de bruit possible.
Il faut aussi avoir une bonne litière
de même qu'un bon contrôle sur les abreuvoirs.
Il faut avoir un bon programme de lumière pour que
les poulets ne soient pas trop nerveux et qu'ils puissent
consommer quand il fait chaud ainsi que pendant la nuit. Il
y a différents contrôles comme cela.»
Pierre Germain
Un des secrets dans la réussite de la production de
poulets sans antibiotiques, c'est de garder les poulets en
santé en portant une attention particulière
à leur flore intestinale, l'intestin de l'oiseau étant
ce qui apparaît le plus sensible. Pour se faire, il
faut intervenir en donnant des bactéries semblables
à celles qu'on retrouve dans le yogourt et permettre
ainsi un bon contrôle de la flore intestinale.
Des poulets en santé...
Les poulets élevés sans antibiotiques passent
leur vie en santé. Les pourcentages de pertes sont
sensiblement les mêmes que pour les élevages
conventionnels, soit de un à deux pourcent. La croissance
aussi est sensiblement la même. C'est au niveau de la
production qu'il y a une diminution.
«Quand il n'y a pas d'éléments
extraordinaires, comme le feu, c'est relativement facile à
faire : des bactéries dans l'eau, un vaccin au couvoir,
une moulée de grains et un bon contrôle. Il y
a beaucoup d'éleveurs qui peuvent faire cela.»
Pierre Germain
L'utilisation des antibiotiques
en Europe...
En Europe, d'ici la fin de l'année, l'utilisation
des antibiotiques, facteurs de croissance, sera interdite.
Elle le sera non pas parce que des traces d'antibiotiques
pourraient se retrouver dans la viande, mais plutôt
pour prévenir l'acquisition de la résistance
des bactéries aux antibiotiques.
Plus les antibiotiques sont utilisés, plus les probabilités
sont grandes que les bactéries acquièrent une
résistance.
Le
poulet du Québec en chiffre...
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Le Québec est la 2e province canadienne productrice
de poulets;
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l’aviculture (œufs d’incubation, poulets, dindons
et œufs de consommation) se classe au 3e rang des
secteurs de production agricole au Québec;
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l’industrie compte 729 éleveurs de poulets;
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le cheptel regroupe 154 millions d’oiseaux;
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la valeur monétaire de l’aviculture québécoise est
de 374 millions de dollars;
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chaque habitant consomme annuellement 29 kg de poulet.
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