Les temps changent,
dit-on. Mais en ce qui a trait au racisme, à la
discrimination, peut-on vraiment affirmer que la société
québécoise a évolué au cours
des 35 dernières années? Et si oui,
sur quels points spécifiques? Est-il plus facile
d'être Noir au Québec aujourd'hui? Telles
sont quelques-unes des questions auxquelles l'équipe
d'Enjeux a voulu répondre dans ce reportage.
Dans un premier temps, nous
vous invitons à effectuer un retour en arrière.
Il y a 35 ans, le journaliste James Bamber menait
son enquête pour peindre le visage sournois du racisme.
Il est descendu dans la rue pour interroger ses concitoyens,
pour sonder leur coeur et leurs reins, comme on dit. Nous
avons choisi de calquer notre démarche sur la sienne...
C'était
hier... |
« Ben les noirs qui
sont "smart", je les déteste
pas...
Il n'y en a pas beaucoup. »
« Tomber
en amour avec un noir?
Non, cela pourrait devenir sérieux. »
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Aujourd'hui,
des artistes noirs sont célèbres au Québec,
voir même adulés. Il suffit de penser à
des noms tels que Anthony Kavanagh, Grégory Charles
et Luck Mervil. Au sommet de la réussite, il évoquent
pourtant avec leur famille des incidents liés à
la couleur de leur peau. Grégory Charles raconte
par exemple qu'il a perdu un contrat parce qu'il est noir,
et ceci il n'y a que quelques années.
Pourtant, les choses sont relatives; ces mêmes artistes
s'entendent pour dire que le Québec est une société
étonnement ouverte, où il fait bon vivre,
même quand on est membre d'une minorité visible.
Enjeux
a également recueilli les plaintes de certaines
infirmières d'un hôpital de la région
de Montréal, qui se disaient victimes de harcèlement
lié à la couleur de leur peau. L'établissement,
lui, nie toute forme de discrimination.
Le reportage vous présente aussi de
jeunes visages, ceux d'adolescents de Côte-des-neiges,
aux prises avec les difficultés de leur quotidien.
Akeem, par exemple, a été renvoyé
de son établissement pour problèmes de discipline,
mais il affirme que sa couleur n'est pas étrangère
à ses difficultés.
Avec ses amis, il déclare être
objet de méfiance de la part de la police et des
commerçants.
... et aujourd'hui
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Akeem est né
au Québec, mais dans son coeur il est Jamaïcain.
Pour lui, la méfiance de ceux qui l'entourent
est lourde à porter. Sa couleur est-elle
en cause, ou est-ce sa propre perception d'un problème
plus complexe?
Y a-t-il eu racisme,
ou manque de communication? La zone grise demeure,
sauf pour ceux et celles qui s'estiment lésés.
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