Plus du tiers des
automobilistes louent à long terme leur véhicule plutôt
que de l'acheter. Si vous êtes du nombre, lorsque votre location
se termine, normalement vous remettez les clés au concessionnaire
et le tour est joué. Eh bien, méfiez-vous! Si le financement
de votre location est entre les mains d'une banque, vous risquez de
vous retrouver dans la situation de ce résident de Laval, dont
on vous raconte l'histoire cette semaine.
Il rend sa voiture de location, la banque lui réclame
plus de 1000 $
Un
résident de Laval a loué une Elantra d'Hyundai en 1999.
En novembre 2002, il a rapporté son Elantra chez son concessionnaire
un peu avant la fin de son bail de quatre ans avec la banque CIBC. En
janvier, la CIBC lui réclame 1033 $ pour des dommages excessifs
sur la voiture. Suzanne Lebreux, de la CIBC : « Alors
monsieur dit qu'il a remis la voiture en bon état. Mais au moment
où nous avons fait l'inspection, malheureusement, il y avait
des dommages au véhicule ».
Le véhicule a été inspecté
en l'absence du résident de Laval, trois semaines après
sa remise chez le concessionnaire. Comme la CIBC a vendu la voiture,
il ne reste que des photos comme preuve des dommages. Selon le locataire
de la voiture, ces photos ne montrent rien de pertinent. Il y aurait
des bosses sur le véhicule, mais elles ne sont pas visibles sur
les photos. Suzanne Lebreux admet que les bosses sont difficiles à
voir.
Chez
le concessionnaire, le vendeur qui a repris le véhicule n'a rien
remarqué de particulier. André Leclair est propriétaire
de Chomedey Hyundai, à Laval. « Mon vendeur
a vu [la voiture], il m'a dit que l'auto était belle. Moi, je
n'ai pas vu s'il y avait une bosse de huit pouces ou pas. »
Mais votre vendeur vous a dit que la voiture était belle?
« Il m'a dit qu'elle était normale, qu'elle était
correcte. » Le concessionnaire a de plus précisé
qu'il ne fait pas de rapport écrit.
Pendant la durée de la location, l'Elantra était
financée par une banque, la CIBC. C'est donc l'institution financière
qui veut s'assurer que la voiture lui revient dans un état acceptable.
L'évaluateur François Ricci a inspecté le véhicule
pour le compte de la CIBC. « Le
véhicule doit retourner dans une condition présentable.
Le client ne l'a pas eu comme ça. Le concessionnaire ne demande
pas à la ravoir comme il l'a donné; il y a des usures
normales qui sont acceptables. » La CIBC a établi
des normes précises pour déterminer ce qu'est un dommage
excessif. François Ricci les applique à l'il. Une
bosse de huit pouces, par exemple, n'est pas acceptable.
Selon
le rapport d'inspection de l'Elantra, il y aurait des bosses sur la
portière et sur le toit de la voiture du résident de Laval.
Plusieurs de ces bosses atteindraient une longueur de huit pouces. Le
client conteste ce rapport d'inspection et la facture de la CIBC. « Il
n'y avait aucune bosse sur mon auto. Il n'y avait pas de bosse sur la
porte, il n'y avait pas de bosse sur le toit, comme c'est [indiqué
dans la réclamation]. »
Selon certains, la CIBC aurait des normes plus sévères
pour la définition de l'usure anormale d'un véhicule.
Suzanne Lebreux n'est pas d'accord : « Je ne crois
pas qu'on ait de mesures plus sévères que les autres.
Un dommage à une voiture reste un dommage ».
L'évaluation en présence du locataire
L'évaluateur,
François Ricci, n'a jamais réussi à joindre le
résident de Laval pour qu'il assiste à l'inspection. L'inspection
de l'Elantra a donc eu lieu chez le concessionnaire en l'absence du
client. Le concessionnaire nie toute responsabilité. André
Leclair a noté que la présence du client est importante.
« Normalement, quand les clients sont avec l'évaluateur,
il me semble que les factures sont moins [élevées]. »
Le résident de Laval a demandé à son concessionnaire
Hyundai de l'aider à contester la réclamation de 1033 $
de la CIBC. Selon le client, le concessionnaire lui a dit que la CIBC
voulait juste lui faire peur en envoyant cette facture, et qu'il n'avait
pas besoin de la payer.
Pourtant,
à deux reprises, la CIBC a réclamé au client le
paiement des 1033 $. L'institution financière a même
menacé de recourir à une agence de recouvrement et d'entacher
son dossier de crédit. Après l'appel de La Facture,
revirement de situation : la CIBC ne réclame plus rien au
résident de Laval. Suzanne Lebreux, de la CIBC : « Nous
prenons sa parole parce, pour nous, ce monsieur a été
un excellent client. Il a toujours fait ses versements. Il a été
impeccable. Alors on n'a aucune raison de douter de sa parole. Aussi,
tout simplement, nous n'exigerons pas le paiement de la facture ».
Un mois plus tard, la CIBC n'a toujours pas informé
le résident de Laval de la bonne nouvelle. C'est l'équipe
de La Facture qui la lui apprend. « En tout
cas, c'est une bonne nouvelle. Je vous remercie. Un fardeau de moins
sur mes épaules. On va passer à autre chose. »
Lorsque vous rendez votre voiture, pour éviter les
mauvaises surprises, mieux vaut assister à l'inspection. Si le
propriétaire du contrat est une banque, ne comptez pas sur le
concessionnaire pour vous appuyer. Tout va se négocier entre
vous et le représentant de la banque. Donc, avant la fin du bail,
contactez la banque et assurez-vous d'être présent lors
de l'inspection de votre véhicule.
Journaliste : Claude Laflamme
Réalisateur : Louis Faure