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Des Premières Nations suivent une formation pour combattre les feux de forêt

Des personnes en tenue de pompiers éteignent un feu.

Les volontaires apprennent à éteindre des feux de forêt.

Photo : Radio-Canada / Sam Samson

Wendyam Valentin COMPAORE
Wendyam Valentin Compaoré

À l’approche de la saison des feux de forêt, des Premières Nations établies dans des régions reculées de la Saskatchewan se préparent à des feux éventuels.

Au cours d'une formation organisée par le Grand Conseil de Prince Albert, des incendies ont été déclenchés pour permettre aux novices, mais aussi aux volontaires de longue date, de se familiariser avec les façons de combattre les feux.

L'objectif est de préparer ces volontaires à bien répondre à une situation d’urgence, comme un feu de forêt qui se déclencherait tout près de leurs communautés.

Calvin Charles est pompier volontaire depuis plusieurs années. Sa première expérience remonte à 2015 lorsque sa communauté, la Première Nation de Stanley Mission, a failli être détruite par un incendie.

Avec cette formation dont j'avais besoin, je me sens capable maintenant de pouvoir éteindre un feu, explique Calvin Charles.

Lorsqu'il s'agit d'incendies de forêt dans des régions reculées, les Premières Nations sont souvent les premières à ressentir la chaleur, la fumée et à faire face au danger.

Selon le gouvernement fédéral, 80 % des Premières Nations se trouvent dans des zones sujettes aux incendies de forêt.

De nombreuses communautés se préparent donc pour ce qu'elles pensent être une saison estivale catastrophique.

Des personnes en tenue de pompiers s'exercent devant un lac à moitié gelé.

Ce groupe se familiarise à l'utilisation de l’eau d'un lac à moitié gelé pour éteindre les feux, car dans les régions isolées, les pompiers utilisent souvent les ressources en eau disponibles pour éteindre les flammes.

Photo : Radio-Canada / Sam Samson

L'accès à la formation, un défi pour les communautés reculées

En Saskatchewan, il existe différents niveaux de formation à la lutte contre les incendies.

Les volontaires formés actuellement ne combattront pas le feu depuis le ciel, mais ils peuvent aider à contrôler les flammes dans les zones déjà arrosées par les avions-citernes.

Durant la formation, ils s'entraînent, entre autres, à construire des zones de protection à l'aide de pioches, car, souvent, les machines ne peuvent pas accéder à ces régions éloignées.

L'accès à la formation en matière de lutte contre les incendies est un problème de longue date pour les Premières Nations.

Avec la Stratégie de protection des Premières Nations contre les incendies, de 2023 à 2028, Ottawa et d'autres groupes espèrent que les collectivités disposeront d'une formation minimale et normalisée à la lutte contre les incendies d'ici 2025.

Cependant, certaines communautés ne disposent même pas d'infrastructures de base.

Les communautés rurales et isolées n'ont même pas accès à la formation. De nombreuses communautés n'ont même pas accès à Internet ou à un service de téléphonie mobile, déplore la cheffe de l'Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak.

Nous ne vivons pas tous au centre-ville de Toronto.
Une citation de Cindy Woodhouse Nepinak, cheffe de l'Assemblée des Premières Nations

Dans son budget, cette année, Ottawa a prévu 175 millions de dollars pour aider les Premières Nations à faire face à la saison des incendies.

La cheffe de l'Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak.

La cheffe de l'Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak, souhaite que l'on investisse davantage dans la formation, l'équipement et les infrastructures de lutte contre les incendies dans les communautés autochtones.

Photo : La Presse canadienne / Patrick Doyle

Cindy Woodhouse Nepinak dit qu’elle espère obtenir davantage de fonds pour fournir de nouveaux équipements aux pompiers des Premières Nations.

Outre le défi du financement, ces communautés éloignées font face à d'autres obstacles.

Jason Wigton est le directeur des services techniques d'urgence du Conseil tribal Kee Tas Kee Now, qui couvrent cinq Premières Nations. Quatre d'entre elles ont été contraintes d'évacuer en raison d'un incendie de forêt l'année dernière.

Jason Wigton explique il n'y a pas de routes goudronnées dans la plupart de ces communautés.

Il n'y a pas de ressources en eau comme des bornes d'incendie, ajoute-t-il.

L'obtention d'un camion sur mesure prend 18 à 24 mois. J'ai commandé des camions en novembre dernier qui ne seront pas prêts avant le printemps 2025.
Une citation de Jason Wigton, directeur des services techniques d'urgence du Conseil tribal Kee Tas Kee Now

L'année dernière, les incendies de forêt ont provoqué plus de 90 évacuations dans les communautés des Premières Nations du Canada, dont un grand nombre dans le nord de l'Alberta.

Cette année, Ottawa donne à chaque communauté de cette province de l'argent pour embaucher un coordonnateur d'intervention d'urgence. Le financement est prévu pour une durée de trois ans.

Ce poste pourrait être crucial pour la Première Nation Athabasca Chipeywan, dont les membres ont été contraints de fuir leurs maisons l'année dernière.

Avec les informations de Sam Samson

Wendyam Valentin COMPAORE
Wendyam Valentin Compaoré

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