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REPORTAGE
— 2003-04-29

LOGEMENTS CHERS, LOGEMENTS RARES


« Il y a des gens qui refusent la hausse de loyer et qui ne renouvellent pas leur bail. On leur dit : soyez prudents, car vous risquez de vous retrouver sans logis. »
- Chéryll-Anne Dagenais,
porte-parole, Comité logement d'aide de Sainte-Foy

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De toutes les villes d'Amérique du Nord, c'est San Francisco qui a les plus graves problèmes de logements. Une agglomération urbaine très comparable à Montréal, au nombre incalculable de sans-abri.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Impossible d'échapper à l'habituelle frénésie du déménagement le 1er juillet prochain. Elle risque cependant d'être atténuée par la pénurie de logements qui sévit dans la plupart des villes.


À Montréal
, par exemple, sur chaque millier d'appartements, seulement six sont à louer, et on estime qu'il en manque plus de 16 000. Fanny Britt en sait quelque chose : « Des appels? J'en ai fait une centaine! À tous les samedis, je sortais, j'attendais le journal dehors... »

 

 

Elle et son conjoint cherchent un appartement de six pièces. Étant tous les deux travailleurs autonomes et parents d'un jeune enfant, il leur faut donc un bureau et deux chambres à coucher. Or, ils se heurtent aux conséquences de la pénurie actuelle des logements locatifs : des propriétaires difficiles et des loyers élevés.

« On se trouve dans une situation particulièrement difficile : personne ne veut avoir un enfant de un an sur la tête. [...] Je me disais, on va se trouver quelque chose autour de 800-850 $ peut-être... On a envisagé de payer 1200 $, non-chauffé. » - Fanny

 


 

Yves Delisle fait partie des locataires les plus durement touchés. Il déménage de mois en mois, de chambre en chambre. Il ne parvient pas à se poser parce qu'il ne trouve aucun appartement qu'il aurait les moyens de louer.

 

 


«
 Depuis le mois de juillet, je cherche un logement à plein temps. Ça fait quatre fois. Et je ne pense pas que ce sera la dernière. »
-Yves Delisle



À Québec, les logements libres sont encore plus rares qu'à Montréal. Ce qui explique la parution de petites annonces telles que : « Cherche à louer, récompense de 100 $ »!

 

La situation est en effet particulièrement difficile pour les locataires de la vieille capitale : le taux d'inoccupation des logements demeure le plus faible au Canada, soit tout près de zéro.

Même situation dans l'arrondissement soi-disant riche de Sainte-Foy, où un comité de logement invite les locataires à ne pas céder aux pressions des propriétaires.




Un des nombreux facteurs de la pénurie actuelle : on ne construit presque plus de logements à louer.

Pourtant, au début des années 1990, on bâtissait encore beaucoup d'immeubles d'appartements locatifs
à prix abordables.



Le propriétaire et développeur de Québec Claude Baudet explique pourquoi tout a changé : « À l'époque de la construction, en 1994, les coûts étaient approximativement de 500-525 $ par mois. Or aujourd'hui, pour reconstruire le même type d'habitation, pour être capable d'avoir une rentabilité minimale, ça serait autour de 800-850 $ par mois ».


 

Au contraire de la plupart de ses confrères qui se sont reconvertis dans la construction d'appartements à vendre en copropriété, Claude Baudet, lui, persiste dans le secteur locatif, mais de luxe, cher, et donc rentable. Un marché qui s'est d'ailleurs resserré à Québec.

On retrouve le même phénomène à Montréal, où l'on constate notamment un enrichissement des jeunes ménages. Par exemple, depuis quelques années, sur les berges d'un canal de Lachine restauré, des promoteurs ont aménagé des centaines d'appartements locatifs destinés à une clientèle aisée. Conséquence : l'environnement s'adapte aux nouveaux riches, au détriment de la population autochtone.


« Qui va se faire refiler la hausse de taxes, sinon les locataires? Et ces locataires-là, s'ils se retrouvent avec des augmentations importantes, ils devront quitter le quartier! »
- Louis Cyr, porte-parole du Comité logement du Sud-Ouest, un organisme d'aide aux locataires




Les divers gouvernements ont longtemps considéré qu'un ménage ne devrait pas consacrer plus de 25 % de ses revenus au logement. Or récemment, le gouvernement fédéral a relevé cette norme à 30 %. Ce qui contribue à diminuer la proportion de mal-logés dans les statistiques officielles.


Quoiqu'il en soit, le quart de tous les locataires dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour se loger. Les ménages dans cette situation sont en augmentation depuis 10 ans, et leur vie quotidienne s'en ressent.



Journaliste : Claude Sauvé
Réalisateur : Jean-Claude Burger
 

Hyperliens et références


:: Dossier de Radio-Canada.ca sur la crise du logement

:: Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)

:: Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)

:: Régie du logement
Gouvernement du Québec

:: Hausse de loyer : vous avez le droit de refuser!
Site du FRAPRU

:: La crise du logement ne doit pas être banalisée
Article de La Gauche, journal pour l'indépendance, le féminisme et le socialisme

:: Comment résoudre la crise du logement au Québec?
Une recherche de Pierre Desrochers pour l'Institut économique de Montréal

:: POPIR - Comité logement
Projet d'organisation populaire d'information et de regroupement de l'arrondissement sud-ouest de Montréal (Saint-Henri, Petite-Bourgogne, Ville Émard, Côte-Saint-Paul)

 
 

 

 
 
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