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La relation Pékin-Moscou, un facteur de « stabilité », selon Xi et Poutine

Le président russe Vladimir Poutine passe en revue le régiment présidentiel après la cérémonie d'investiture.

Le président russe Vladimir Poutine après la cérémonie d'investiture le 7 mai 2024

Photo : Getty Images / Ramil Sitdikov

Agence France-Presse

Xi Jinping et Vladimir Poutine ont salué jeudi à Pékin la relation entre leurs deux pays comme un facteur de « stabilité » dans le monde, le dirigeant russe espérant un soutien accru de la Chine à sa guerre en Ukraine.

La relation Chine-Russie est non seulement dans l'intérêt fondamental des deux pays et des deux peuples, mais elle est également propice à la paix, a estimé Xi Jinping. Et la Chine est prête à travailler avec la Russie pour [...] soutenir l'équité et la justice dans le monde.

La relation Chine-Russe aujourd'hui a été durement acquise et les deux parties doivent la chérir et la nourrir, a-t-il ajouté.

Cette relation est un facteur de stabilité sur la scène internationale, a estimé de son côté le dirigeant russe, selon le Kremlin. Elle n'est pas opportuniste et elle n'est dirigée contre personne.

Ensemble, nous soutenons les principes de justice et un ordre démocratique mondial reflétant les réalités multipolaires et fondé sur la loi internationale, a-t-il aussi déclaré.

Vladimir Poutine est arrivé jeudi à l'aube dans la capitale chinoise pour une visite de deux jours, son premier voyage à l'étranger depuis sa réélection en mars et son deuxième en Chine en un peu plus de six mois.

Le géant asiatique est une planche de salut économique cruciale pour la Russie, en proie à de lourdes sanctions occidentales prises pour la punir de son offensive militaire en Ukraine.

Tout juste de retour d'une tournée en France, en Serbie et en Hongrie, Xi Jinping y a défendu le droit de maintenir avec son voisin russe des liens économiques normaux. La Chine bénéficie notamment d'importations d'énergie russe bon marché.

Les deux pays avaient célébré début 2022, juste avant le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine, un partenariat bilatéral décrit comme sans limites.

C'est le premier voyage de Poutine après son investiture et il est donc destiné à montrer que les relations sino-russes montent encore d'un niveau, a dit à l'AFP l'analyste russe indépendant Konstantin Kalachev.

Sans oublier l'amitié personnelle visiblement sincère entre les deux dirigeants.

Une citation de Konstantin Kalachev

Dans un entretien avec l'agence de presse officielle Chine nouvelle paru mercredi, Vladimir Poutine a salué le désir sincère de Pékin d'oeuvrer au règlement de la crise ukrainienne.

La Chine parle régulièrement du respect de l'intégrité territoriale de tous les pays (sous-entendu Ukraine compris), mais exhorte aussi à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie.

Ces liens étroits sont vus avec une suspicion croissante chez nombre de pays occidentaux.

Ligne rouge

Washington a fixé une ligne rouge à Pékin – ne pas fournir directement d'armes à la Russie – et dit n'avoir à ce jour pas eu la preuve du contraire.

Cependant, les États-Unis estiment que le soutien économique chinois permet tout de même à la Russie de renforcer sa production de missiles, de drones et de chars.

Les échanges commerciaux sino-russes ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine et ont atteint 240 milliards de dollars en 2023, selon les douanes chinoises.

Toutefois, les exportations chinoises vers le voisin russe étaient sensiblement plus basses en mars et en avril 2024 qu'au cours de la période janvier-février, après des menaces de Washington de sanctionner les institutions financières qui soutiennent l'effort de guerre russe.

En effet, un décret signé en décembre par le président américain Joe Biden autorise désormais des sanctions secondaires contre les banques étrangères liées à la machine de guerre russe.

En clair : le Trésor américain peut les exclure du système financier mondial, fondé sur le dollar.

Pékin veut renouer avec Washington

La Chine cherche de toute façon à renouer ses liens avec les États-Unis et pourrait donc être réticente à vouloir renforcer sa coopération avec la Russie, malgré les attentes de cette dernière, selon des analystes.

Plusieurs banques chinoises ont ainsi interrompu ou réduit leurs transactions avec leurs clients russes, selon huit ressortissants des deux pays engagés dans le commerce bilatéral.

Les banques partent du principe qu'il vaut mieux être prudent que faire quelque chose qu'on pourrait regretter par la suite, a indiqué à l'AFP Alexandre Gabouïev, le directeur du Centre Carnegie Russie-Eurasie.

Arriver à déterminer si des paiements sont liés au complexe militaro-industriel russe [...] représente une difficulté considérable pour les entreprises chinoises, dont les banques.

Pendant cette visite de Vladimir Poutine, des experts s'attendent toutefois à ce que Moscou et Pékin célèbrent leur partenariat et signent plusieurs accords commerciaux.

Les deux dirigeants devraient par ailleurs publier une déclaration commune et assister à une soirée qui marquera les 75 ans de relations diplomatiques entre leurs pays, selon le Kremlin.

Vladimir Poutine doit également rencontrer le premier ministre Li Qiang puis se rendre vendredi à Harbin pour visiter une foire consacrée au commerce et aux investissements.

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