Émission 250

Le mardi 6 mai 2003


Plus du tiers des automobilistes louent à long terme leur véhicule plutôt que de l'acheter. Si vous êtes du nombre, lorsque votre location se termine, normalement vous remettez les clés au concessionnaire et le tour est joué. Eh bien, méfiez-vous! Si le financement de votre location est entre les mains d'une banque, vous risquez de vous retrouver dans la situation de ce résident de Laval, dont on vous raconte l'histoire cette semaine.

 

Il rend sa voiture de location, la banque lui réclame plus de 1000 $

Un résident de Laval a loué une Elantra d'Hyundai en 1999. En novembre 2002, il a rapporté son Elantra chez son concessionnaire un peu avant la fin de son bail de quatre ans avec la banque CIBC. En janvier, la CIBC lui réclame 1033 $ pour des dommages excessifs sur la voiture. Suzanne Lebreux, de la CIBC : « Alors monsieur dit qu'il a remis la voiture en bon état. Mais au moment où nous avons fait l'inspection, malheureusement, il y avait des dommages au véhicule ».

Le véhicule a été inspecté en l'absence du résident de Laval, trois semaines après sa remise chez le concessionnaire. Comme la CIBC a vendu la voiture, il ne reste que des photos comme preuve des dommages. Selon le locataire de la voiture, ces photos ne montrent rien de pertinent. Il y aurait des bosses sur le véhicule, mais elles ne sont pas visibles sur les photos. Suzanne Lebreux admet que les bosses sont difficiles à voir.

Chez le concessionnaire, le vendeur qui a repris le véhicule n'a rien remarqué de particulier. André Leclair est propriétaire de Chomedey Hyundai, à Laval. « Mon vendeur a vu [la voiture], il m'a dit que l'auto était belle. Moi, je n'ai pas vu s'il y avait une bosse de huit pouces ou pas. » Mais votre vendeur vous a dit que la voiture était belle? « Il m'a dit qu'elle était normale, qu'elle était correcte. » Le concessionnaire a de plus précisé qu'il ne fait pas de rapport écrit.

 

Pendant la durée de la location, l'Elantra était financée par une banque, la CIBC. C'est donc l'institution financière qui veut s'assurer que la voiture lui revient dans un état acceptable. L'évaluateur François Ricci a inspecté le véhicule pour le compte de la CIBC. « Le véhicule doit retourner dans une condition présentable. Le client ne l'a pas eu comme ça. Le concessionnaire ne demande pas à la ravoir comme il l'a donné; il y a des usures normales qui sont acceptables. » La CIBC a établi des normes précises pour déterminer ce qu'est un dommage excessif. François Ricci les applique à l'œil. Une bosse de huit pouces, par exemple, n'est pas acceptable.

Selon le rapport d'inspection de l'Elantra, il y aurait des bosses sur la portière et sur le toit de la voiture du résident de Laval. Plusieurs de ces bosses atteindraient une longueur de huit pouces. Le client conteste ce rapport d'inspection et la facture de la CIBC. « Il n'y avait aucune bosse sur mon auto. Il n'y avait pas de bosse sur la porte, il n'y avait pas de bosse sur le toit, comme c'est [indiqué dans la réclamation]. »

Selon certains, la CIBC aurait des normes plus sévères pour la définition de l'usure anormale d'un véhicule. Suzanne Lebreux n'est pas d'accord : « Je ne crois pas qu'on ait de mesures plus sévères que les autres. Un dommage à une voiture reste un dommage ».

 

L'évaluation en présence du locataire

L'évaluateur, François Ricci, n'a jamais réussi à joindre le résident de Laval pour qu'il assiste à l'inspection. L'inspection de l'Elantra a donc eu lieu chez le concessionnaire en l'absence du client. Le concessionnaire nie toute responsabilité. André Leclair a noté que la présence du client est importante. « Normalement, quand les clients sont avec l'évaluateur, il me semble que les factures sont moins [élevées]. »


George Iny, de l'Association pour la protection des automobilistes : « L'idéal, c'est que le consommateur soit sur place lorsqu'on fait cette vérification, pour justement répondre s'il y a des questions sur des dommages ou être en mesure de faire sa propre contre-expertise ».


Le résident de Laval a demandé à son concessionnaire Hyundai de l'aider à contester la réclamation de 1033 $ de la CIBC. Selon le client, le concessionnaire lui a dit que la CIBC voulait juste lui faire peur en envoyant cette facture, et qu'il n'avait pas besoin de la payer.

Pourtant, à deux reprises, la CIBC a réclamé au client le paiement des 1033 $. L'institution financière a même menacé de recourir à une agence de recouvrement et d'entacher son dossier de crédit. Après l'appel de La Facture, revirement de situation : la CIBC ne réclame plus rien au résident de Laval. Suzanne Lebreux, de la CIBC : « Nous prenons sa parole parce, pour nous, ce monsieur a été un excellent client. Il a toujours fait ses versements. Il a été impeccable. Alors on n'a aucune raison de douter de sa parole. Aussi, tout simplement, nous n'exigerons pas le paiement de la facture ».

Un mois plus tard, la CIBC n'a toujours pas informé le résident de Laval de la bonne nouvelle. C'est l'équipe de La Facture qui la lui apprend. « En tout cas, c'est une bonne nouvelle. Je vous remercie. Un fardeau de moins sur mes épaules. On va passer à autre chose. »


Lorsque vous rendez votre voiture, pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut assister à l'inspection. Si le propriétaire du contrat est une banque, ne comptez pas sur le concessionnaire pour vous appuyer. Tout va se négocier entre vous et le représentant de la banque. Donc, avant la fin du bail, contactez la banque et assurez-vous d'être présent lors de l'inspection de votre véhicule.

Journaliste : Claude Laflamme
Réalisateur : Louis Faure

 


 

 

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