Les nageuses artistiques canadiennes se qualifient pour les JO de Paris

L’équipe canadienne de natation artistique a atteint son objectif aux mondiaux de Doha vendredi. Elle a obtenu sa qualification pour les Jeux olympiques de Paris.

Du même coup, le Canada a aussi récolté sa place pour les épreuves de duos des prochains JO. La veille, la vétérane Jacqueline Simoneau et la jeune Audrey Lamothe s'étaient classées 5es de l'épreuve libre en duo.

Avec une prestation plus que respectable vendredi, l'équipe formée de Sydney Carroll, Florence Tremblay, Scarlett Finn, Laurianne Imbeau, Jonnie Newman, Raphaëlle Plante, Kenzie Priddell, Alicia Rehel, Claire Scheffel et Olena Verbinska a récolté 263,3980 points, qui lui ont valu le 7e rang du programme par équipe libre.

C'est autant stressant de nager que de ne pas nager. D'être à l'extérieur et de juste avoir espoir que tes coéquipières vont faire le travail, c'est beaucoup de stress. J'avais la boule au ventre, confie Laurianne Imbeault, après avoir observé ses coéquipières depuis le vestiaire.

Attendre nos notes, tellement c'était stressant. Tout le monde était muet, renchérit Raphaëlle Plante, qui était pour sa part au cœur de l'action lors de cette performance critique.

Les Canadiennes s'étaient classées 4es au programme acrobatique, dimanche, puis 6es à l'épreuve technique, mardi.

Quatrième à sortir de la piscine, le Canada a dû ensuite regarder, impuissant, les prestations de l’Italie et de l’Ukraine, les deux nations les plus susceptibles de les tenir à l’écart des JO.

Malgré une performance marquée par des erreurs d’exécution sur les figures acrobatiques, les Italiennes ont obtenu 282,4312 points grâce à un coefficient de difficulté de 50,1.

Tout reposait ensuite sur la tenue des Ukrainiennes, qui devaient amasser environ 25 points de plus que les Canadiennes pour leur ravir le précieux laissez-passer au cumulatif des trois épreuves par équipe (acrobatique, technique et libre).

Moins stables, les Ukrainiennes ont été pénalisées pour leurs manquements. Leur note de 233,4021 les a repoussées au classement et hors de la qualification pour les Jeux d’été.

C'est encore surréel, on n'y croit toujours pas. C'était un moment précieux pour moi.

On savait par combien de points on devait les battre pour avoir notre billet pour Paris, donc après la performance de l'Ukraine, on a réalisé un rêve, raconte Imbeault.

Outre le Canada, les États-Unis, médaillés de bronze derrière la Chine, le Japon, l'Espagne et l'Italie ont aussi assuré leur présence dans la capitale française en juillet prochain.

Une grande prestation

L'analyste à Radio-Canada et ex-athlète Sylvie Fréchette a été impressionnée par la maturité de cette jeune équipe canadienne. Ce que j'ai trouvé spectaculaire, ce sont les nerfs d'acier de ces athlètes aussi jeunes. Après les derniers Jeux olympiques, toute l'équipe a pris sa retraite. Celle en place a peu d'expérience internationale, a-t-elle dit.

Le retour de Jacqueline Simoneau, qui s'était absentée pendant deux ans pour se consacrer à ses études, a été l'élément déterminant dans ce succès, selon elle.

Je n'ai aucun doute de l'impact de Jacqueline. Pas juste lors de ces mondiaux cette semaine, mais dès son retour. Elle est arrivée avec de l'espoir, de la passion, de l'éthique de travail. Ses coéquipières en avaient déjà, mais elle a mis la barre encore plus haut. C'est la locomotive. Elle a ouvert le chemin avec ses titres de vice-championne et de championne.

La complicité qu'elle a développée avec Audrey, c'est magnifique. Elles nagent avec confiance.

Les jeunes nageuses de l'équipe nationale sont également du même avis. La dernière semaine n'a fait que renforcer leur admiration envers la doyenne du programme.

Jacqueline nous a vraiment aidés à retourner sur la scène mondiale. Avoir une double olympienne avec nous, c'est sûr que ça aide, confirme Laurianne Imbeault.

Son expérience fait la différence. Elle a déjà tout vécu ça, donc ça nous a calmés, conclut Raphaëlle Plante.

Avec les informations de Jean-François Chabot