La
Barbade offre, comme tous les paradis fiscaux, un taux d'imposition
nul ou insignifiant, le secret bancaire, la confidentialité
et l'absence d'investissement dans l'économie locale.
À qui profitent les paradis? Aux gens d'affaires
canadiens qui se sauvent de l'impôt tout à
fait légalement et qui jouent avec les règles
fiscales de manière à ramener le plus de profits
dans leur poche.
Le cas le plus célèbre
est celui du premier ministre Paul Martin et de CSL International.
Depuis qu'il a enregistré ses compagnies à
la Barbade en 1995, ce paradis est devenu la première
destination fiscale des gens d'affaires canadiens qui placent
leurs milliards à l'abri de l'impôt.
«S'il
y a quelqu'un qui a fait la lutte contre les paradis fiscaux,
c'est moi.» —Paul Martin
La réponse de Paul Martin est-elle
complète? A-t-il dit toute la vérité
sur sa participation aux paradis fiscaux? Où se trouve
la vérité dans le monde obscur des échappatoires
fiscales? Pour tenter d'y répondre, Enjeux
a mené son enquête à la Barbade, où
se trouve une entreprise de la famille Martin, CSL International.
Bridgetown
est la capitale de la Barbade, une île de la taille
de Montréal. Au moins 5000 compagnies étrangères,
dont près de la moitié sont canadiennes, s'y
trouvent. Qu'est-ce qui attire les gens d'affaires canadiens
qui, en 2002, ont investi à eux seuls 23 milliards
de dollars à la Barbade? Pour le savoir, Enjeux
a obtenu un rendez-vous avec le ministre de l'Industrie
et des Affaires internationales de la Barbade. Puis, quelques
heures avant la rencontre, sans plus d'explication, cette
rencontre a été annulée. L'équipe
d'Enjeux décide quand même de se présenter
au ministère pour en connaître les raisons.
L'équipe n'aura droit à aucun commentaire
du ministre ni de tout autre représentant du gouvernement
de la Barbade.
Pourquoi la Barbade offre-t-elle un taux d'imposition
dérisoire de 1 % aux entreprises étrangères?
Que veut-on dire par secret bancaire et confidentialité?
Et s'il y a autant de compagnies canadiennes, pourquoi voit-on
aussi peu de Canadiens dans les rues? André de la
Durantaye, un consultant québécois qui représente
plusieurs clients canadiens, est à la Barbade. M.
de la Durantaye avait accepté de rencontrer Enjeux.
Il a, lui aussi, finalement changé d'idée.
Le
secret et la confidentialité ne sont pas une légende
à la Barbade. Dans la rue, les enseignes des consultants
offshore (extraterritoriaux) sont nombreuses. Muni
d'une caméra cachée, l'équipe d'Enjeux
décide d'aller rencontrer un autre consultant, dont
les clients sont canadiens et qui, sans le savoir, donnera
des informations précieuses sur le fonctionnement
des entreprises étrangères.
Consultant: «Les
sociétés étrangères ne sont
que des prête-noms. Les plus importantes emploient
peut-être une ou deux secrétaires, ce n'est
pas beaucoup d'employés. Elles ne font que verser
des frais annuels à un consultant ou un avocat.
[...] Ils nommeront
quelques administrateurs à partir de la Barbade
parce qu'il faut montrer que les décisions sont
prises ici. Parfois, il y a des Canadiens qui viennent
pour la réunion du conseil d'administration, mais,
la plupart du temps, ils ne se déplacent pas.»
Alors, les décisions sont prises
au Canada? Ils vous passent un coup de fil?
«Oui. Nous ne sommes que des
sociétés-écrans. C'est très
simple. Et si Revenu Canada pose des questions? Nous disons:
Oui, l'entreprise est dirigée d'ici, mais
ce n'est pas une entreprise très complexe.»
Mais pourquoi mettre tant d'efforts à
démontrer que les décisions de la société
sont prisent à la Barbade? Parce qu'une entente fiscale
permet aux entreprises canadiennes de rapatrier les profits
sans verser un cent d'impôt à Ottawa, à
condition que le centre de décision soit à
la Barbade.
50 000 TRAVAILLEURS = 1,5 MILLIARD
EN IMPÔT
En 2000, selon la vérificatrice générale,
1,5 milliard de dollars ont ainsi échappé
au fisc grâce à cette entente fiscale. C'est
comme si 50 000 contribuables canadiens n'avaient pas
payé leurs impôts.
L'équipe
d'Enjeux poursuit sa recherche afin de retracer,
cette fois-ci, CSL International, la société
de la famille Martin. En route vers le siège social,
Enjeux s'imagine des bureaux dignes d'une importante
entreprise maritime qui gère, avec ses 18 bateaux,
des millions de dollars. L'édifice qui abrite la
CSL témoigne de la discrétion de la famille
Martin. L'entreprise est, en fait, représentée
par un cabinet d'avocats, Clarke and Gittens, deux associés
barbadiens. À l'entrée, il n'y a aucune enseigne
de CSL International. À la place, un tableau magnétique,
sur lequel sont collés les noms de 107 compagnies.
En regardant de plus près, nous voyons dans la première
colonne, en petites lettres, le nom de CSL International.
Il y a également CSL Pacific Shipping, CSL Cabo,
Atlasco, Hull 2227... Au total, 12 compagnies qui appartiennent
de près ou de loin à la famille Martin.
Comment deux avocats barbadiens peuvent-ils
diriger les 12 entreprises du groupe Martin et 95 autres
compagnies en même temps? Encore une fois, il a été
impossible d'entrer en communication avec des responsables
de ce bureau d'avocats. Ils ont dirigé l'équipe
d'Enjeux vers une porte-parole canadienne. Même
si les décisions se prennent à la Barbade,
la personne qui peut répondre aux questions se trouve
à 3800 kilomètres plus loin, à Montréal.
Si les décisions de CSL International ne se prennent
pas à la Barbade, elle doit au fisc canadien des
millions de dollars en impôt.
Pour le professeur André Lareau, avocat
fiscaliste qui a mené, parallèlement, sa propre
recherche dans les Caraïbes, les activités de
CSL International à la Barbade ressemblent à
un écran de fumée. «Ces gens sont
des pantins, finalement. Les dirigeants, qui sont, sur le
plan juridique, les administrateurs, ne seraient que des
gens qui agissent, comme on dit en anglais, comme rubber
stamp, qui ne font qu'estampiller les décisions
prises dans une autre juridiction, peut-être le Canada
ou les États-Unis.»
Depuis
que Paul Martin a déménagé ses sociétés
à la Barbade, le nombre d'entreprises canadiennes
a augmenté de 3600 %. André Lareau: «Ça
a créé une espèce de confiance en la
Barbade. Ils se sont dit: Si notre ministre des Finances
de l'époque et maintenant le premier ministre est
ici, c'est qu'il doit y avoir un climat politique sain.
C'est un exemple à suivre. Les gens ont, semble-t-il,
suivi le premier ministre.»
Mais pour André Lareau, la controverse
à l'endroit de la famille Martin a eu de nombreux
échos, à tel point que la famille songerait
à quitter la Barbade. Si CSL International quittait
la Barbade, ce ne serait certainement pas pour ramener ses
activités sous le drapeau canadien. En 1994, CSL
International était au Libéria, pays qu'elle
a laissé tomber parce qu'il a été retiré
de la liste des paradis fiscaux qui permettent de rapatrier
les profits au Canada sans payer d'impôt. Dix ans
plus tard, la Barbade va-t-elle subir le même sort?
Au
retour à Montréal, l'équipe d'Enjeux
est allée à une rencontre organisée
par le consulat de la Barbade pour attirer des investisseurs.
À la question de savoir si l'entente avec la Barbade
était menacée, la responsable de l'événement
a dit que le contexte politique canadien les obligeait
à beaucoup de discrétion. Elle a demandé
de ne pas filmer l'événement. Du côté
de CSL, dont les bureaux se trouvent à Montréal,
aucune entrevue ne sera accordée. L'entreprise
accepte de faire parvenir par télécopieur
à Enjeux une preuve que les décisions
de la société sont bel et bien prises à
la Barbade.
Il s'agit d'une convocation
pour la réunion annuelle du conseil d'administration.
Cette convocation est datée du 25 février
2004, soit le jour de la visite de l'équipe au cabinet
d'avocats Clarke and Gittens, les représentants de
CSL International à la Barbade.
La fiscaliste Brigitte Alepin s'intéresse
à la famille Martin. Elle vient de publier Ces
riches qui ne paient pas d'impôts, un ouvrage
percutant sur l'abus du système fiscal par les plus
fortunés.
Brigitte Alepin: «M. Martin devrait
s'asseoir et nous expliquer ce qui se passe avec ses sociétés.
S'il veut qu'on puisse l'élire comme premier ministre,
il doit ouvrir ses livres. [...] S'il était à
la bourse, il serait obligé d'ouvrir ses livres,
ça ne doit pas être si néfaste que ça.
Il devrait dire: Voici ce que j'ai fait, est-ce que
vous voulez tout de même m'élire comme premier
ministre? Voici la situation. Puisqu'il paraît
que tout est légal et moral, pourquoi ne pas ouvrir
ses livres?»
FORTE PRÉSENCE DES BANQUES CANADIENNES
DANS LES ÎLES
Dans les Caraïbes, les principales banques
ne sont pas des banques locales, mais des banques canadiennes.
Elles sont à peu près toutes présentes,
comme la Banque Royale, la Scotia ou la CIBC. Et elles ne
brassent pas que de petits montants. Leurs revenus se comptent
en milliards de dollars, qui proviennent de partout, même
de contribuables canadiens. Comme tout bon paradis fiscal,
elles vous assurent la discrétion et le secret bancaire.
Généralement,
ceux qui en bénéficient le plus sont les plus
fortunés de la société. Mais, grâce
à ces banques canadiennes installées dans
les paradis fiscaux comme les Bahamas, il est désormais
possible, pour à peu près n'importe qui, d'en
profiter. Comment? En ouvrant un compte.
Au 18e siècle, la plaie des Caraïbes,
c'était les pirates qui se réfugiaient dans
les îles pour piller les navires. Si bien que la devise
des autorités des Caraïbes devint: «Chassons
la piraterie et rétablissons le commerce».
Trois cents ans plus tard, la piraterie a pris une autre
forme. Les Caraïbes sont devenues les îles de
prédilection pour 14 paradis fiscaux. La carte des
Caraïbes (Anguilla, Antigua et Barbuda, Barbade, Belize,
îles Vierges britanniques, la Dominique, Grenade,
îles Cayman, îles Turcs/Caicos, Sainte-Lucie,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saint-Kitts-et-Nevis, Bermudes
et Bahamas).
Les
Bahamas, où Enjeux mène son enquête,
ont longtemps eu mauvaise réputation. Au point d'être
inscrites sur la liste noire des paradis fiscaux reconnus
pour leur manque de collaboration et de transparence. Qui
ne se souvient pas de Bre-X, le plus grand scandale financier
canadien, une fraude minière de 5 milliards
de dollars? David Walsh, un des propriétaires, s'était
réfugié avec sa fortune aux Bahamas avant
de succomber à un infarctus. Ou encore l'affaire
CINAR, où le duo Charest-Weinberg a détourné
122 millions de dollars américains dans Globe-X,
une société d'investissement bahamienne. L'équipe
d'Enjeux a voulu en savoir plus sur Globe-X, dont
le litige est toujours devant les tribunaux. Malheureusement,
Globe-X est introuvable. La compagnie est en liquidation,
et le liquidateur, Price Waterhouse Coopers, est peu disposé
à commenter l'affaire.
Même s'il n'y a pas d'entente entre
le Canada et les Bahamas, ce pays est, après la Barbade,
la deuxième destination fiscale des Canadiens. Et
toutes les grandes banques canadiennes sont représentées
et font des affaires d'or. En 2003, la Scotia a empoché
8 milliards de dollars dans les Caraïbes; la CIBC 9
milliards; la Banque Royale, elle, garde cette information
secrète. D'où provient tout cet argent?
«Posez-vous
la question: Pourquoi une banque s'établit dans un
paradis fiscal? Il y a deux grandes réponses à
ça: le faible taux d'imposition et le secret bancaire.»
-Guylaine Leclerc
Guylaine
Leclerc est juricomptable. Elle a mené plusieurs
enquêtes dans les paradis fiscaux. Chaque fois, elle
s'est frappée au mur du secret bancaire. «Alors,
quel est le pourcentage d'argent, à l'intérieur
des institutions installées dans ces paradis fiscaux,
qui vient du crime organisé? Oui, le secret bancaire
fait leur affaire, et le faible taux d'imposition. Pour
les gens qui veulent faire de l'évasion fiscale,
[c'est l'idéal]. Pour les honnêtes citoyens,
quel est l'intérêt de placer leur argent là?»
Depuis 2000, les Bahamas ont resserré les contrôles
pour rétablir la réputation des quelque 500
banques. Une sur trois a dû fermer ses portes. Michel
Normandeau est conseiller financier chez Scotia Trust. «La
majorité des banques sont toujours à faire
ce qu'on appelle «know your client» (connaissez
votre client), c'est-à-dire: accumulez toute la documentation
que le gouvernement exige maintenant, la copie du passeport,
la preuve de résidence, les références
bancaires, la source des fonds... Il y a un moratoire, qui
existe depuis 2000, qui empêche l'ouverture de nouveaux
comptes.»
Enjeux
a décidé de tester trois grandes institutions
canadiennes afin de savoir s'il était encore possible
d'ouvrir un compte aux Bahamas, un compte sur lequel la
banque ne verse aucun intérêt. Pour ce faire,
l'équipe a utilisé une caméra cachée.
La Scotia accepte d'ouvrir un compte, à condition
de présenter une référence bancaire
canadienne. La Banque Royale s'est montrée beaucoup
plus accueillante. Il suffit d'avoir un passeport, une carte
d'identité avec photo et une lettre de référence
de votre institution financière. À la Banque
Royale, la confidentialité est assurée. L'agent
promet également de vous passer un petit coup de
fil pour vous aviser que les inspecteurs de Revenu Canada
sont à vos trousses. La First Caribbean Bank, une
banque qui appartient en partie à la CIBC, ne déclare
pas vos états de compte au gouvernement canadien
et vous offre une carte pour toucher votre fortune en toute
discrétion.
Parmi les trois banques visitées, la
First Caribbean Bank est la seule institution à avoir
offert une carte de crédit VISA pour utiliser les
fonds en toute discrétion, et ce, même si le
gouvernement américain a sévèrement
critiqué les banques bahamiennes pour cette pratique
qui favorise l'évasion fiscale.
Horace Cobham est directeur exécutif
de la First Caribbean Bank. «Nous ne pouvons
pas émettre une carte de crédit dans un pays
et dire: Vous ne devez pas l'utiliser à l'extérieur
de ce pays. Ça enlève tout intérêt
à avoir une carte de crédit, que ce soit une
VISA, une MASTER CARD ou n'importe quelle autre carte. Et
je ne crois pas qu'une institution financière vous
donne une carte dans le but d'éviter la détection
dans votre pays.»
De retour à Montréal,
l'équipe d'Enjeux a voulu savoir s'il était
normal que les banques avisent leurs clients que Revenu
Canada mène une enquête sur leur compte. Selon
la Banque Royale, une succursale qui informe un client sous
enquête pour une transaction suspecte contrevient
aux règles de la banque.
Malgré le secret bancaire
et la confidentialité, Revenu Canada a réussi
à effectuer, en 2003, plus de 1800 vérifications
à l'étranger. Au total, près de 1 milliard
de dollars d'impôt non payé ont ainsi été
récupérés. Il s'agit d'une goutte d'eau
dans la mer de l'évasion fiscale.
Depuis quelques années, le groupe ATTAQ
mène un combat contre les paradis fiscaux. Normand
Mousseau, d'ATTAQ QUÉBEC, a envoyé une lettre
aux banques. Il demande la fermeture des filiales dans les
Caraïbes. «Ces banques se lavent les mains
de toute question morale, de toute responsabilité
sociale par rapport à ces gains. Les banques font
des profits faramineux ces jours-ci. Alors, dire qu'elles
doivent absolument garder leurs succursales dans les paradis
fiscaux pour des questions de compétitivité,
c'est aberrant. Avec l'argent qu'elles font, elles pourraient
se permettre d'être tout à fait morales et
garder encore des profits au-delà de ce qu'on retrouve
partout ailleurs dans l'économie.»
Le
groupe ATTAC n'est pas le seul à mener un combat
contre les paradis fiscaux. Yves Michaud, le robin des banques
québécois, a fondé l'Association de
protection des épargnants et des investisseurs. Pour
lui, les banques doivent ouvrir leurs livres. «Il
faut lever le secret bancaire, il faut le lever. Il faut
avoir des rapports financiers clairs, précis, sur
ce qui se passe dans les filiales. Le montant des transactions,
les profits réalisés par les banques. C'est
vrai qu'elles font des profits, où vont ces profits?»
APRÈS LES ENTREPRISES, LES INDIVIDUS
Les paradis fiscaux profitent aux compagnies
canadiennes comme à la Barbade, mais aussi aux individus
qui placent d'importantes sommes d'argent à l'abri
du fisc. Aux Bahamas, il n'existe aucun impôt sur
le revenu, le gain en capital n'est pas taxé, pas
plus que les dividendes des entreprises. Ces conditions
sont attrayantes, au point que des dizaines de Canadiens
assez fortunés ont décidé de larguer
les amarres avec le Canada et s'expatrier de l'impôt.
Parmi
eux, John Bethel, un ancien joueur de hockey des Jets de
Winnipeg qui, à 27 ans, a quitté la patinoire
pour les douces plages des Bahamas et l'impôt zéro.
Il dirige une imprimerie, une compagnie de construction
et une chaîne de télé publicitaire.
«Au Canada, je payais beaucoup de taxes comme
joueur de hockey professionnel. Je recevais ma paye et je
disais: Oh ! Mon Dieu, il ne me reste plus rien.
Mais en tant que Canadien, je peux vivre à l'étranger
et ne pas payer d'impôt au Canada. C'est un grand
avantage. [...] Faites le calcul: si vous recevez 100 000 $
par année et que vous [ne payez pas d'impôt],
après 30 ans, vous aurez accumulé 3 millions
de dollars dans votre compte bancaire. C'est beaucoup d'argent
pour une seule personne.»
Pour John Bethel, né aux Bahamas, en
plus de l'absence d'impôt, il y a le rythme de vie
détendu des îles qui lui fait apprécier
sa vie sous les tropiques.
Ce monde parallèle de la fantaisie,
qui attire des centaines de milliers de touristes, a un
prix. À l'hôtel Atlantis, par exemple, quatre
nuits vous coûteront 100 000 $. À
l'autre bout de l'île, il y a Layford Cay, une sorte
de village pour multimillionnaires. Les grandes fortunes
côtoient les célébrités du monde
du spectacle et des affaires.
Martin
Tremblay, originaire du Saguenay, dirige sa firme de consultants
Dominion Investment. Sa clientèle, des gens plutôt
fortunés, apprécient les avantages fiscaux
des Bahamas. «Il n'y a pas d'impôt sur
le revenu. [...] Il n'y a pas de rapport d'impôt à
faire. Les gens quand ils veulent leur chèque de
paie, ils le veulent au complet.»
Journaliste: Danny
Braün
Réalisateur: Yves Bernard