Le 16 décembre 2001

La station spatiale internationale

En novembre dernier, on fêtait la première année d'occupation sur une base régulière de la station spatiale internationale. Mais malgré la mise en place de différents modules et du succès de l'installation du bras télécommandé par l'astronaute Chris Hadfield, l'heure n'était pas aux réjouissances : l'heure était plutôt aux restrictions budgétaires.

Un comité d'experts venait de serrer la vis à la NASA qui devra réduire ses dépenses d'au moins un milliard de dollars par année pour les cinq prochaines années.





Résultats...

* La NASA ne comptera que sur une capsule Soyouz comme canot de sauvetage, au lieu des deux prévus dans les plans originaux.

* Le nombre de vols réalisés par la navette sera ramené à 4 par année, au lieu de 7.

* Par conséquent, les astronautes devront rester en orbite de plus longues périodes, soit 6 mois au lieu de 3 mois.


Dans les faits, cela veut dire qu'on demandera à un équipage réduit d'astronautes de superviser, à la fois, la construction de la station et son entretien, de même que la recherche scientifique.

Tout cela inquiète grandement le Canada…

Car dans la pratique, pas plus de trois astronautes habiteront la station en même temps au lieu de sept. Juste pour assurer la bonne marche des opérations quotidiennes, ça représente 90 % du temps disponible de ces travailleurs de l'espace.

Dans ce cas, le temps de recherche scientifique offert à toutes les nations participantes passera de 130 heures par semaine à tout juste cinq heures. Pour les Canadiens, ça se traduit par une courte demie heure par semaine.



Comment faire de la science intéressante dans ces conditions?

La réduction du nombre de vols est tout aussi alarmante. Comme les séjours des astronautes dans l'espace seront de six mois, les Canadiens ne pourront y aller qu'à tous les six ans, alors le programme stipulait au départ des séjours de trois mois à tous les trois ans.

L'avenir s'annonce donc incertain pour le recherche spatiale canadienne. Pour lui faire part de son malaise, Ottawa a récemment envoyé une vigoureuse note diplomatique au gouvernement américain. Sera-t-il entendu?



Journaliste:
Mario Masson
Réalisation: Laurence Dupuis



* L'équipe de Découverte tient à remercier la NASA pour lui avoir permis d'utiliser certaines images sur le présent site.