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Arrêté pour ivresse au volant à Québec, un Innu poursuit la Ville

Un véhicule du service de police de la Ville de Québec.

Un Innu de Maliotenam arrêté par la police de Québec évoque une « impression de racisme » dans une poursuite totalisant 140 000 $.

Photo : Radio-Canada / Marc Andre Turgeon

Arrêté à Québec pour conduite avec les facultés affaiblies, un résident de Maliotenam croit que les policiers ont pu confondre son « accent chantant de l'innu-aimun » avec des symptômes d'état d'ébriété.

Paul Mckenzie et sa fille réclament 140 000 $ à la Ville de Québec et deux de ses agents, évoquant l'impression d'avoir vécu du racisme dans une poursuite déposée à la Cour supérieure.

Alors qu'il était au volant de la voiture de sa fille, M. Mckenzie s'est engagé en sens inverse, dans un sens unique, en fin de soirée le 9 avril 2023.

Le résident de la Côte-Nord, qui ne connaît pas la Ville de Québec, est alors interpellé par les patrouilleurs Alain Labonté et Manuel Lamontagne, du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

Au lieu de croire que le demandeur s'était simplement trompé de route, ne connaissant pas le chemin, les policiers ont tout de suite débuté une enquête pour conduite avec les facultés affaiblies.

Une citation de Extrait de la demande introductive d'instance

Les événements relatés dans la poursuite ne sont que des allégations qui restent toujours à prouver à la Cour.

Dans sa demande introductive d'instance, l'avocate du père et de sa fille indique que Paul McKenzie a soufflé 5 fois dans l'appareil de détection approuvé (ADA), démontrant à tous les coups un taux d'alcoolémie de 0.

Ne croyant pas les résultats, les policiers auraient détenu Paul Mckenzie en attendant l'arrivée d'un nouvel ADA, qui va donner la même lecture.

Les agents reprochent alors au conducteur de ne pas souffler correctement et il sera mis en état d'arrestation pour avoir refusé de donner un échantillon d'haleine.

L'homme de 59 ans doit subir un procès à la Cour municipale dans quelques jours pour conduite avec les facultés affaiblies et refus d'obtempérer. Un interprète innu assistera l'accusé lors de l'audience.

La femme a une longue chevelure blonde et porte un veston vert.

Me Michelle Blouin représente Paul McKenzie et sa fille.

Photo : GTBM Avocats

Son avocate relève dans sa poursuite que le calepin de notes des policiers ne fait aucune mention de symptôme de facultés affaiblies et qu'il ne contient aucun renseignement voulant que son client ait parlé de sa consommation d'alcool.

Pourtant, les policiers écrivent dans un rapport complet rédigé 10 jours plus tard que le conducteur sentait l'alcool et qu'il aurait déclaré avoir bu du vin en soupant.

Le demandeur ayant soufflé "0" à 5 reprises, les policiers avaient en main la preuve de son innocence.

Une citation de Extrait de la demande introductive d'instance signée par Me Michelle Blouin

La poursuite reproche aussi aux policiers d'avoir menotté M. Mckenzie alors qu'il collaborait avec eux et n'était en aucun cas menaçant.

Il a perdu son permis de conduire pour une période de 3 mois et la voiture de sa fille a été saisie pour une durée de 30 jours.

Paul McKenzie affirme avoir ressenti de la honte en ayant été arrêté devant un membre de sa famille en plus de faire face à des accusations criminelles.

Dommages moraux

Lui et sa fille réclament un total de 70 000 $ en dommages moraux, après avoir eu l'impression d'avoir vécu du racisme.

Le fait qu'ils soient innus n'a fait qu'exacerber la situation. De par les séquelles laissées dans le passé par les administrations gouvernementales et catholiques, le stress vécu est pire puisqu'une crainte des autorités est ancrée dans leur esprit, indique la poursuite.

La langue parlée par le conducteur aurait mené les policiers à croire tout de suite qu'il avait une élocution lente, peut-on lire dans le document. Ce symptôme est souvent indiqué dans les rapports policiers pour les dossiers de conduite avec les facultés affaiblies.

Les policiers visés

En plus des frais de déplacement établis à 20 000 $ entre la Côte-Nord et Québec pour gérer la situation, Paul McKenzie et sa fille réclament des dommages punitifs de 40 000 $ à l'administration municipale.

Les agents Lamontagne et Labonté sont aussi visés personnellement pour un montant de 5000 $ chacun.

Me Michelle Blouin, qui représente les deux poursuivants, a préféré ne pas faire de commentaires, avant la conclusion du procès criminel prévu à la cour municipale.

La Ville de Québec a aussi décliné notre demande d'entrevue en attendant la fin du processus judiciaire.

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