Radio-Canada.ca/Nouvelles
Reportage au Point
Le lundi 17 février
Avoir des relations sexuelles avec des personnes mineures
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Jeune et belle. Deux mots puissants. Deux mots qui évoquent tout le pouvoir de séduction de la femme. Deux mots qui provoquent le désir chez l'homme. Pourtant, la femme jeune et belle, trop souvent, n'est pas encore une femme. C'est une mineure. L'éphébophilie est l'attirance sexuelle envers les jeunes qui ne sont plus des enfants mais qui ne sont pas encore des adultes. Les éphébophiles ne brisent pas tous l'interdit de la même façon: séducteurs de jeunes filles, clients de prostituées mineures, abuseurs sexuels, ou encore violeurs. Différents visages, même fantasme.

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Le cinéma a fréquemment illustré ce fantasme: un homme dans la force de l'âge séduit par une mineure, comme dans Lolita ou American Beauty. De plus en plus, les vidéoclips, la mode et la publicité érotisent le corps des adolescentes. Cette image imprègne notre regard. Dès l'âge de 14 ans, une adolescente peut décider si elle consent ou pas à avoir une relation sexuelle, peu importe si son partenaire est mineur ou majeur. Là où la loi met des limites claires, c'est lorsque l'adulte a un lien d'autorité sur elle, un enseignant avec son étudiante, par exemple, ou si l'adolescente est forcée d'avoir cette relation sexuelle. Ceux qui transgressent la loi risquent une peine de cinq ans d'emprisonnement. Pour certains éphébophiles, la notion même d'interdit est excitante.



Internet aussi est montré du doigt, le royaume par excellence du voyeur. Jamais la pornographie n'a été aussi accessible, à si grande échelle. Sur Internet, il n'y a pas de limites ni dans l'âge ni dans le sexe ni dans le degré de perversion. Tout peut être vu. L'âge et les capacités sexuelles de l'homme seraient aussi en cause dans l'émergence du désir éphébophile.
Transgression de l'interdit, banalisation, même l'hypothèse biologique est avancée. Les hormones auraient une part de responsabilité. Les racines de l'éphébophilie sont beaucoup plus complexes et diverses que le simple rapport au corps. En chaque éphébophile, il y a une souffrance, un mal-être, une carence.

 

«L'acte sexuel déviant ce n'est pas un acte sexuel souvent, c'est un acte de pouvoir. C'est prendre possession de l'autre contre son gré. Plus on a besoin de pouvoir, moins on en a à l'extérieur, ou dans sa vie, plus on va chercher dans son délit à acquérir un pouvoir. Plus on dégrade, plus on méprise, plus on abaisse l'autre, plus on aura l'illusion d'avoir eu un pouvoir, d'avoir été meilleur que l'autre», affirme le psychiatre Sylvain Faucher.

 


Obtenir des services sexuels d'un mineur contre de l'argent est un acte criminel passible de cinq ans d'emprisonnement. Aux yeux de la loi, la notion de consentement des mineurs disparaît, est inexistante, dans le cadre de la prostitution juvénile. Ce pouvoir s'exerce clairement par le client de prostituées mineures. Il paye. Il achète un service sexuel. C'est l'éphébophilie dans un rapport de consommation. «Moi je pense que ça parle beaucoup de la sexualité de certains gars qui veulent pas négocier avec les femmes, qui veulent pas négocier leur sexualité, qui veulent pas dire «je prends et je donne», qui disent «je donne de l'argent et je prends ce que je veux, et tu te tais». Et ça c'est tragique, socialement, c'est tragique pour les femmes qui sont victimes de ça, c'est tragique aussi pour ces hommes-là», constate le sociologue Michel Dorais.


Rares sont les clients qui sont arrêtés et amenés devant les tribunaux, comme c'est le cas à Québec, dans le dossier du réseau de prostitution juvénile. Généralement, les policiers se limitent à la protection des mineurs. Et les filles, elles, refusent habituellement de témoigner contre leurs clients. Les prostituées quittent la rue, mais le client, lui, peut y retourner en toute liberté. Les cliniques spécialisées en traitement de déviances sexuelles ont très peu de patients éphébophiles. Ceux qui s'y retrouvent y sont contraints par les cours de justice. Aucune étude ne traite directement des éphébophiles et personne n'est en mesure d'estimer leur nombre avec exactitude.

 

 


 

C'était samedi soir dernier, Natasha St-Pier a été consacrée révélation de l'année en France. Un prix Victoire populaire, puisque c'est la seule catégorie où le public avait le droit de voter. Avec 600 000 exemplaires de son dernier disque vendu en France, Natasha St-Pier ne pourra plus chanter qu'elle en fait toujours trop.

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