Journaliste - réalisateur :
Roger Léveillé
Adaptation Country Canada
13 janvier 2002
Au début des années 1990
on pêchait 3 000 tonnes de homard à Terre-Neuve.
À la fin de cette décénie on en prenait
moins de 2 000 tonnes.
Le homard se fait rare...
Le homard du nord de l'Atlantique est un délice.
Sa chair est très recherchée. Mais de plus en
plus, la demande pour ce crustacé dépasse sa
capacité de reproduction.
À Terre-Neuve, la saison du homard se
déroule traditionnellement de la mi-avril à
la mi-juillet.
Du temps où la morue était abondante,
la saison de pêche au homard était, en pratique,
écourtée.
«La pêche à homard durait
de deux à quatre semaines, puis les gars allaient pêcher
la morue. Il n'y avait pas une aussi grande pression exercée
sur les stocks de homard. Mais après le moratoire de
1992 sur la morue, il n'y avait rien d'autre à pêcher,
alors ça durait du premier jour jusqu'à la clôture.»
Pêcheur de Terre-Neuve
La
pêche au homard.
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Casier
à deux ouvertures (Scribner's Monthly, 1880). Les
casiers à homard nord-américains sont basés sur les
cages à homard utilisées pendant des siècles dans
le nord de l'Europe. De concept simple, ils sont maintenant
un des plus beaux agrès de pêche jamais inventés.
Un anneau en bois monté dans un filet appelé la «
tête » donne accès au casier semi-cylindrique. Le
homard entre dans le casier en passant par la tête
en quête du poisson pourri qu'il goûte dans l'eau.
Une fois la proie à l'intérieur, le casier prend simplement
avantage des instincts naturels du homard. Lorsqu'il
est confus ou qu'il se sent menacé, le homard ouvre
grand ses pinces, ce qui l'empêche de ressortir par
où il est entré. Lorsqu'il panique, le homard s'enfuit
à reculons, se propulsant à grande vitesse par un
fléchissement de sa queue puissante. D'une manière
ou d'une autre, une fois à l'intérieur du casier,
un gros homard a très peu de chance de retrouver la
sortie.
Tiré de : La
pêche au homard à l'Îe-du-Prince-Edouard
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La surpêche du homard et l'intervention des pêcheurs...
Les stocks de homard ont été exploités
à 85%, un des taux les plus élevés dans
l'industrie de la pêche. Les jeunes homards n'avaient
plus le temps de se reproduire avant d'être pêchés.
Les stocks n'ont pas tardés à baisser et les
pêcheurs ont décider d'intervenir avant que la
situation de la morue ne se répète avec le homard.
Indépendamment de Pêches et Océans Canada,
les pêcheurs de Terre-Neuve ont mis en place un système
pour préserver la ressource.
- Ils se sont entendus pour ne plus pêcher le homard
dans deux des plus importantes zones de reproduction;
- Ils ont abandonné la vieille coutume de conserver
pour leur lunch les homards immatures;
- Ils ont demandé à Pêches et Océans
Canada d'exercer une surveillance accrue dans les régions
identifiées pour la reproduction, surtout en dehors
des saisons de pêche;
- Ils ont mis sur pied un système pour protéger
les femelles en faisant une encoche à leur queue.
Les femelles encochées doivent être relachées.
La
femelle encochée.
Le
but est de trouver les femelles qui sauront reproduire
une bonne quantité et une bonne qualité
d'oeufs.
L'encochage
ne blesse pas le homard et se fait très rapidement.
Il faut au moins deux mues avant que l'encoche ne
disparaisse.
Tant
que la femelle est entaillée, il n'est pas
légal de la pêcher. Elle a le temps de
se reproduire et de donner de nombreux oeufs.
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Six ans plus tard...
Six ans après le début du projet, les résultats
sont évidents. Même Pêches et Océans
Canada reconnaît que la production des oeufs a augmenté
de 40%. La pêche aussi est à la hausse et devrait
continuer de croître avec le nombre de homards qui arrivent
à maturité.
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