CAPSULE INFO

Les pics qu'on retrouve au Québec :

Pic Mineur
Pic Chevelu
Pic Tridactyle
Pic à dos noir
Pic Flamboyant
Pic à tête rouge
Pic à ventre roux
Pic Maculé
Grand Pic


Le reportage

 


Le charpentier de l'enfer

Réalisateur : Jacques Bouffard
Journaliste : Jean-Robert Fauche
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La vie dans un brûlis

«Souvent on associe les feux à un désastre naturel mais c'est plein de vie dedans. Y'a beaucoup d'espèces dans nos inventaires mais une qu'on retrouve en forte abondance ici et ailleurs où il y a eu des feux c'est le pic à dos noir.»

Antoine Nappi, biologiste au groupe de recherche en écologie forestière interuniversitaire du Québec (GREFI)

 

Juin 1999, un incendie de forêt détruit un vaste territoire du parc des Grands Jardins dans Charlevoix.

Dans cette réserve de la biosphère mondiale de l'UNESCO les bois brûlés sont préservés.

Le GREFI entreprend des études sur le retour à la vie de cet enfer calciné.

Il suit les traces d'oiseaux qui vivent dans ces brûlis scrutant plus particulièrement les habitudes du pic à dos noir, le vrai charpentier de l'enfer.

 

Le pic à dos noir est une espèce qui
pourrait se déplacer d'un feu de forêt à un autre. Les brûlis sont une ressource alimentaire parfaite pour lui.

Après un feu les longicornes arrivent sur les arbres brûlés pour venir pondre leurs oeufs en dessous de l'écorce de l'arbre.


Par la suite, les oeufs vont éclore et les larves qui vont sortir se nourriront à la surface du bois et de l'écorce. Elles entreront plus tard à l'intérieur du bois pour y rester pendant 2 ans.

C'est de ces larves que les pics à dos noir vont se nourrir.

 

Le pic à dos noir cède sa place...

Le charpentier de l'enfer est une des premières espèces a bénéficier des brûlis mais il cède la place a plusieurs autres espèces.

Comme par exemple la crécerelle d'Amérique (photo de droite) qui utilisera les cavités excavées par le pic à dos noir lorsque celui-ci déménagera.

D'autres espèces qui n'ont pas le potentiel d'excaver une cavité utiliseront également celles faites par le pic à dos noir : les hirondelles, les hirondelles bicolores et le merle bleu.

 

La récupération des brûlis...

Au Ministère des Ressources naturelles du Québec un feu de forêt est un désastre.

S'ils sont accessibles, il faut récupérer ces bois brûlés le plus vite possible à condition qu'ils soient encore utilisables.

Chaque années au Québec, on récupère ainsi le cinquième de nos forêts incendiées, mais l'État québécois aimerait en faire davantage.

La nouvelle loi sur les forêts oblige maintenant les compagnies forestières à participer à des plans de récupération des bois brûlés.

Forêt Québec consacre en moyenne cinq millions de dollars par année pour aider les compagnies forestières à récupérer les brûlis.

 

Sur le plan écologique, le bois mort n'est pas du bois mort...

Dans les forêts saines du Québec il existe des normes lors de la coupe forestière pour conserver la biodiversité, ce qui n'est pas le cas dans les bois brûlés.

Or, le pic à dos noir a besoin de cet habitat pour vivre comme d'autres espèces d'oiseaux et d'insectes après lui.

Comment peut-on concilier le maintien du milieu de vie du pic charpentier de l'enfer et les travaux des charpentiers en fer mangeurs de matière ligneuse?

 

Hyperliens

Des pics qui trouvent niche... dans les forêts brûlées
Par Antoine Nappi.

Ministère des ressources naturelles

Forêt Québec

 

 

 
Adaptation pour Internet : Marie-Claude Cleary
Conception graphique et intégration : Karine Boucher