Le marché de la
mise en forme : un marché qui bouge et qui
rapporte beaucoup. Si, il y a 20 ans, les baby-boomers
envahissaient les salles d'entraînement à
la recherche du corps parfait, aujourd'hui ils le font
en pensant davantage à leur santé.
La
bataille contre la sédentarité est devenue
presque aussi importante que la lutte contre le tabagisme.
Même nos hommes publics donnent l'exemple :
« J'ai fais mon effort pour la cigarette,
je devrais le faire pour l'exercice aussi »
- Bernard Landry,
chef du Parti québécois.
Tout le monde est concerné :
les jeunes, les baby-boomers et les plus âgés.
Même Alice Cole, qui aura 70 ans en
juillet prochain. S'entraînant quatre fois par semaine,
elle dit faire suer ceux qui osent la défier!
« Je m'entraîne
parce que je veux rester jeune, en santé,
et vivre très longtemps! » -
Alice Cole
La forme d'Alice est le résultat de plusieurs années
d'efforts. Mais ce qui est remarquable, c'est qu'elle
a réussi à inverser la tendance naturelle
du vieillissement de son corps en s'entraînant de
façon intensive à partir de l'âge
de 65 ans. « C'est
exceptionnel, mais il ne faut pas croire que c'est inaccessible
à d'autres », affirme M. Toussain,
l'entraîneur d'Alice.
Alice
n'est pas une athlète. Elle n'a jamais gagné
de médaille olympique. Elle est en forme parce
qu'elle y consent les efforts et le temps nécessaires.
Tout comme le docteur Beauregard, qui vient d'avoir
60 ans. M. Beauregard
st endocrinologue. Il traite beaucoup de diabétiques.
Il s'inquiète des conséquences de la sédentarité
des gens.
Entre 50 et 70 %
des gens abandonnent leur programme d'entraînement
quelques semaines après l'avoir commencé.
« Probablement
par manque de motivation ou par manque d'encadrement »,
estime le docteur Beauregard.
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Enjeux
a aussi rencontré Lucien Lapointe,
qui était, il y a quelques années, le
candidat idéal pour développer une maladie
liée à la sédentarité.
Depuis qu'il suit un programme d'entraînement à
vélo, Lucien a perdu près de cinquante livres.
Aujourd'hui, il roule plus de 4000 kilomètres
par année et se sent plus en forme que jamais.
L'épidémie
de sédentarité coûte cher
Une étude publiée
conjointement il y a deux ans par les universités
de Toronto et York indique que l'inactivité
physique des Canadiens :
* entraîne des coûts directs de
santé de plus
de deux milliards de dollars;
* est responsable de maladies qui résultent
en
21 000 décès prématurés,
soit 10 % de tous les décès annuels
au pays. Chez Kino Québec, on affirme que
cette situation, loin de s'améliorer, « régresse
de façon inquiétante »
depuis 1990.
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Si rien n'est fait, il sera de plus en plus
difficile de renverser la tendance qui incite les jeunes
à passer davantage d'heures devant leur ordinateur
ou devant la télé qu'à aller jouer
dehors.
Le
manque de temps est la première excuse pour ne
pas bouger. Ce qui ne convainc pas Alice, qui marche quotidiennement
dix kilomètres pour aller travailler!
Malgré les statistiques,
on sent que les mentalités sont en train
de changer. À preuve, les programmes d'entraînement
personnalisés privés ou semi-privés,
qui coûtent cher et qui connaissent pourtant
un très grand succès.
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Alice a compris que pour vivre longtemps
et en santé, il n'y a pas de raccourci. Le gouvernement
aussi, qui annonce plus de cours d'éducation physique
pour bientôt. Il reste les entreprises, qui pourraient
faciliter la tâche de leurs employés en leur
offrant davantage d'infrastructures sportives.
Évidemment, même avec
tout ça, nous ne pourrons pas tous devenir des
Alice en puissance. La question
est plutôt de savoir si on pourra longtemps ignorer,
comme société, les appels de spécialistes
de la santé et leurs études qui démontrent,
depuis longtemps, que notre corps se nourrit autant d'exercices
que de nourriture.
Recherchiste : Marie-Claude
Pednault
Journaliste : Alain Gravel
Réalisateur : Benoît Roy