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L’essor du rastafarisme, un mouvement religieux et culturel

Un rastafari montre un dessin de l'empereur Hailé Sélassié.
L’artiste rastafarien Bandi Payne, qui a déménagé à Shashamané en Éthiopie en 1994, montre une de ses œuvres sur l'empereur Hailé Sélassié.PHOTO : Getty Images
Publié le 19 avril 2024

Apparu en Jamaïque dans les années 1930, mais popularisé dans les années 1960 et 1970, le rastafarisme ne se limite pas au reggae, au cannabis ou aux dreadlocks. Giulia Bonnacci nous parle de ce mouvement spirituel de libération.

Selon l’historienne spécialiste de l’Afrique, le rastafarisme « s’ancre dans la résistance à l’esclavage et à la colonisation. Il revendique la fierté des peuples noirs et proclame leur rédemption via le retour sur le continent africain ».

Le Jamaïcain Marcus Garvey, une des grandes personnalités du panafricanisme du début du 20e siècle, a inspiré ce mouvement lorsqu’il a annoncé le couronnement d’un roi noir. « Ce couronnement devait pouvoir lancer la rédemption des peuples noirs du monde », explique Giulia Bonnacci.

En 1930, Haïlé Sélassié a été désigné empereur d’Éthiopie. Selon Giulia Bonnacci, le peuple jamaïcain y a vu la réalisation de la prophétie biblique annonçant le retour du Christ sur terre.

La Jamaïque a obtenu son indépendance en 1962 et Haïlé Sélassié y a été reçu en grande pompe en 1966. Le mouvement rastafari a explosé par la suite.

Les rastas ont développé un système culturel et social complexe qui « sert à se séparer du monde dans lequel ils vivent et à renverser les codes dominants du monde et des cultures dans lesquels ils vivent ». Ainsi, les dreadlocks sont une « chevelure […] revendiquée comme la preuve d’une naturalité africaine », explique l’historienne. Ces mêmes éléments de subversion sont appliqués à la langue des rastas.

L’élite noire jamaïcaine n’aime pas les rastas, car « ils représentent une menace contre l’ordre économique et racial établi ».

Plus encore, le reggae a propulsé le mouvement à l’international, avec Peter Tosh, mais surtout Bob Marley. « Jusqu’en Nouvelle-Zélande, les premières congrégations rastas sont nées en fait dans le sillage de la musique de Bob Marley », souligne Giulia Bonnacci, qui fait le point sur l’état du mouvement aujourd’hui.

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