Réalisateur : Jacques Bouffard
Journaliste : Richard Fortin
50 000 carpes victimes d'un mal étrange...
25 juin 2001
La centrale d'Urgence environnement reçoit des appels
dans la semaine du 25 juin signalant la présence de
carpes mortes sur les deux rives du fleuve Saint-Laurent.
Déces massif de carpes
Les gens du Ministère de l'Environnement font immédiatement
des inspections et constatent l'ampleur de la situation.
Le phénomène s'étend du lac des Deux-Montagnes jusqu'à Montmagny.
Pour expliquer le phénomène, on songe à
un déversement de produits toxiques. On écarte,
toutefois, très rapidement l'hypothèse étant
donné que seules les carpes sont décimées
et qu'un contaminant tue indistinctement toutes les espèces.
Des opérations de récupération sont
entamées. La majorité des carcasses de poissons ramassées
sont des adultes et mesure 70 cm de longueur.
1er juillet 2001
Un survol aérien est effectué pour évaluer
la situation.
À chaque nouvelle marée, il y a de nouveaux
arrivages de carcasses de poissons morts.
Le ministère de l'Environnement, avec la participation des
municipalités riveraines, a ramassé et enfoui dans des sites
autorisés approximativement 25 000 carcasses de carpes.
Enquête et analyses...
Les premières constatations se font au niveau des
branchies.
L'état de celles-ci est grandement détérioré
soit par une bactérie ou un virus.
Ces branchies sont normalement d'un rouge
vif.
Il y aura ensuite des analyses qui seront effectuées
par l'Institut Armand-Frappier à Laval et par l'Atlantic
Veterinary College à l'Île-du-Prince-Edouard.
On cherche un virus coupable de l'hécatombe
des carpes. On anayse les intestins, le foie et les reins
pour déterminer les causes de la mort.
Les coupables
Début septembre
et le virus reste introuvable. Il est très
difficile d'identifier un virus sur des tissus de
carpes mortes.
On peut, toutefois, imaginer
les causes probables de l'épizootie :
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Dès le mois
de mai, des températures extrêmement
élevées rarement observées
viennent affaiblir les carpes au sortir de l'hiver;
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D'autres températures
anormalement élevées au mois de juin
combinées au facteur de stress lié
aux activités de frai viendront également
affaiblir les carpes;
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Les eaux du fleuve
sont très basses.
Selon un biologiste de
la Société de la faune et des parcs du
Québec, il semblerait que les carpes aient également
été l'hôte d'un virus (sans qu'il
y ait confirmation). Vraisemblablement, un virus peut
particulièrement bien se développer sur
des individus affaiblis par les conditions mentionnées.
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Plus le temps passe, moins les chercheurs n'ont
d'espoir de pouvoir reconstituer entièrement le puzzle.
Cela fait partie des aléas de la recherche.
Mais on sait que l'hécatombe des carpes
de l'été 2001, aura été exceptionnelle
par son ampleur.
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