CAPSULE INFO

Une tourbière est un paradis pour les fleurs mais qu'en est-il des arbres?

Dans la grande Plée bleue comme dans toutes les tourbières, la croissance des arbres est infiniment lente.

L'acidité du sol et l'humidité empêchent la décomposition de l'humus.

À 100 ans, les mélèzes et les épinettes seront encore nains et mourront rabougris.


Le reportage

 


La grande Plée bleue (reprise du 8 juillet 2001)

Réalisateur: Maurice Roberge
Journaliste : Rachel Brillant

02 juin 2002

 

La tourbière la grande Plée bleue...

La grande Plée bleue est un milieu humide protégé, une tourbière qui demeure intacte après plusieurs milliers d'années et qui se situe à deux pas de Lévis dans la région de Chaudière-Appalaches.

La grande Plée bleue est une immense éponge de 15 kilomètres carrés qui agit comme filtre naturel et qui sert de milieu d'étude au professeur Robert Gauthier de l'Université Laval.


Robert Gauthier,professeur Université laval

«C'est un milieu vierge, pratiquement totalement vierge. Vous savez que le Québec est un domaine forestier et que tous les arbres ont été coupés. Il ne reste plus au Québec aucune forêt qui n'a pas été coupée. Alors la forêt primitive n'existe plus. Les seuls milieux naturels, donc primitifs, qui ont évolué au cours du temps sans l'intervention humaine, ce sont les tourbières.»

 

Qu'est-ce qu'une tourbière?

Une tourbière est un écosystème composé essentiellement de plantes, adaptées à un milieu gorgé en eau et dont les débris s'accumulent.

Les végétaux qui se décomposent lentement, produisent de la tourbe ou roche végétale composée de matière organique végétale (10 à 20 %) et d'eau (80 à 90 %), issue de la tourbière.

La tourbe brûle comme du charbon car elle contient jusqu'à 50 % de carbone. C'est un combustible recherché mais ce n'est pas un engrais.

Les horticulteurs utilisent la tourbe pour ses propriétés de rétention d'eau et comme support de culture.

Au Québec, il n'existe aucune politique de conservation des tourbières, comme en Ontario ou dans les Prairies. Des chercheurs de l'Université Laval travaillent sur la restauration et la protection de ces écosystèmes et à la mise sur pied d'une politique de conservation des tourbières.

Pour en savoir plus sur les tourbières...

 

Les plantes carnivores...


Sarracenie pourpre

 

Dans les tourbières, les plantes peuvent être astucieuses.

 

 


Drosera rotundifiola

Dans la tourbière la grande Plée bleue, on retrouve des plantes carnivores qui attirent les insectes avec différents astuces et qui les emprisonnent pour ensuite s'en nourrir.

 

 

Les orchidées de la grande Plée bleue...

À la grande Plée bleue, la fleur la plus précieuse est une orchidée. La listera australis est une rareté au Québec et est aussi l'orchidée la plus recherchée dans l'est du Canada. C'est à la grande Plée bleue où elle est la plus nombreuse.

On retrouve également trois autres espèces d'orchidées dans la troubière.

Toutes les fleurs de la grande famille des orchidées, 15 mille espèces dans le monde, sont sophistiquées et très évoluées.

Fondamentalement, une orchidée possède trois pétales mais un des pétale se développe complètement et se différencie des autres. Il est souvent plus voyant et sa fonction est d'attirer les insectes pour qu'ils transportent le pollen d'une fleur à l'autre et ainsi permettre la fécondation.

 

 

Un lieu privilégié à protéger...

Jusqu'ici, les chercheurs ont pu identifier 140 espèces de plantes à fleur, de mousse, d'arbres et d'arbustes à la grande Plée bleue.

La flore de cette tourbière est riche en espèces peu communes et aussi plus courantes.

La grande Plée bleue est la dernière grande tourbière au sud du Québec à n'avoir jamais été exploitée.

Elle est, en quelque sorte, une île précieuse dont il faut préserver les vestiges.

Hyperliens

Des habitats protégés au naturel.
Ministère de l'Environnement du Québec.

Robert Gauthier.
Université Laval.


 

 

 
Adaptation pour Internet : Marie-Claude Cleary
Conception graphique et intégration : Karine Boucher