La légende du hockey Viacheslav Fetisov écorche le président du CIO

Viacheslav Fetisov, ex-défenseur vedette de la LNH et figure marquante du hockey russe, a exprimé sa forte opposition à l'exclusion de la Russie des compétitions sportives internationales et, dans la foulée, n'a pas été tendre envers le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach.

Celui qui a remporté deux Coupes Stanley comme joueur avec les Red Wings de Détroit et trois médailles olympiques, dont deux d’or, s’adressait il y a quelques jours aux étudiants de la Faculté de journalisme international de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO), surnommé le Harvard russe.

Interrogé à savoir ce qu'il ferait s’il rencontrait Bach, la réponse de l'ex-joueur, retraité de la LNH depuis 1998, a fait rire l’assemblée, comme le rapporte le quotidien russe Sport Express.

Je le coincerais contre la bande, comme c'est la coutume chez les joueurs de hockey, a-t-il lancé. Les Jeux olympiques ont été inventés pour mettre fin aux guerres et pour résoudre les problèmes lors de conflits prolongés. La Charte olympique dit qu'il ne devrait y avoir aucune politique aux Jeux. La personne qui a réussi la sélection doit participer à ce séjour. Ce sont des traditions qui n’ont été établies ni par Bach ni par ses crétins.

La question est philosophique, a ajouté celui qui a aussi été entraîneur adjoint des Devils du New Jersey de 1998 à 2002. La Charte olympique est un document qui confirme plus d'un siècle d'histoire du développement du sport. Il y a là un sens et une idéologie : seules les personnes ayant réussi la sélection peuvent accéder aux JO. C’est un événement qui rassemble quatre milliards de personnes devant leur écran. Quel autre événement bénéficie d’une telle audience? Le sport doit rassembler les gens et créer des ponts.

Thomas Bach piétine des règles qu'il n'a pas créées, piétine la Charte olympique.

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En plus de fustiger le président du CIO, Viacheslav Fetisov s’en est pris à Sebastian Coe.

Il y a aussi le président de la Fédération internationale d'athlétisme, Sebastian Coe, champion olympique de course à pied, qui a reçu le titre de chevalier pour ses exploits, a-t-il rappelé. Il remporte le titre de champion olympique aux Jeux de 1980, à Moscou. À ce moment-là, le gouvernement britannique avait boycotté les JO. Malgré cela, il décide de s’envoler pour l’URSS. Et aujourd'hui, il a oublié le principe de l’égalité des chances. Aujourd’hui, Coe est le plus ardent défenseur de l’exclusion, de la discrimination.

Pourquoi sommes-nous désormais coupés de la communication?, a demandé Fetisov. Dans la communication naissent le dialogue, puis la vérité, compréhensible par tous. Le pire, c'est que les garçons et les filles qui rêvaient d'être à égalité avec de grands athlètes se sont vu retirer ce droit. Je ne comprends pas comment ils vont nous ramener. Quel mécanisme est possible ici? C'est une étrange histoire qui concerne la situation internationale, où tout est foulé aux pieds. Le chaos complet!

À la fin de son allocution, l'ex-athlète a quelque peu changé de thème. Il a plaidé pour que l’on développe davantage le sport à l’école, mais surtout, pour que ce dernier apporte plaisir et connaissance.

Je suis probablement le seul ces derniers temps à dire que pendant la période des sanctions, il faut investir dans le développement du sport étudiant : construire des patinoires, des piscines, des stades, pour que les étudiants puissent pratiquer l'éducation physique sur le campus, a-t-il insisté.

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La base des sports nationaux, y compris les sports professionnels, devrait se développer sur les territoires des établissements d'enseignement supérieur et secondaire, a continué celui qui a aussi déjà été ministre des Sports de Russie. J'y crois. Bien sûr, les jeunes peuvent avoir la chance de revenir aux sports de grande envergure ou de devenir un bon entraîneur, directeur sportif, journaliste, commentateur, médecin. Toutes ces compétences peuvent être acquises pendant les études. Cela créera une industrie du sport avec de la compétition et ouvrira à toutes les possibilités.

Chaque année, des dizaines de milliers de garçons et de filles sortent des écoles de sport pour jeunes, a ajouté celui qui a disputé 546 matchs de saison et 116 en séries avec les Devils du New Jersey et les Red Wings de Détroit. Où vont-ils? Peut-être que 10 pour cent poursuivent leur carrière sportive, et les autres ne mènent nulle part... Parallèlement, les garçons jouent au hockey six fois par semaine dès l'âge de 6-7 ans. Ils n'ont plus d'enfance. Ce n'est pas correct! Le sport doit apporter de la joie aux enfants. Les parents myopes doivent comprendre que moins d’un pour cent des enfants deviendront Ovechkin's. Et priver quelqu’un d’enfance n’est pas tout à fait juste. Ici non plus, les parents ne sont pas à blâmer. Ils sont les otages d’un système qui doit être changé. Mais c'est un sujet pour une autre discussion.

Pour conclure sa carrière sportive, Fetisov a quand même joué à 51 ans pour le prestigieux club du CSKA de Moscou, après quoi il s'est lancé en politique en devenant député à la Douma, le parlement russe. En 2022, en pleine invasion de l’Ukraine, lui et quelque 300 députés ont voté pour que les républiques de Donetsk et de Lougansk deviennent russes, un geste sanctionné par l’Union européenne. Depuis, il ne peut plus voyager dans l’UE et tous ses avoirs y ont été gelés.