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REPORTAGE  —  27 avril 2003

 
Les 50 ans de l'ADN

Le 25 avril, la communauté scientifique célébrera un anniversaire important. Les 50 ans de la publication de la découverte de la structure de l'acide désoxyribonucléique, l'une des découvertes les plus importantes du 20e siècle. L'article, qui tenait en une seule page, a d'ailleurs valu à ses jeunes auteurs le prix Nobel de médecine quelques années plus tard.


25 avril 1953, Cambridge, Angleterre. Deux jeunes aspirants au doctorat, le biologiste James Watson, 23 ans, et le physicien Francis Crick, 35 ans, publient dans la revue scientifique Nature un article au titre assez austère : « A structure for Desoxyribose nucleic acid ». L'article tient en une seule page. Une publication bien modeste pour ce qui allait se révéler être la plus grande découverte du 20e siècle : la découverte de la structure de l'ADN, la molécule de l'hérédité. La découverte, en somme, du secret de la vie.

Aujourd'hui, cette structure nous est bien familière. Mais il y a 50 ans, l'essentiel du code génétique restait encore un mystère. Nul ne comprenait comment toute l'information concernant les attributs des êtres vivants pouvait se transmettre. Avec la structure de l'ADN, on peut enfin expliquer comment les individus d'une même espèce diffèrent les uns des autres tout en conservant, génération après génération, les traits essentiels de leur espèce.

Avec cette découverte, la biologie allait devenir la science la plus excitante du tournant du millénaire. En fait, le nom de l'ADN attire vraiment l'attention des initiés quelque 10 ans plus tôt. En 1944, le bactériologiste Thomas Avery, de l'Institut Rockefeller de New York, identifie enfin la substance qui compose les chromosomes, ces petits bâtonnets qui font subitement leur apparition au moment de la division cellulaire. Ils sont essentiellement constitués d'acide désoxyribonucléique. L'ADN va donc devenir la clé de la transmission des caractéristiques héréditaires. Mais comment une simple molécule peut-elle assumer un rôle aussi fondamental?

Trois équipes vont tout particulièrement entrer en compétition à partir des années 1950.
Les physiciens anglais Maurice Wilkins et Rosalind Franklin, du King College de Londres, ont une bonne longueur d'avance. Dès 1951, ce sont eux qui possèdent les meilleurs clichés de l'ADN, qu'ils ont obtenus par diffraction des rayons X.

Quelques mois plus tard, du côté américain, le meilleur chimiste de l'époque, Linus Pauling, prix Nobel de chimie, entre dans la course. À la même époque, la jeune équipe de Watson et Crick, aspirants au doctorat au laboratoire Cavendish de Cambridge, vient s'ajouter. Peu de chercheurs auraient misé sur eux.

Watson et Crick se sont évidemment inspirés des clichés de leurs compétiteurs. Mais c'est par la construction de modèles qu'ils ont enfin réussi à résoudre l'énigme de la structure de la double hélice. Pour eux, toute la puissance de l'ADN tient dans la complémentarité de sa structure : deux chaînes reliées entre elles par des barreaux. L'agencement des barreaux contient l'information génétique. Par contre, c'est son pouvoir de séparation en deux, à la manière d'une fermeture éclair, qui assure la transmission, au moment de la multiplication des cellules, de toutes les caractéristiques d'un individu.

En 1962, Francis Crick, James Watson et Maurice Wilkins ont reçu le prix Nobel de médecine pour leur immense découverte. Rosalind Franklin, décédée en 1958, n'a malheureusement pas pu recueillir la part des honneurs auxquels elle avait droit.

Depuis, les recherches sur l'ADN ont connu bien des rebondissements. Le plus spectaculaire et le plus ambitieux reste sûrement le projet « Génome humain », amorcé en 1990 sous la gouverne de l'un des prix Nobel, James Watson. La barre était haute : décrypter les trois milliards de bases qui composent les barreaux de notre ADN. Objectif atteint dès l'an 2000. Les retombées sont nombreuses. Connaître la recette de nos gènes. En corriger les anomalies. Rêver d'enfants parfaits, à la carte. Découvrir l'universalité de l'ADN, du code génétique, de la bactérie jusqu'à l'Homme. Cinquante ans d'histoire qui n'ont pas fini de nous fasciner et de nous faire réfléchir.

Journaliste : Solange Gagnon
Réalisatrice : Jo-Ann Demers


Les 50 ans de l'ADN
(version vidéo)

 


 


 



 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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