Des dizaines de milliers
de personnes dans la rue en faveur de la paix... On n'avait
jamais vu tel rassemblement au Québec pour pareille
cause. Ici pas de grenouillage. Pas de programmes. Peu
d'organisation. Peu d'argent. Mais beaucoup d'énergie
nourrie par une grande cause.
« Par
la propre attitude d'une personne en collectivité,
c'est là qu'on commence à changer quelque
chose. »
- Une jeune manifestante
pour la paix mondiale
L'engagement
politique a beaucoup changé au Québec
« Si
je vous ai bien compris, vous êtes
en train de dire : à la prochaine fois. »
- René
Lévesque, lors du référendum
de 1980
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Tous se souviennent de cette image qui est
devenue le symbole de la défaite référendaire
de 1980 : un homme qui pleure à
chaudes larmes, avec son bébé dans les bras.
Laurent Leclerc avait le profil, à l'époque,
du parfait militant. Pendant des années, il a travaillé
bénévolement pour le Parti québécois
en rêvant au grand jour de l'indépendance
du Québec. Aujourd'hui, il ne
croit plus aux partis politiques. Même chose
pour son fils Benjamin, âgé de 23 ans.
Or, un sondage
SOM réalisé pour Enjeux révèle
que les Leclerc ne sont pas les seuls à bouder
le militantisme au sein des partis traditionnels.
Militer?
Oui, mais pour des causes humanitaires
Une
grande partie de la population est prête
à militer pour des causes humanitaires,
comme la paix mondiale, ou des causes sociales
telles que la pauvreté ou le manque de
garderies, mais très peu pour une cause
politique comme la souveraineté ou le fédéralisme,
et encore moins pour un parti politique.
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Militer, c'est assister
à des congrès la fin de semaine, poser des
affiches électorales, cfaire des téléphones
et du porte-à-porte pour convaincre les gens de
voter du « bon bord ». C'est aussi
ramasser de l'argent pour financer les partis. Bref, un
travail bénévole où l'on ne compte
pas ses heures.
Les
gens militent pour...
Les
Québécois sont sévères
dans leur jugement sur le militantisme politique :
près de 80 % estiment que les
personnes qui militent le font pour l'intérêt
d'un groupe ou leur intérêt personnel,
mais à peine plus de 20 % pensent
qu'elles le font pour l'intérêt collectif.
Pourtant, dans une campagne électorale
comme celle que nous vivons actuellement, ils
sont des centaines à travailler de longues
heures, sans être payés!
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On les qualifie de toutes sortes de
façons : des idéalistes, des rêveurs,
des opportunistes ou des carriéristes.
Malgré le cynisme ambiant, les militants sont convaincus
que leurs efforts ne sont pas vains. Qu'à leur
façon, ils peuvent changer le monde.
Militer :
un bon moyen pour améliorer la société?
Plus de 60 %
des répondants à notre sondage pensent
que oui. Pourtant, seulement 2 % de
la population milite au sein d'un parti, alors
que les manifestations dans la rue n'ont jamais
été si populaires.
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Malgré notre sondage, tout n'est pas sombre. S'il
est vrai que les militants boudent les partis, il n'en
demeure pas moins que notre démocratie fait preuve
de beaucoup de vitalité, avec des taux de participation
aux élections qui demeurent très élevés
au Québec. Et puis, on se rencontre que la démocratie
ne se limite pas aux partis, puisqu'elle s'exprime de
toutes sortes de façons : dans les médias,
dans nos conversations quotidiennes ou lors de de grandes
manifestations dans la rue.
Recherchiste : Marie-Claude
Pednault
Journaliste : Alain Gravel
Réalisatrice : Anne Sérode
Notre sondage sur le militantisme
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