Le fédéral octroie 16 M$ au Centre culturel afro-canadien de Montréal

Le gouvernement fédéral a annoncé jeudi un investissement de 16 millions de dollars dans le Centre culturel afro-canadien de Montréal (CCAM). L’argent permettra à l’organisme fondé en 2021 d’avoir pignon sur rue, en finançant la conversion de l’ancienne bâtisse de l’École des beaux-arts de Montréal (ÉBAM) en nouveau centre culturel qui ouvrira ses portes en 2026.

Le CCAM a été fondé en 2021 avec la mission de préserver et de promouvoir le patrimoine culturel et artistique des communautés noires, explique le directeur général du CCAM, Allen Alexandre.

On considérait que dans une ville comme Montréal, où 11,5 % de la population est d'ascendance africaine, c’était aberrant qu’il n’y ait pas d’institution permettant à nos communautés de raconter leurs histoires.

Créé en pleine pandémie de COVID-19, le CCAM a entrepris sa mission sans disposer de lieu physique, organisant une dizaine d’activités culturelles en ligne ou dans d’autres centres de diffusion de la métropole.

Après avoir envisagé plusieurs emplacements, l’organisme a finalement jeté son dévolu sur la bâtisse qui a abrité pendant de nombreuses années l’ÉBAM, dont il est en train de finaliser l’acquisition. L’édifice construit en 1922 était vacant depuis 2009.

Les 16 millions de dollars vont nous permettre de rénover la bâtisse, mais aussi de faire de nouveaux ajouts incluant une salle de spectacle de 286 personnes et une entrée "signature" qui servira d'aire d’accès libre au grand public, explique Allen Alexandre.

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Un lieu d’expression artistique et d’échanges interculturels

Le CCAM, qui comprendra aussi une salle d’exposition adaptée pour la réalité virtuelle et augmentée, sera en mesure d'accommoder toutes les formes d’expression artistique : arts visuels, arts de la scène, concerts de musique et arts vivants.

Au-delà de l’expression artistique, ce sera aussi un lieu de rassemblement pour les Montréalais et un point de convergence pour les communautés noires. On s’attend à accueillir des 5 à 7, des lancements de livres, des conférences nationales et internationales, des événements corporatifs, résume Allen Alexandre.

Les scènes du centre culturel seront également conçues pour prendre en compte certaines sensibilités propres aux communautés noires.

Par exemple, ce n’est pas souvent qu’on va avoir des spectacles avec 30 tambours. Les scènes ne sont normalement pas pensées pour ça, mais ce sera possible au CCAM, illustre le directeur général de l’organisme.

Préserver le patrimoine tout en regardant vers l’avenir

Bien que la bâtisse sera rénovée et agrandie, le CCAM compte conserver son aspect patrimonial et demeurer fidèle à la vision initiale des architectes qui l’ont imaginée. On veut honorer le passé de ce bâtiment tout en regardant vers l’avenir, explique Allen Alexandre.

C’est un joyau du patrimoine architectural du Québec, c’est une école qui a formé les Riopelle de ce monde. On a un devoir de maintenir cette mémoire-là, tout en s’assurant qu’il y aura une touche de la communauté noire.

Le mariage du passé et du présent est très symbolique de ce qui fait la beauté de notre ville.

L’annonce de jeudi a été faite conjointement par le ministre Steven Guilbeault, le secrétaire parlementaire Sameer Zuberi [au nom de la ministre Kamal Khera], le député libéral fédéral Emmanuel Dubourg, le maire d'arrondissement du Plateau-Mont-Royal Luc Rabouin et Allen Alexandre.

Ce dernier espère que les niveaux de gouvernement provincial et municipal se rallieront également au projet.

On a des conversations avec eux et on est confiants de pouvoir arriver à une entente prochainement, explique-t-il. C’est le plus grand projet d'infrastructure culturelle pour les communautés noires de l’histoire du Canada.