Autrefois, les
choses étaient simples : vous agissiez de
façon un peu inusitée, hors norme, on vous
cataloguait comme fou. Dans les cas extrêmes, on
vous claquemurait dans un hôpital psychiatrique
et on vous infligeait des traitements vigoureux, parfois
aux dépens de vos droits les plus fondamentaux.
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On enfermait
ceux qui souffraient de problèmes mentaux dans
des cages telles que celle présentée
ci-dessus. |
Les temps ont
changé, mais pas forcément les perceptions.
La maladie mentale fait peur, parce qu'elle touche à
notre être fondamental. Pourtant, une récente
enquête montre qu'une
personne sur quatre souffre de maladie mentale. Bien
entendu, ceci regroupe les dépressions passagères
ainsi que les troubles anxieux autant que les manifestations
plus aiguës.
Le rapport 2001 de l'OMS
consacré à la santé mentale soutient que 450 millions
de personnes dans le monde souffrent de troubles
mentaux.
Actuellement, 121 millions de personnes souffrent
de dépression, 24 millions de schizophrénie,
70 millions souffrent d'une dépendance à
l'alcool, 50 millions sont épileptiques.
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Dans ce reportage, Enjeux
s'intéresse aux maladies mentales graves,
celles qui sont associées à des épisodes
psychotiques. L'équipe a rencontré quelques-uns
des nombreux patients qui souffrent de psychose, pour
mieux les comprendre, mais aussi et surtout pour voir
comment leurs familles s'adaptent à de tels chamboulements.
Un épisode de psychose,
c'est impressionnant, mais pas forcément dramatique
et inguérissable, selon les experts. Il est vrai
qu'on peut être décontenancé en entendant
un homme mûr déclamer qu'il est Dieu ou Vishnu,
mais ce sont là des thèmes récurrents
chez ces malades.
Des cas |
D'une enfant enjouée,
normale, Nathalie est devenue une adolescente tourmentée,
isolée. Il aura fallu des années d'efforts
pour que sa mère puisse enfin obtenir de
l'aide... et un diagnostic.
« Je
vois d'autres galaxies... »
- Vincent
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Le reportage est aussi l'occasion de se pencher
sur le réseau de la santé mentale. On constate
que depuis le virage ambulatoire, au Québec, un
nombre important de malades mentaux vivent en dehors des
institutions. Pour certains, ce changement est salutaire,
mais d'autres ont du mal à survivre seuls.
De plus, le système n'a pas pu mettre
en place toutes les ressources cohérentes et nécessaires
pour encadrer les patients et leur prodiguer un suivi
efficace.
Certes, il existe de nombreux organismes
d'aide aux malades, comme ceux que vous présente
le reportage. Cependant, le financement de ces groupes
est tellement fragile que beaucoup vivotent, en grand
partie grâce au travail acharné des bénévoles.
Du côté de la recherche, on
fait de grands progrès, surtout en ce qui concerne
la mise au point de médicaments efficaces pour
désamorcer la psychose. Par ailleurs, les chercheurs
commencent à comprendre les mécanismes de
certaines maladies mentales, qui ont parfois un caractère
héréditaire.
Les
personnes atteintes de psychose peuvent parfois mener
une vie relativement « normale »,
et contrôler les épisodes de perte de contact
avec la réalité. Pour ce faire, elles doivent
être suivies de près et aidées à
chaque étape de leur existence. Ceci met en évidence
le besoin criant d'un système concerté et
adéquatement financé.
Des maladies aux causes complexes
La maladie mentale n'a pas de
cause unique. Il fut un temps où les parents étaient souvent
injustement pointés du doigt à cause de
la maladie mentale de leur enfant. Toutefois, il est plus
probable que la maladie mentale soit causée par plusieurs
facteurs. Par exemple, il a été prouvé récemment que plusieurs
maladies mentales importantes sont dues en partie à des
déséquilibres chimiques dans le corps.
Recrudescence possible des
maladies mentales?
Les attentats du 11 septembre
font planer plus que jamais sur les Américains les risques
de dépression et autres maladies mentales, ont expliqué
au Sénat des experts de la santé, selon lesquels le système
de santé américain n'est pas prêt à faire face à cette
situation. Lors d'une audience de la commission sénatoriale
pour la Santé et l'Éducation consacrée aux retombées
psychologiques des attentats suicide, des experts en psychiatrie
ont indiqué que les enfants, dont plusieurs millions ont
suivi les événements à la télévision, étaient particulièrement
susceptibles de présenter des troubles allant de l'anxieté
à des symptômes de stress post-traumatique.