Le 9 septembre 2001

Mercure contre dinosaures

Mercure est la plus petite planète du système solaire. Elle aurait néanmoins causé la disparition des dinosaures. Évidemment, cette théorie fait jaser dans les observatoires.

Grâce à des simulations par ordinateur, Bruce Runnegar et ses collègues du Center for Astrobiology de l'université de Californie à Los Angeles, sont remontés 250 millions d'années dans le temps. Ils ont analysé en particulier le périhélie de chaque planète de notre système solaire, c'est-à-dire le point de son orbite où la distance au soleil est la plus réduite.

Ils ont observé alors que les planètes avaient une influence non négligeable les unes sur les autres. Un jeu subtil de souque-à-la-corde gravitationnelle, causé par les énormes masses en présence, parvenait même à les faire osciller sur leurs orbites.

Ces oscillations, légères pour les grosses planètes, auraient eu un effet beaucoup plus marqué sur Mercure. Au point où cette minuscule planète aurait fait, il y a 65 millions d'années, une embardée tellement forte, qu'elle aurait carrément changé d'orbite. D'un seul coup.

Mercure aurait à son tour déstabilisé la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter au point d'en faire décrocher quelques-uns de leurs trajectoires. Certains d'entre eux se seraient alors précipités vers la Terre. C'est ainsi que, de manière indirecte, Mercure serait à l'origine de l'extinction des dinosaures.

Cette théorie est férocement contestée; cependant, elle a le mérite de démontrer que les orbites des planètes sont beaucoup moins stables qu'on ne le croyait jusqu'ici. À quand la prochaine oscillation catastrophique d'une planète ? Les chercheurs californiens envisagent maintenant de tourner leur modèle informatique vers le futur. Les résultats : à la fin de l'année 2001.

.Journaliste : Mario Masson
Réalisatrice : Louise Paquet

Pour regarder un extrait du flash-science


Pour en savoir plus

Center for astrobiology, UCLA

Chaos killed the dinosaurs
Reportage de la revue Nature sur l'exposé de Bruce Runnegar au Earth Systems Processes meeting, à Edimbourg, en juin 2001.