ACCUEIL
REPORTAGES RÉCENTS
CLAVARDAGES
COORDONNÉES
ÉQUIPE
Logo Enjeux

REPORTAGE
— 2003-04-15

LA SÉDENTARITÉ, UNE ÉPIDÉMIE MORTELLE


 

« Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour
la vaincre. »

- Pierre de Coubertin

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À Paris, on ne manque pas d'imagination pour attirer les clients. D'ailleurs, pour faire in, c'est en anglais que ça se passe. Il y a un cours d'aérobie appelé « Noise », qui vise à se mettre en forme en faisant du bruit. Il y en a un autre appelé « Full sit », où tous les exercices sont faits assis. Et il en existe bien d'autres...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le marché de la mise en forme : un marché qui bouge et qui rapporte beaucoup. Si, il y a 20 ans, les baby-boomers envahissaient les salles d'entraînement à la recherche du corps parfait, aujourd'hui ils le font en pensant davantage à leur santé.


La bataille contre la sédentarité est devenue presque aussi importante que la lutte contre le tabagisme. Même nos hommes publics donnent l'exemple : « J'ai fais mon effort pour la cigarette, je devrais le faire pour l'exercice aussi » Bernard Landry, chef du Parti québécois.


 

 

Tout le monde est concerné : les jeunes, les baby-boomers et les plus âgés. Même Alice Cole, qui aura 70 ans en juillet prochain. S'entraînant quatre fois par semaine, elle dit faire suer ceux qui osent la défier!


« Je m'entraîne parce que je veux rester jeune, en santé,
et vivre très longtemps! »
- Alice Cole




La forme d'Alice est le résultat de plusieurs années d'efforts. Mais ce qui est remarquable, c'est qu'elle a réussi à inverser la tendance naturelle du vieillissement de son corps en s'entraînant de façon intensive à partir de l'âge de 65 ans.
« C'est exceptionnel, mais il ne faut pas croire que c'est inaccessible à d'autres », affirme M. Toussain, l'entraîneur d'Alice.

 

Alice n'est pas une athlète. Elle n'a jamais gagné de médaille olympique. Elle est en forme parce qu'elle y consent les efforts et le temps nécessaires. Tout comme le docteur Beauregard, qui vient d'avoir 60 ans. M. Beauregard st endocrinologue. Il traite beaucoup de diabétiques. Il s'inquiète des conséquences de la sédentarité des gens.

 



Entre 50 et 70 % des gens abandonnent leur programme d'entraînement quelques semaines après l'avoir commencé. « Probablement par manque de motivation ou par manque d'encadrement », estime le docteur Beauregard.




Enjeux
a aussi rencontré Lucien Lapointe, qui était, il y a quelques années, le candidat idéal pour développer une maladie liée à la sédentarité.

Depuis qu'il suit un programme d'entraînement à vélo, Lucien a perdu près de cinquante livres. Aujourd'hui, il roule plus de 4000 kilomètres par année et se sent plus en forme que jamais.




L'épidémie de sédentarité coûte cher

Une étude publiée conjointement il y a deux ans par les universités de Toronto et York indique que l'inactivité physique des Canadiens :

* entraîne des coûts directs de santé de plus
de deux milliards de dollars;

* est responsable de maladies qui résultent en
21 000 décès prématurés, soit 10 % de tous les décès annuels au pays. Chez Kino Québec, on affirme que cette situation, loin de s'améliorer, « régresse de façon inquiétante » depuis 1990.

 

Si rien n'est fait, il sera de plus en plus difficile de renverser la tendance qui incite les jeunes à passer davantage d'heures devant leur ordinateur ou devant la télé qu'à aller jouer dehors.


Le manque de temps est la première excuse pour ne pas bouger. Ce qui ne convainc pas Alice, qui marche quotidiennement dix kilomètres pour aller travailler!








 

Malgré les statistiques, on sent que les mentalités sont en train de changer. À preuve, les programmes d'entraînement personnalisés privés ou semi-privés, qui coûtent cher et qui connaissent pourtant un très grand succès.

 

Alice a compris que pour vivre longtemps et en santé, il n'y a pas de raccourci. Le gouvernement aussi, qui annonce plus de cours d'éducation physique pour bientôt. Il reste les entreprises, qui pourraient faciliter la tâche de leurs employés en leur offrant davantage d'infrastructures sportives.

Évidemment, même avec tout ça, nous ne pourrons pas tous devenir des Alice en puissance. La question est plutôt de savoir si on pourra longtemps ignorer, comme société, les appels de spécialistes de la santé et leurs études qui démontrent, depuis longtemps, que notre corps se nourrit autant d'exercices que de nourriture.



Recherchiste : Marie-Claude Pednault
Journaliste : Alain Gravel
Réalisateur : Benoît Roy

 

Hyperliens et références

:: Site de Kino Québec

:: Rapport américain sur l'activité physique et la santé

 
 

 

 
 
© RADIO-CANADA.CA  2003
Haut de page