CAPSULE INFO

Le bois d'oeuvre, c'est quoi?

 

Le bois d'œuvre, comme son nom l'indique, est un bois qu'on utilise pour la construction et la confection de produits divers comme des charpentes de maisons ainsi qu'une multitude d'autres usages souvent reliés à la construction résidentielle.

Constitué généralement de bois résineux comme l'épinette, le cèdre et le pin, le bois d'œuvre ne comprend pas, toutefois, les essences de bois franc comme l'érable, le merisier et le chêne.

L'usage du bois franc étant généralement réservé à la confection de meubles, de planchers et autres ouvrages dit de finition.

Tiré de :
Bois d'oeuvre : la guerre des nerfs.
Radio-Canada

 


Le reportage

 


Le conflit du bois d'oeuvre

Réalisateur: Bernard Laroche
Journaliste : Eddy Verbeeck

10 mars 2002

L'industrie du bois d'oeuvre au Québec...

Le bois d'oeuvre est une pièce maîtresse de l'échafaudage économique du Québec.

Ça représente des exportations de 2 milliards de dollars annuellement, surtout vers les États-Unis et de l'emploi pour 38 000 personnes, en temps normal.


Éric Grenon, au chômage en raison du conflit.

Mais depuis le début du conflit du bois d'oeuvre entre Américains et Canadiens, 3 000 travailleurs ont été mis à pied au Québec et l'industrie du bois a connu des pertes massives.

Rien de va plus et les acteurs de l'industrie du bois au Québec espèrent qu'un règlement se fera rapidement.

 

Le conflit...

L'origine du conflit : à la frontière, notre bois d'oeuvre est moins cher que celui de nos voisins.

Washington a donc décidé à l'automne 2001 de se mettre en mode protectionniste et d'imposer un droit anti-dumping de 12% auquel s'est rajouté, pendant cinq mois l'automne dernier, un droit compensateur temporaire de 19%.

Total des taxes à la frontière : 31% $$$

 

L'accusation des États-Unis...

Washington dit que les récentes taxes levées contre le bois canadien servent à compenser le faible prix de notre bois sur les marchés américains.

Incapable de concurrencer les prix du bois d'œuvre canadien, l'industrie forestière américaine accuse Ottawa de «dumping», c'est-à-dire de vendre notre bois d'oeuvre aux États-Unis à des prix inférieurs à ce qu'il nous en coûte réellement pour le produire.

L'industrie forestière américaine accuse le gouvernement canadien de subventionner de façon déguisée ses compagnies forestières qui exploitent les forêts publiques en leur chargeant une redevance dérisoire.

Coût d'un arbre au Québec :

Redevance : 12$
Coût d'exploitation : 6$
Total : 18$

Coût d'un arbre dans le Maine :

En moyenne 34$

 

L'Étude Del Degan, Massé et Associés...

Le gouvernement du Québec a commandé plusieurs études à une firme d'ingénieurs forestiers, la firme Del Degan, Massé et Associés, pour répondre à ces allégations.

Une de ces études a clairement démontré que des mécanismes sont en place pour garantir que l'exploitation des boisés publics du Québec respecte bien les lois du libre marché.

L'étude tient compte du problème principal de l'exploitation forestière au Québec, c'est-à-dire l'accès difficile de la ressource. La presque totalité des forêts privées de la province sont situées dans le sud alors que nos forêts publiques, qui représentent 80% de la ressource, sont surtout dans la partie nord du Québec.

Alors, le «fameux» prix d'exploitation fixé à 6$ que les Américains reconnaissent dans leurs calculs, vaut sans doute pour un arbre qui pousse près de la frontière américaine, mais pas pour un arbre qui pousse au nord.

Dans ces zones, les arbres sont plus petits, les forêts plus difficiles d'accès, les routes sont longues et les bûcherons vivent dans des camps. Tous ces facteurs font grimper les frais d'exploitation.

Voici maintenant le coût de l'arbre québécois revu et corrigé par l'étude Del Degan, Massé et Associés :

Redevance : 12$
Coût d'exploitation : 32$ (en moyenne)
Total : 44$

 

Pourquoi du bois moins cher à la frontière?

Comment expliquer que le bois d'oeuvre du Québec soit moins cher à la frontière que le bois américain malgré que son coût d'exploitation soit plus élevé?

C'est à l'usine qu'on trouve la réponse. Les usines de transformation du bois du Québec sont plus compétitives que celles des Américains.

On paie notre bois plus cher, mais on le transforme à meilleur prix.

D'autant plus qu'avec le taux de change actuel, nos coûts de main d'oeuvre sont très avantageux.

 

Où iront les argents en fiducie du droit compensateur?

Il y a 15 millions de dollars versés dans un compte en fiducie qui attentent le verdict du département de commerce. Les argents seront redistribués au Québec ou aux États-Unis selon la décision.

Les États-Unis, avec sa population dix fois plus élevé que la nôtre, possède un grand pouvoir d'achat et un avantage écrasant sur l'économie canadienne qui elle, dépend largement de la vente de ses ressources naturelles sur les marchés américains.

Toute mesure protectionniste américaine touche directement les exportateurs canadiens qui ne bénéficient pas, eux, d'un marché intérieur de plus de 250 millions de personnes pour écouler leurs stocks.

Si le département de commerce donne raison aux Américains, le Québec risque de perdre son avantage concurrentiel.

Les américains pourraient utiliser ces argents pour moderniser leurs usines. Le Québec perdrait alors aussi son avantage industriel.

En attendant le verdict, c'est la grisaille des jours de crise. Sous les chiffres et grands débats, il y a des travailleurs qui écopent!

 

Quelques faits pour le Canada...

- L'Accord Canado-américain sur le bois d'oeuvre a été signé en 1996, après 15 ans de querelles commerciales. L'accord expirait en avril 2001.

- Selon cet accord, le Canada avait droit d'exporter sans taxes aux États-Unis 14 milliards de pieds-planche de bois. Au-delà de cette quantité, le bois canadien était soumis à des droits compensatoires.

- Les récents droits compensatoires imposés par Washington visent le bois en provenance du Québec, de la Colombie-Britannique, de l'Ontario, du Manitoba, de l'Alberta et de la Saskatchewan.

- 80% des exportations canadiennes sont écoulées aux États-Unis.

- Les ventes canadiennes de bois d'oeuvre aux États-Unis représentent un marché de plus de 10 milliards de dollars par an.

- Le tiers du bois de construction vendu aux États-Unis provient du Canada.

- Le Canada a obtenu gain de cause trois fois des tribunaux commerciaux sur la question du bois d'oeuvre.

Hyperliens

Association des manufacturiers de bois de sciage du Québec.

Portrait de l'industrie forestière au Québec.
Ministère des Ressources naturelles.

Étude Del Degan, Massé et Associés.
Ministère des Ressources naturelles.

Bois d'oeuvre : la guerre des nerfs.
Radio-Canada.

Bois d'oeuvre résineux.
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

Conflit commercial canado-américain sur le bois d'oeuvre.
Série d'articles de l'actualité canadienne sur le conflit du bois d'oeuvre.

Accord sur le bois d'oeuvre.
Document du Ministère du Commerce extérieur.

Site officiel du Gouvernement du Canada.

 

 

 
Adaptation pour Internet : Marie-Claude Cleary
Conception graphique et intégration : Karine Boucher