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journaliste
: JEAN-FRANÇOIS LÉPINE|
Plus de trente ans après sa création, la chanson s'est faite entendre dans 71 pays et a été traduite en 30 langues. Une popularité qui s'accroche plus à la chanson qu'à son auteur, qui se dit blessé par l'industrie de la musique. « Ils ne faisaient pas tourner mes disques, je n'ai jamais fait les fêtes de la Saint-Jean-Baptiste… comme si je n'étais pas un Québécois! » « L'oiseau » En 1971, le public jette son dévolu sur un garçon de 9 ans, un enfant que toutes les mères auraient voulu avoir. Pourtant, la vie avec la jeune vedette n'a rien de rose. « C'était difficile pour mes frères et sœurs à l'école. Ils se faisaient dire : ton frère chante et toi, tu ne fais rien! Ton frère est riche et toi tu es pauvre. Ça dérangeait. » Aujourd'hui lui-même père de deux enfants, il ne leur souhaite pas de vivre la même gloire, trop exigeante à son avis.
« C'est très américain à quelque part cette chanson-là, très doux, un coup de chapeau à la femme, mais sans dire le mot femme. » Mais c'est bien plus que l'idylle de la femme. L'auteur déclare qu'il a tenté par cette chanson qu'exprimer, d'un côté, son besoin d'affection et de l'autre, son désir d'imprimer la beauté qu'il a croisée. « Si
j'étais un homme » En 1980, les rapports entre les hommes et les femmes préoccupent les gens. Cela se fait sentir dans la musique, comme c'est le cas avec la chanson de cette artiste de Val d'Or. «
D'amour ou d'amitié » Au Québec, on aime les enfants prodiges, et c'est au tour d'une jeune adolescente de fracasser les records de ventes même si elle se voit comme le vilain petit canard. Elle désirait plaire aux jeunes de son âge, mais ne savait comment s'y prendre. « Ça été difficile l'adolescence », raconte Céline Dion. Au milieu des années 1980, la chanson d'ici traverse un désert. Et la chanson d'expression anglaise en profite pour prendre la relève. «
Never Surrender » « Ne jamais abandonner » était un principe inculqué à Corey Hart par sa mère dès sa jeunesse. Bien qu'il ait écrit cette chanson pour son deuxième album, l'artiste explique que ce thème était en déjà en lui bien avant et qu'il continue à l'être.
Pour en arriver à dire « je me fous du monde entier », l'auteur a dû passer par des moments pénibles. « J'en ai eu ras-le-bol de quelque chose qui m'avait étouffé (…) peut-être du Québec, cet îlot francophone noyé dans une mer anglo-saxonne. » Mais dans cette chanson, qui est aussi un cri du cœur, Claude Léveillé en profite pour honorer sa mère, celle qui « les servait », mais aussi les protégeait, les enveloppait et maintenait le noyau familial. «
Linda » Michel Louvain devient rapidement la nouvelle idole des jeunes filles, qui sont souvent hystériques à son approche, de quoi effrayer l'homme de vingt ans. « Chez Eaton, une fois, j'avais même pas pu commencer à signer des autographes, que les comptoirs avaient été renversés et la direction a dû nous faire sortir par en arrière. » Mais à 35 ans, la gloire est tombée et le calme est revenu. «
Mon pays » Gilles Vigneault va créer, sans le savoir, un hymne national. Un hymne qui ne devait être qu'une musique de film pour l'ONF. « C'est une chanson fétiche, qui a fait couler beaucoup d'encre et qui a rapporté beaucoup en droit d'auteur », doit avouer Gilles Vigneault. Mais cette chanson a aussi le mérite d'avoir ouvert la voie à la musique à saveur politique. «
Québécois » À la fin des années 60, l'ébullition politique est tellement forte que même les groupes yéyé peuvent la transformer en succès. Un des membres du groupe Révolution française explique que c'est après la sortie de leur chanson que les Canadiens français ont pris l'identité de « Québécois ». «
Lindberg » En revenant d'un voyage en Californie, Robert Charlebois comprend qu'un groupe est beaucoup plus qu'un rassemblement de musiciens habillés de la même manière. Il s'agit d'une collaboration de talents et c'est ce qu'il exploitera. Il sera aussi le premier à réunir le style pop-rock aux messages des chansonniers.
Cette chanson est née d'abord par une image. Michel Rivard considérait que l'asphalte brillante après la pluie ressemblait à la peau d'un phoque. L'idée est restée dans ses tiroirs jusqu'au jour où l'auteur est passé au travers d'une peine d'amour. « L'homme
de ma vie » Durant les années 70, on découvre sans cesse de nouveaux talents. Parmi eux, Diane Dufresne et Luc Plamondon. La chanson « L'homme de ma vie » scandalise d'abord les critiques. L'histoire d'une femme qui invite un inconnu à bord de sa voiture est vulgaire pour l'époque. Mais bien vite les tabous tomberont et la chanson gagnera en popularité. « T'es
mon amour, t'es ma maitresse » L'année suivante, cette chanson sème de nouveau l'émoi. On doit toutefois à cette chanson d'avoir fait tomber le mur entre chanteur populaire et chansonnier.
Luc Plamondon est étonné du succès qu'il obtient par cette chanson fétiche. « Je ne savais pas qu'il y avait tant de monde qui auraient voulu être des artistes. Même mon frère pensait que j'avais écrit ça pour lui. » Claude Dubois, bien qu'il ne connaissait pas beaucoup le compositeur, il n'a pas hésité à venir enregistrer cette chanson. Il tient d'ailleurs à donner crédit à Georges Thurston (Boule noire) puisque c'est lui qui a eu l'idée d'étirer les notes dans la partition, une des caractéristiques de ce succès.
« Le
p'tit bonheur » « Je ne sais pas si le Québec connaît vraiment Félix Leclerc; je ne sais pas si on a vraiment aimé Félix Leclerc; je ne sais pas si quand on écoute Félix Leclerc on écoute vraiment Félix Leclerc », s'interroge Claude Léveillé. Selon lui, il n'a pas reçu la reconnaissance qu'il aurait dû recevoir de son vivant. Gilles Vigneault témoigne que Félix était très amer d'être considéré comme un simple chansonnier. « Il n'a pas été un chansonnier comme les autres : il a été un poète, un grand artiste! » Sa fille, Nathalie Leclerc, travaille fort aujourd'hui pour inscrire son père dans la mémoire québécoise. « Su'l
perron » Dans les années 50, Félix est connu, mais c'est plutôt cette jeune chanteuse qui propulse une nouvelle invention : les disques 45 tours. Cette chanson a changé sa vie, la propulsant dans le show-business. « Je suis passé de 125 dollars par semaine à 1000 dollars par semaine, je me trouvais superstar! »
L'idée de faire une chanson avec trois chanteurs n'avait jamais été exploitée. Inspiré par les différences non seulement vocales, mais aussi psychologiques des trois personnages, Richard Cocciante a composé « Belle ». «
L'amour existe encore » Les années 1990 vont consacrer la domination de Céline Dion et pour séduire le public français elle va, elle aussi, faire appel à Luc Plamondon. Il lui écrira cette chanson, « un hymne à l'amour » selon Céline. «
Pour que tu m'aimes encore » Quelques années plus tard, c'est Jean-Jacques Goldman qui décide d'écrire pour Céline. Ensemble, ils écriront le disque le populaire de la chanson française. «
My heart will go on » Cette chanson fait de Céline Dion la première chanteuse au monde. Une chanson qui n'avait pourtant pas charmé la chanteuse à la première écoute. Encouragée par son mari et gérant, René Angélil, elle accepte d'enregistrer une maquette. « L'orchestration n'était pas tout à fait formée, mais quand j'ai chanté la chanson, j'ai été prise d'émotions. Tout le monde était emballé. Je n'ai jamais refait la chanson », explique Céline Dion. La version originale de cette chanson est donc la maquette elle-même!
Le public d'ici aime aussi les rebelles, surtout lorsqu'ils s'assagissent. C'est ainsi que Gerry Boulet et Marjo vont conquérir le Québec. Dans un bar, à quatre heures du matin, Gerry Boulet a invité Marjo à écouter la chanson. Le lendemain, ils étaient en studio ! «
Seul » Cette chanson a été écrite pour être chantée par Johnny Hallyday. Luc Plamondon n'a pas de gêne à l'avouer aujourd'hui parce qu'interprétée par Garou, cette chanson a renversé tous les palmarès. L'auteur ira même jusqu'à dire : « Je crois que cette chanson attendait Garou. » *** 1ère position ***
Malgré les succès internationaux et la mondialisation de la culture, lorsqu'on fait le décompte final, ce que préfèrent les gens d'ici, c'est une chanson toute simple, d'un homme tout simple. C'est inspiré par les horreurs qu'il a vu en Algérie que Raymond Lévesque écrit cette chanson. « L'Algérie c'est un département français, donc les Algériens étaient chez eux en France. Il y avait beaucoup d'Algériens à Paris, mais ils se faisaient bousculer, c'est le moins qu'on puisse dire! Il y avait des ratonnades, des policiers qui battaient les Arabes… Ça été dure cette guerre là, moi j'ai vu ça », dit-il avec encore de l'angoisse dans la voix. Quant à l'auteur, sa simplicité est appréciée et reconnue, bien que pas assez selon Claude Léveillé. « On devrait tout lui donner pour n'avoir écrit que cette phrase là "quand les hommes vivront d'amour". Mais qu'est-ce qu'on lui donne? », lance-t-il.
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L'émission Zone Libre est diffusée sur les ondes de Radio-Canada le vendredi à 21 h et présentée en rediffusion sur les ondes de RDI le samedi à 23 h, le dimanche à 13 h et à 20 h ainsi que le lundi à 1 h.
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« Comme
j'ai toujours envie d'aimer »
« Plein
de tendresse »
«
Frédéric »
« La
complainte du phoque en Alaska »
« Le
blues du business man »
«
Belle »
«
Les yeux du cœur »
«
Quand les hommes vivront d'amour »
