Démographie
Le 12 octobre 1999 : 6 milliards d'humains

Le 3 octobre 1999

Transcription

Cette année, 130 millions d'êtres humains vont naître dans le monde. Selon l'ONU, l'un d'eux, le 12 octobre prochain, permettra à l'humanité de franchir le cap des six milliards d'humains sur Terre. Au XXe siècle, la population a pratiquement quadruplé, passant de 1,6 milliard à 6 milliards. Lorsqu'on regarde la longue marche de l'humanité, ce bond est sans précédent.

 

Il y a 2000 ans, à l'époque de Jésus-Christ, à peine 300 millions d'individus habitaient la planète.

Il faudra attendre 1800 ans, soit à l'époque de Napoléon, pour que l'on franchisse le premier milliard d'habitants.

Puis il ne faudra que 130 ans pour atteindre le deuxième milliard. Nous sommes en 1930.

 

À partir de ce moment-là, l'humanité profite d'un puissant coup d'accélérateur.

Une meilleure hygiène, la vaccination, les antibiotiques, l'industrialisation… Tout cela se traduit par un accroissement rapide de la population.

 

 

Il ne faudra que 70 ans pour passer de deux milliards à six milliards d'habitants sur Terre. Le dernier milliard est franchi en 12 ans seulement.

Un rythme insoutenable. De quoi donner la migraine à notre planète.

 

 

L'espèce humaine prend tellement d'espace qu'elle bouscule les autres espèces qui disparaissent par milliers.

Les forêts rapetissent…cédant le pas à l'homme. L'océan se vide de ses poissons… et l'humanité est si dérangeante qu'elle est même en mesure de dérégler le climat.

 

Il est vrai que si l'élan démographique continue de la sorte, un milliard à tous les 12 ans, on court à la catastrophe planétaire. Si six milliards posent déjà problème, imaginez quinze, vingt milliards d'humains sur Terre.

Mais heureusement, les choses sont en train de changer.

 

On assiste presque partout dans le monde à une baisse remarquable de la fécondité.

En 1950, dans le monde, une femme avait en moyenne six enfants. Aujourd'hui, tous pays confondus, une femme n'a plus en moyenne que 2,9 enfants. Personne n'avait prévu une chute si rapide.

 

Tous les pays industrialisés se tiennent sous la barre du 2,1 enfants par femme. C'est le taux nécessaire pour assurer le remplacement de la population. En Europe la moyenne est de 1,4 enfant par femme. Avec un tel taux, l'Europe va voir sa population diminuer dans les prochaines années.

 

 

Mais la grande surprise, ce sont les pays en développement. Depuis vingt ans, avec l'introduction de méthodes de contraception, les chutes de fécondité dans ces pays étonnent.

La baisse est si marquée qu'on parle maintenant de freinage démographique.

 

Quelques exemples:

Depuis 1980, la Tunisie, en Afrique, a vu son taux de fécondité chuter de 47 %. Au Brésil, en Amérique latine, la baisse est de 44 % et au Sri Lanka, en Asie, de 41 %.

 

Ces baisses ont surpris les démographes et les ont obligés à refaire leurs devoirs.

En 1992, ils prévoyaient une population de10 milliards pour l'an 2050.

Aujourd'hui, on parle de 8,9 milliards d'humains en l'an 2050.

 

Comme un train lancé à grande vitesse met plusieurs kilomètres à s'arrêter, le freinage démographique n'empêchera pas la population mondiale d'augmenter, essentiellement dans les pays pauvres.

On prévoit même que le train démographique s'immobilisera vers 2080. La population mondiale atteindra à ce moment-là un sommet de 10 à 11 milliards d'individus.

 

C'est quand même beaucoup! Nos enfants et petits-enfants risquent malgré tout de se marcher sur les pieds. Le défi de l'humanité de parvenir à un équilibre avec l'écosystème reste énorme.

Mais pour le moment, on peut souffler un peu. Tout indique que la bombe démographique n'explosera pas.

 

Journalistes : Claude d'Astous, Charles Tisseyre
Réalisateur : Pierre Tonietto

 

t>