Le
Soleil est l'un des grands perturbateurs du climat terrestre. D'ailleurs,
il est en partie responsable du réchauffement planétaire actuel. Pourtant,
pendant longtemps, les chercheurs avaient pensé que son influence sur
le climat était nul : erreur. Grâce aux outils modernes de la science,
on sait maintenant que le Soleil n'est pas l'élément constant qu'on croyait.
Au contraire, il semble changer selon des cycles très précis.
On connaît l'existence des taches noires à la surface du Soleil depuis
longtemps. On sait que leur nombre augmente pendant 11 ans, pour ensuite
décroître pendant les 11 années suivantes. Mais ce qu'on a appris depuis
peu, c'est que plus il y a de taches noires, plus l'intensité du Soleil
augmente. Et qui dit intensité, dit chaleur. À l'inverse, moins il y a
de taches noires, moins l'intensité du Soleil est élevée.
On parle
ici d'une différence d'à peine 1 dixième de 1 pour cent. Ce n'est pas
beaucoup, mais c'est assez pour faire chuter la température de l'océan
Atlantique de 2 ou 3 degrés et déclencher un petit âge glaciaire!
C'est
ce qui est arrivé il y a 400 ans. Le nombre de taches solaire était alors
à son minimum. Et l'Europe grelottait. Récemment, on s'est rendu compte
que ce petit âge glaciaire représentait peut-être la partie la plus froide
d'un cycle climatique beaucoup plus long, un cycle de 1500 à 2000 ans.
L'Atlantique Nord s'est ainsi refroidi et réchauffé neuf fois durant les
12,000 dernières années.
Curieusement,
il semble que l'intensité lumineuse du Soleil aussi obéit à un cycle de
1500 à 2000 ans.
C'est en mesurant, entre autres, le niveau de carbone 14 dans les arbres
que les scientifiques ont pu déterminer les variations dans l'intensité
du Soleil. Plus il y a de carbone 14, moins l'activité du Soleil est grande,
et donc moins élevée la chaleur qu'il dégage. Mais
jusqu'à maintenant, jamais on n'avait pu établir une relation directe,
à long terme, entre les humeurs du Soleil et le climat de la Terre. Grâce
aux icebergs, c'est maintenant chose faite...
Il y a quelques
semaines, une équipe de chercheurs a constaté que chaque fois que l'intensité
du Soleil diminue, la température baisse et le nombre d'icebergs en provenance
de l'arctique augmente. De plus, ils descendent beaucoup plus au sud qu'à
l'accoutumée, et peuvent même traverser l'Atlantique pour se rendre jusqu'en
Irlande.
Ces
icebergs transportent des petits débris de roches facilement identifiables.
En effectuant des forages sous-marins, on a pu constater que la quantité
de ces débris augmentait de façon spectaculaire à tous les 1500 à 2000
ans.
Seul le refroidissement
complet de l'atmosphère au-dessus de l'Atlantique nord peut expliquer
ce phénomène. Et seul un changement à la baisse dans l'intensité du Soleil
est en mesure d'avoir un tel impact sur l'atmosphère.
Quand
on superpose la courbe des débris laissés par les icebergs et celle de
l'activité solaire illustrée par le carbone 14, le doute n'est plus guère
permis : le Soleil semble bien avoir une influence profonde sur le climat
terrestre.
Selon cette
hypothèse, nous serions encore dans les derniers moments du petit âge
glaciaire commencé il y a 400 ans. Pourtant, les gaz à effet de serre
générés depuis 100 ans par l'activité humaine ont pratiquement renversé
les effets de cette glaciation. Imaginez
maintenant les résultats quand le réchauffement naturel causé par le Soleil
prendra le dessus! Certains
chercheurs craignent le pire...
Journaliste:
Mario Masson
Réalisatrice: Jeannita Richard
L'équipe
de Découverte tient à remercier la NASA pour
lui
avoir permis d'utiliser certaines images sur le présent site.
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