Réalisateur
: Maurice Roberge
Journaliste : Lise Guérin
18 novembre 2001
De l'agriculture dans les anciens marais...
Depuis 20 ans, le paysage longeant le fleuve a beaucoup changé
entre La Pocatière et Notre-Dame-du-Portage.
Il y a 4,000 hectares de terres qui ont été
arrachées au fleuve sur près de 30 kilomètres.
Les marais salés sont devenus de riches terres agricoles.
Les agriculteurs de la région ont fait reculer le
géant bleu: le fleuve Saint-Laurent.
Les aboiteaux...
Les agriculteurs ont pu cultiver ces nouvelles terres grâce
à un système ingénieux : le système
des aboiteaux.
Ils ont érigé une longue digue de quatre mètres
de hauteur puis ils ont creusé un canal du côté
des terres afin que l'eau des champs environnants viennent
s'y jeter.
À marée basse, l'eau s'écoule jusqu'au
fleuve en empruntant un couloir sous la digue.
Lorsque la marée monte, les aboiteaux affontent le
fleuve Saint-Laurent. La pression de l'eau provoque la fermeture
des vannes qui sont alors presque submergées. La marée
monte le long de la digue sans jamais atteindre les terres
agricoles.
Voilà la dure tâche des aboiteaux.
Les aboiteaux font disparaître les marais...
En 1977, une importante coalition d'écologistes a
tenté en vain de bloquer la reconstruction des aboiteaux.
Le long du fleuve, les marais sont de véritables sources
de nourriture pour plusieurs espèces d'oiseaux.
Ils servent aussi de lieu de repos et d'élevage de
couvée. La spartine est la plante dominante dans ces
marais.
Lorsque les aboiteaux ont été construits, 500
hectares de marais à spartine ont disparu.
Une bataille perdue versus une source de fierté...
Dans cette région du Bas Saint-Laurent, une centaine
d'agriculteurs ont prospéré grâce à
cette immense digue : grâce aux aboiteaux.
Pour les écologistes, les aboiteaux sont le symbole
d'une bataille perdue.
Pour les agriculteurs, ils représentent une source
de fierté.
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